«Il n'y aura pas d'observateurs de l'Union Européenne et de la Fondation Carter» pour superviser les élections présidentielles, législatives, nationales et provinciales qui se tiendront en République Démocratique du Congo le 23 décembre prochain et au cours desquelles 21 candidats se disputeront le siège occupé depuis 18 ans par Joseph Kabila et dont le deuxième et dernier mandat s'était achevé en Décembre 2016. C'est ce qu'a déclaré ce lundi un responsable de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avant de préciser que des invitations ont été adressées à l'Union Africaine, à la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC) et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de se demander si l'absence de l'Union Européenne et du Centre Carter remet en question la validité de ces élections. S'agissant de la Fondation Carter, fondée en 1982 par l'ancien président américain à l'effet de promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme dans le monde, le responsable de la Céni a tenu à signaler que cette dernière «a un problème avec le ministère congolais des Affaires étrangères (…) pour manque évident de professionnalisme» après avoir élaboré, en février 2012, un rapport dans lequel il avait estimé que les résultats de la présidentielle de 2011 manquaient de crédibilité; ce qui avait «failli provoquer la guerre dans le pays». Dans un autre rapport daté de Novembre 2017, le Centre Carter évoque le «disparition», des comptes de l'Etat, de plus de 750 millions de dollars de recettes minières. Pour ce qui est de l'Union Européenne, il est reproché, à cette dernière, d'avoir gelé les avoirs et refusé d'accorder des visas à une quinzaine de personnalités congolaises pour «atteinte aux droits de l'Homme» après le report des élections qui devaient avoir lieu à l'issue du dernier mandat du président sortant Joseph Kabila dont le mandat s'était achevé en 2016. Ce dernier qui avait succédé à son père Laurent-Désiré Kabila après son assassinat en 2001 avait été réélu, en 2011 et dans la contestation, pour cinq nouvelles années. Parmi les personnes «sanctionnés» par l'Union Européenne figure Emmanuel Ramazani Shadary, ancien ministre de l'Intérieur de Kabila et candidat du Front Commun pour le Congo (FCC) «véritable machine électorale mise en place par le président sortant». Dès sa première prise de parole officielle en tant que candidat à l'élection présidentielle, le candidat FCC a défendu bec et ongles l'œuvre de son mentor qui, en étant «la source» même de son engagement politique «doit être poursuivie mais avec une projection sur l'avenir» car il estime qu'en amorçant la refonte de l'Etat congolais Joseph Kabila avait «balisé le chemin menant vers un Congo émergent». Mais bien que, dans ses grandes lignes, le programme de Ramazani Shadary, s'inspire de celui de son mentor Joseph Kabila, celui-ci ne fait, tout de même, pas l'impasse sur le passif des 18 années du règne Kabila; à savoir, «un chômage croissant», «une pauvreté endémique», «une faible production» et une insuffisance hydrique. Le candidat-président s'engage alors à «mieux contrôler les secteurs de production», à veiller au développement des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication et notamment à mettre un terme à l'impunité en sanctionnant tout clientélisme, népotisme, abus de pouvoir ou corruption. Il s'engage, également, à renforcer le système de défense du pays en réorganisant et ses forces armées «pour éradiquer les germes d'insécurité» et, enfin, «sensibiliser la communauté internationale sur le terrorisme» qui sévit au nord-ouest de la RDC. De quoi demain sera-t-il fait en République Démocratique du Congo après dix-huit années de présidence Kabila ? Attendons pour voir…