Hausse des prix de vente du poulet Les pertes cumulées depuis une année dans le secteur de l'élevage des volailles seraient-elles à l'origine du renchérissement du prix de vente du poulet ? Rien n'est moins sûr. Aujourd'hui, les prix du poulet de chair oscillent entre 20 et 25 dirhams le kilo selon les régions. A Casablanca, et dans d'autres grandes villes, la correction des prix à la hausse a été plus importante. La FISA estime que la hausse en question est due à deux raisons : la surproduction structurelle qui aurait entrainé des pertes importantes chez les aviculteurs et d'autre part, l'arrêt de la production, la rupture des stocks et la mortalité qui ont eu pour conséquence une baisse importante de l'offre. Du coup, le libre jeu de la loi de l'offre et de la demande a conduit à une hausse des prix. Mais ces deux raisons n'expliquent en fait que la profonde anarchie et l'amateurisme qui gangrène ce secteur névralgique. En effet, le secteur avicole est souvent sous les feux de la rampe. La qualité, les conditions de distribution, de commercialisation ou encore la sécurité sanitaire du poulet et encore plus les prix et les marges sont constamment décriés par les consommateurs. La flambée actuelle des prix de vente du poulet vif en est la parfaite illustration. Dans une déclaration à Al Bayane, Chawki Jirari, DG de la FISA (fédération interprofessionnelle du secteur avicole) estime que les éleveurs ne pouvaient plus continuer à subir les pertes liées à la surproduction structurelle qui a perduré plus d'une année. Selon Jirari, ces éleveurs ont vendu à perte pendant plusieurs mois à des prix inférieurs au coût de revient. Donc, avec le cumul d'autant de pertes, on est obligé de s'arrêter ou au moins de réduire la production… ce qui se traduit, explique-t-il, nécessairement par une hausse des prix de vente. Le DG de la FISA précise que le prix à la ferme varie entre 15 et 17 dirhams actuellement. Celui du marché du gros autour de 18,50 dirhams pour atterrir sur le marché de détail à 20 ou 25 dirhams le kilo. Il rappelle, que la hausse des tarifs a été accentuée par la grève des transporteurs qui a duré plusieurs jours et entrainé une rupture des stocks et un niveau de mortalité assez élevé. La spéculation a fait le reste. En attendant la baisse des prix qui reste probable dans les deux semaines à venir, les opérateurs du secteur se demandent pourquoi la viande blanche suscite autant d'intérêt que les autres types de viandes, notamment rouge ou encore le poisson dont les prix ne cessent d'augmenter ? La réponse est simple, la volaille reste la viande la plus prisée au Maroc notamment auprès des couches moyennes et à faible revenu.