Fascinée par au départ par le pouvoir de captation de la photographie, Tala Hadid aujourd'hui est une cinéaste qui alterne entre les deux médiums qui se nourrissent l'un de l'autre. Son activité de photographe a donné suite à plusieurs publications dans des livres de photographie, et son talent de cinéaste a été primé à plein de reprise à travers le monde. Membre du jury de la 17ème édition du festival international du film de Marrakech (FIFM), Tala Hadid nous parle de sa participation à cette édition. Al Bayane: Comment trouvez-vous la sélection des films pour la 17ème édition du FIFM? Tala Hadid : Je trouve que la sélection des films cette année est d'une très haute qualité. J'ai déjà été membre de plusieurs jurys, dans de grands festivals partout dans le monde, mais je tiens à souligner que la sélection de ce festival m'a vraiment impressionné et pas seulement moi, mais tous les jurys de cette édition. La qualité des films est impressionnante, surtout que la majorité des films sélectionnés pour la compétition sont réalisés par de très jeunes réalisateurs talentueux. Les histoires des films sont très touchantes, et très inspirantes. Cela dégage beaucoup l'espoir. Quelle est la différence entre,voir un film en tant que simple spectatrice et le voir en tant que membre du jury d'un grand festival de cinéma? Ma façon de voir les films est toujours la même. Je fais toujours attention aux détails quand je regarde un film. Il faut savoir que le cinéma est une forme d'art très démocratique. Car dans une salle de cinéma, devant l'écran, nous sommes tous des spectateurs quel que soit notre rôle. Ce qui est diffèrent lorsqu'on est jury, nous avons des co-juristes avec qui nous discutons les films. Nous plongeons profondément dans ce que le film porte comme message, de la façon dont le sujet est traité, nous discutons tout détail du film. Ce qui est bien dans les débats, c'est que cela nous ouvre plusieurs fenêtres sur la vie, et ça nous pousse à poser plusieurs questionnements. Un film ne nous donne pas forcement des réponses, mais cela nous ouvre des grands dialogues parfois. Il faut avouer que cela devient de plus en plus rare. Malheureusement, nous avons perdu la culture de voir des films en groupe, chose qui était courantes avant. Aujourd'hui pour regarder des films nous sommes souvent seuls. Quelle catégorie de films vous touche le plus? J'aime tout ce qui touche à la réalité, avec une nouvelle interprétation. Pas seulement dans les films, mais aussi dans les romans et dans la poésie. J'aime découvrir de nouvelles expériences, voir les choses à travers différents angles, toute en me retrouvant dans l'œuvre quel que soit sa forme. Etre jury d'un festival de cinéma, signifie que vous voyez beaucoup de films. Comment arrivez-vous à gérer vos émotions? J'ai appris à gérer mes émotions. Aujourd'hui, voir beaucoup de films est un réel plaisir. Je pourrais même voir dix films par jours cela ne m'épuisera pas émotionnellement.