«Luciole et Sirius» est l'intitulé du dernier né littéraire de Soumia Mejtia. En effet le livre est paru récemment aux Hugues Facorat Edition. Depuis «Sans Maître» Soumia Mejtia, écrivait sur le livre Hassan Chafik, professeur de littérature française, pratique le bel art de la dissidence en guise de réponse à la prose du monde. Selon lui, elle nous rappelle, à travers ses textes, qu'en des temps lointains il y eut un homme auroral, sondant les beautés du monde dans cette aurore qui est, à la fois, celle de l'homme et du cosmos: «Cueillir des fleurs tôt le matin, sentir la brise parfumée, s'oublier, parler à soi-même, interdire aux peines de s'ouvrir, glisser ses mains dans le massif de fleurs pour se saisir de la tige lisse. Pénétrer cette beauté florale qui ne peut s'empêcher d'être belle sans ses échardes. Tant de questions et l'envie de les partager, d'en débattre avec la personne qui saurait en parler», écrit l'auteure dans son livre «Luciole et Sirius». Cette sensibilité débordante, cet assentiment, a-t-il ajouté, à l'ordre du cosmos qui n'est autre que l'apaisement, Soumia nous le rappelle dans «Luciole et Sirius». «Luciole et Sirius». Que veut dire l'auteur par ce titre ? Par le titre de son recueil, explique Hassan Chafik, elle nous rappelle que la poésie est cette lumière, où la terre rencontre le ciel, pour enfin «romantiser» notre rapport au monde. «L'âme du poète est cette lumière sacrée qui illumine le monde est en fait notre «Heimat», notre maison commune», a-t-il fait savoir. Le monde se dévoile à travers la poésie. Et là, la parole révèle l'ontologie directe du poète. «Je pouvais me fier à ce qui était écrit, je ne comprenais pas tout, mais j'avais confiance et ce en dépit de toute mon angoisse intérieure», réclame la poétesse. Le poème est un jardin d'aveu. Hélène Cixous note ceci: «J'écris vers ce que je fuis. J'en rêve. C'est toujours un jardin d'essai, mais c'est un jardin infernal, renvoyant». C'est à cette dame «Melancholia» que s'adresse, cette accoucheuse de rimes, celle qui fait du poète un maudit : maudit parce qu'il déchire le voile de Maïa. Ainsi nous renvoie-t-elle à la prose du monde et nous invite à nous inventer une âme afin de parer le monde des belles parures de la métaphore, commente Hassan Chafik. La vie est une quête de soi, l'écriture aussi. A travers le bais de l'écriture poétique, l'auteure, comme l'avait affirmé Chafik dans la préface, sait que sous les apparences de quiétude sourdent les puissances violentes du démoniaque. «Dans la quête qui nous anime, si le fruit de la passion a un goût qui nous sied bien, le fruit défendu est aussi notre lot quotidien», ainsi écrivait dans «Luciole et Sirius».