L'expérience de Mohamed Mechbal, lauréat du prix Ckeikh Zayed du livre dans la catégorie des «arts et des études critiques» et du Prix Katara du roman arabe 2018 dans la catégorie «études et recherches non publiées» a été mise en lumière, mardi 12 février, en marge des activités de la 25e édition du SIEL. Un académicien averti ! Mohamed Mechbal a pu imposer sa signature dans le domaine de la recherche, notamment en matière de rhétorique et de discours. Mohamed Mechbal, a souligné Mohamed Louali, est parmi des spécialistes de la rhétorique. C'est quelqu'un qui est hanté par la rhétorique. Selon lui, tout commence avec Platon qui n'aimait pas la mythologie, la poésie et la rhétorique. Il n'a gardé que la philosophie. Effectivement, le logos a commencé avec lui. Ce dernier ne croyait qu'à la première philosophie. Or, Aristote était dans la logique de la philosophie pratique pour le bonheur de l'humain. Il avait un penchant pour la rhétorique. En revanche, le politicien recourt à la rhétorique pour convaincre et persuader. Aristote a été pratique, explique l'intervenant. Pour Nizar Tajditi, l'écrivain essaie de jeter les jalons d'une nouvelle rhétorique, voire d'une critique de la rhétorique d'Aristote à Chaïm Perelman parce que ce dernier n'a pas pu se pencher sur les discours humains. Pour «Le discours de la morale et de l'identité dans les lettres d'Al Jahid, une approche rhétorique et argumentative», «j'ai voulu tout dire dans ce livre. Ce livre n'aurait pas vu le jour. Le défi était de chercher ma propre identité. Et je me suis lancé dans l'écriture et la recherche. Je découvrais entre temps Al Jahid, et ses lettres et je suis ouvert sur les courants de l'esthétique. J'en ai fait un livre qui a concouru pour le prix Ckeikh Zayed du livre. J'ai écrit par la suite sur la rhétorique et le discours», a expliqué Mohamed Mechbal. Et d'ajouter : «J'ai écrit un livre sur ce sujet après de longues années de travail. J'ai écrit sur ce sujet parce que ces questions me travaillent. J'essaie de développer la rhétorique pour analyser les discours». Parmi les particularités de Mechbal, figurent sa capacité à lier la rhétorique et la littérature. Son travail est minutieux et son approche vigilante. Pour Nizar Tajditi, la rhétorique chez Mohamed Mechbal est liée à la littérature, mais pour Mohamed Louali, elle est liée à la philosophie et les sciences humaines. Chacun a sa méthode et sa vision, a-t-il fait savoir. La rhétorique au Maroc est une école avec des sensibilités, expériences et contributions différentes, poursuit-il. Mohamed Louali opte quant à lui pour la standardisation des concepts en matière de rhétorique. «Il faut qu'il y'ait un système qui regroupe les concepts en matière de rhétorique. Au Maroc, il y a un véritable problème dans la définition du concept de la rhétorique. Chaque rhétoricien parle sa propre langue et son propre langage. Il faudrait une institution qui régularise et standardise les concepts», conclut-il. Mohamed Mechbal est lauréat du Prix Ckeikh Zayed du livre dans la catégorie des «arts et des études critiques pour son livre «Le discours de la morale et de l'identité dans les lettres d'Al Jahid, une approche rhétorique et argumentative». Le Prix Katara du roman arabe 2018 dans la catégorie «études et recherches non publiées» lui a été décerné pour son étude «le roman et la rhétorique: vers une approche rhétorique élargie du roman arabe».