Le Conseil national d'inclusion financière, créé récemment pour assurer le suivi de la stratégie du département des Finances dans ce domaine, a tenu sa première réunion, hier lundi. Cette première rencontre était surtout consacrée aux chantiers qui attendent le conseil créé dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie. Le Conseil aura la lourde tâche de renforcer l'accès des petites et très petites entreprises, des femmes et des jeunes aux services financiers, comme prévu par la stratégie nationale. Intervenant à l'ouverture de cette réunion, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a rappelé les grandes orientations de cette stratégie destinée à assurer l'accès au système financier formel pour le plus grand nombre de citoyens et de TPE. La stratégie de Benchaâboun part du constat que quatre catégories affichent une faible inclusion financière, en dépit des efforts déployés. Il s'agit des jeunes, des femmes, des ménages en zone rurales et des petites et très petites entreprises. Benchaâboun considère toutefois ces catégories ne se trouvent pas en dehors du système, mais nécessitent un effort supplémentaire pour assurer leur intégration à un système formel. D'où la mise en place de cette stratégie qui prévoit un déploiement intensif des technologies de l'information, précise le ministre. La feuille de route de Benchaâboun veut faire du paiement mobile un outil principal pour le règlement des transactions. L'idée est de promouvoir une technologie permettant de régler rapidement des transactions. Selon le ministre, ce relais digital permet aux usagers d'accéder à des services à très bas coûts. La stratégie repose aussi sur le développement du rôle des institutions de micro-finance et de l'assurance inclusive. Une réforme de la micro-finance est à attendre. Benchaâboun entend encourager les méthodes et procédés classiques pour accélérer l'inclusion financière. Sa stratégie prévoit également le renforcement des outils de gestion des risques en faveur des catégories vulnérables, en développant un cadre et des outils facilitant l'accès des TPE au financement. Cependant, l'atteinte des objectifs fixés reste tributaire d'une bonne gouvernance. C'est à ce niveau que le conseil national d'inclusion financière interviendra. Le wali de Bank Al Maghrib a appelé les membres du conseil à ne pas limiter leur action au suivi des orientations de la stratégie, les invitant particulièrement à réorienter ou à prioriser certaines actions. Pour lui, il ne suffit pas de dresser le bilan ou de proposer des solutions. Encore faut-il, assurer la mise en œuvre qui nécessite du temps.