Un communiqué de l'armée israélienne a fait état, ce samedi, du tir de deux roquettes provenant de Syrie en direction du mont Hermon situé sur le plateau du Golan occupé. Aussi, en riposte à cette «agression» et conformément aux ordres donnés par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, Tsahal aurait attaqué «deux batteries d'artillerie syriennes, un certain nombre de postes d'observations et de renseignements sur les hauteurs du Golan et une batterie de défense aérienne SA-23». Ayant visé la capitale syrienne mais aussi la province de Kuneitra qui comprend une partie du plateau du Golan occupé, les missiles israéliens auraient tué trois soldats syriens et sept combattants de nationalité étrangère selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui ajoute que ces attaques ont pris pour cibles «des entrepôts et des positions» dans la région d'Al-Kiswah au nord-ouest de la capitale syrienne où sont stationnées des soldats du régime d'Al-Assad, des forces iraniennes et des combattants du Hizbollah libanais allié de Damas, tous ennemis jurés de cet Etat juif qui n'entend point laisser la Syrie «devenir la tête de pont de Téhéran». Pour rappel, dès le déclenchement en 2011 du conflit syrien, Israël avait déclaré que toute attaque – intentionnelle ou pas – contre son territoire constituera une « ligne rouge » et sa violation entraînera une riposte immédiate. Aussi, les centaines de frappes effectuées par l'aviation israélienne contre les positions syriennes et alliées entreraient toutes dans ce cadre. Et si la dernière frappe israélienne contre le territoire syrien est intervenue le 17 mai dernier, en septembre 2018, un avion militaire russe avait même été abattu «accidentellement» par la défense anti-aérienne syrienne lorsque cette dernière était entrée en action pour bloquer les tirs israéliens. Mais si l'Etat hébreu avait coutume de s'abstenir de revendiquer les opérations militaires qu'il mène en Syrie alors même qu'il est quasiment impossible d'entreprendre une quelconque opération sans que tous les protagonistes ne s'en aperçoivent, le «silence» de Tel Aviv permettait, surtout, aux forces syriennes et iraniennes, de ne point y répondre et, à ce titre, d'éviter une escalade. Or, aujourd'hui la donne a changé. Ainsi, en matière de politique étrangère, Israël -principal allié de Washington dans la région- se doit de réaffirmer que sa détermination d'empêcher une implantation iranienne en Syrie reste intacte nonobstant l'annonce, en Décembre dernier, par le président Donald Trump, du retrait des forces américaines de Syrie. S'agissant, par ailleurs, de politique intérieure, Benjamin Netanyahou qui assume, en outre et depuis Novembre dernier, la fonction de ministre de la Défense est contraint de redorer un blason quelque peu terni en se présentant comme étant le meilleur garant de la sécurité nationale après avoir essuyé, le mois dernier, un des plus graves revers de sa carrière lorsqu'il n'était pas parvenu à constituer une coalition d'au moins 61 députés après le vote, par les députés de la 21ème Knesset, de la dissolution de l'Assemblée élue le 9 Avril. Enfin, le désengagement des troupes américaines du conflit syrien va-t-il donner à l'armée israélienne l'occasion d'y faire une entrée officielle et en grandes pompes en dépit de la présence de Moscou ? Attendons pour voir…