Pour Mohamed Kartiti, président de l'instance nationale d'estivage, toutes les mesures ont été prises afin de garantir le bon déroulement de l'opération des colonies de vacances 2010, lancée en fin de semaine. Kartiti appelle par ailleurs, à redoubler d'effort afin de redonner une nouvelle conception des colonies de vacances chez les Marocains. Al Bayane : En comparaison avec les années précédentes, comment voyez-vous l'opération des colonies de vacances de cette année surtout du côté des formalités et des personnes ayant droit d'en bénéficier ? M.Kartiti : Comme vous le savez, la saison des colonies de vacances a démarré le 1er juillet et durera jusqu'au 1er septembre prochain soit après le mois sacré du ramadan. Je tiens à signaler qu'il existe deux types de colonies de vacances. Il y a celles permanentes, organisées en quatre étapes étalées sur quinze jours chacune. La première catégorie contient 15000 bénéficiaires. Aussi, il existe des colonies de vacances urbaines, composées elles de cinq étapes avec dix jours chacune. Cette catégorie accueillera plus de 70000 personnes. Cette année il y aura également des colonies dédiées aux jeunes et des rencontres thématiques. Le nombre total des bénéficiaires de l'opération des colonies de vacances pour l'année 2010 devrait atteindre entre les deux cent trente et deux cent cinquante mille personnes soit une augmentation de cinquante mille par rapport à l'année précédente. Pour ce qui est des dispositions prises pour le bon déroulement de cette opération d'estivage, elles concernent deux volets essentiels. Le premier consiste en le travail fait conjointement entre l'instance nationale d'estivage et le ministère de la jeunesse et des sports, qui consiste en la mise à la disposition des associations partenaires, de fiches et de questionnaires à travers lesquels nous prenons connaissance des demandes de ces organismes afin de garantir le bon déroulement de l'opération des colonies de vacances et l'amélioration de cette dernière. Aussi des critères stricts sont mis en place et doivent être respectés avant de permettre à une association d'œuvrer dans ce domaine. C'est ce que nous appelons communément Code des colonies de vacances. Le deuxième volet concerne le travail réalisé par le ministère de tutelle, relatif à la remise à niveau des colonies. Cette année, les colonies de vacances permanentes seront réparties sur plusieurs espaces. Il existe aussi des colonies de vacances du ministère de l'éducation nationale et autres. Nous espérons par contre, que les colonies de vacances soient élargies sur l'ensemble du territoire national. - Que pouvez-vous nous dire à propos des structures d'accueil, des capacités d'hébergement, du budget alloué et des qualités des services octroyés aux bénéficiaires du programme des colonies de vacances ? Toutes les colonies de vacances bénéficient d'un équipement optimal que ce soit en termes de logement ou en ce qui concerne les structures d'accueil des jeunes bénéficiaires de cette opération. Il est désormais obligatoire que ces colonies disposent de toutes les infrastructures nécessaires. Il faut savoir que les colonies de vacances existent au Maroc depuis plus de soixante dix ans. Le travail qui s'y fait est bénéfique à tous les niveaux, comme par exemple la création de postes d'emploi. Les bénéficiaires des colonies de vacances disposent d'une réduction de cinquante pour cent au niveau des transports, grâce au partenariat signé avec le ministère de l'équipement et des transports. Les enfants qui partent en vacances dans les colonies, bénéficient aussi d'une assurance obligatoire qui fait qu'en cas de maladie ou autres incidents, les services compétents interviennent rapidement et avec efficacité. En gros, je dirai que toutes les conditions sont réunies pour garantir le bon déroulement de l'opération. Nous avons quelque 25000 personnes spécialisées dans l'encadrement des jeunes sur place. 7000 ouvriers sont également mobilisés. Notons que l'opération coûte énormément d'argent à tous les niveaux. - Qu'en est -il des programmes pédagogiques et de l'animation? Il existe un consensus autour du projet pédagogique au sein des différentes colonies. Pour les colonies permanentes qui nous intéressent le plus, le programme pédagogique et d'animation est réparti sur 13 jours, 312 heures d'activités réparties comme suit : 33% du temps est consacré au repos, 42 % à l'animation et 25 % à l'hygiène et la prière. En détail, le programme d'animation contient le chant, la danse, le folklore. Aussi plusieurs ateliers sont mis en place, concernant la sensibilisation aux droits de l'homme, l'éducation à la citoyenneté et le renforcement de l'esprit de créativité chez la génération montante. Toute cette culture inculquée à l'enfant est mise en application durant les soirée organisées chaque jour. - Concrètement, comment peut-on faire pour faire bénéficier davantage de Marocains des colonies de vacances ? Au sein de l'instance nationale d'estivage, comme les autres organismes qui oeuvrent dans ce domaine, nous travaillons pour l'amélioration de l'image et des conditions de vie au sein des colonies de vacances. Depuis 2003 nous avons réussi à augmenter le nombre de bénéficiaires à travers le territoire national. Néanmoins, il faut que l'Etat et les communes nous aident davantage afin de développer la culture des colonies de vacances dans toutes les régions du Maroc. Il ne faut pas oublier le travail réalisé en collaboration avec le conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH) à Mahdiya où je me trouve actuellement. Cet endroit se veut une bouffée d'oxygène pour des centaines d'enfants originaires des régions qui ont souffert de discrimination durant les années de plomb. C'est la troisième année que nous accueillons des enfants issus de zones défavorisées comme Zagoura, Midelt, Bengrir, Figuig et Nador. Le nombre de bénéficiaires à Mahdiya devrait atteindre cette année les 550 personnes. Il est nécessaire de redessiner le sourire sur les lèvres des enfants issus de ces région, afin qu'ils gardent de bons souvenirs des colonies de vacances.