La transition que traversent nombre de pays du Maghreb et du Moyen Orient, est souvent fragilisée par les turbulences sulfureuses des antagonismes en place. Le passage de la dictature surannée à la démocratie escomptée est fort parsemé d'embûches, en cours de chemin et s'attend à de longues représailles entre les modernistes et les conservateurs. Les nostalgiques des ères autocratiques et les aspirants aux lendemains meilleurs ne font jamais bon ménage, au sein de communautés, en quête des conditions de vie optimisées. Il est bien évident que les récents conflits régionaux de ce que l'on a l'habitude d'appeler "printemps démocratique", ont bien profité aux mouvances islamistes, dans la quasi-totalité des révolutions, lors de cette première décennie du troisième millénaire. Longtemps sous l'éteignoir, les intégristes saisissent à bras le corps cette opportunité, au sein des populations, lassées des anciennes expériences dont la débâcle atteignait leurs conditions de vie. En fait, leur montée fulgurante, est-elle une fatalité ? Le parcours des Nations, à travers l'Histoire n'a jamais été linéaire. La recherche du bonheur des citoyens suppose l'expérimentation de toutes les approches possibles, selon les rapports de forces ambiants. De ce fait, le sort des résurrections plus ou moins dévastateur a généré le flux obscurantiste dont les tendances dites modérées prennent le dessus, comme c'est le cas de notre pays. Après tout, les islamistes sont là pour un bon laps de temps,compte tenu de la conjoncture générale, en attendant, bien sûr, que leurs compétiteurs de l'autre camp se ressaisissent pour prendre le relai. Le plus important dans cette équation à plusieurs inconnues, n'est autre que la capacité de tous les acteurs politiques de relever le niveau du processus démocratique dont la mise en place des fondements est de longue haleine. L'usage de la religion à des fins souvent politiciennes, est un comportement aussi intolérable que condamnable. Il ne fait que semer des anathèmes de mainmise sur des pays, en pleine construction démocratique. Cette instrumentalisation est de nature à attiser les vieilles phobies haineuses, contre la pratique de la religion modérée, en tant préceptes de piété et non de machination narquoise. Il est donc bien clair que les mouvements radicaux de l'Orient tentent de mettre la main sur l'Islam tempéré tel que cru dans nos murs. Il n'en est pas moins évident que l'image terne que d'aucuns essaient de divulguer, à travers des supports imagés, pourrait aussi émaner des sectes radicales dont la modération islamique constitue une réelle auto-extermination. Là-dessus, les expériences islamistes émergentes n'ont pas à redouter leurs concurrents modernistes, mais leurs propres ramifications terroristes.