Le site français Jeuxvideo.com, souvent critiqué pour les discours haineux diffusés sur ses forums, a rejoint le code de conduite de l'UE contre ce fléau, a annoncé lundi la Commission européenne, satisfaite des «progrès» des grandes plateformes comme Facebook et Twitter. Près de trois quarts des contenus considérés comme des « discours de haine illégaux», notamment racistes ou xénophobes, sont supprimés après leur signalement, contre moins d'un tiers au moment du lancement de ce «code» en 2016, s'est réjoui l'Exécutif européen devant la presse. Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft avaient été les premiers signataires à promettre des «procédures claires et efficaces pour examiner» en moins de 24 heures les signalements. Ils ont été rejoints l'an dernier par Google+, Instagram, Snapchat et Dailymotion. «Aujourd'hui, je veux saluer l'arrivée de la plateforme française de jeux vidéo Jeuxvideo.com», s'est félicitée la commissaire à la Justice, Vera Jourova. Le groupe Webedia, propriétaire de ce site et de plusieurs dizaines d'autres dans le «divertissement digital», a confirmé cette adhésion. «Les process de modération mis en place sur nos sites et notamment sur les forums de Jeuxvideo.com ne cessent de progresser», a assuré le groupe dans un communiqué, se disant «conscient de la puissance» de ces «espaces de discussion» et soucieux d'ériger les «garde-fous nécessaires». Jeuxvideo.com est régulièrement critiqué pour les campagnes de cyberharcèlement menées par certains de ses membres anonymes, notamment depuis son forum « Blabla 18/25 ». Trois internautes ont ainsi été condamnés en 2018 après y avoir menacé de mort une journaliste française. «Des progrès constants ont été enregistrés» depuis le lancement du code de conduite en 2016, a estimé la Commission. Elle a présenté un bilan montrant que les signataires du texte «réagissent avec célérité lorsque des discours haineux à caractère raciste et xénophobe leur sont signalés». Quand des utilisateurs notifient de tels contenus, les plateformes les évaluent dans les 24 heures dans 89% des cas (contre 40% en 2016). Et 72% de ces contenus sont ensuite supprimés (contre 28% en 2016), selon ce bilan chiffré.