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Ce qu'on ne dit pas sur la migration africaine…
Publié dans Albayane le 29 - 10 - 2018

En matière de question migratoire, l'Afrique est propulsée sur le devant de la scène. Elle est dépeinte et perçue comme le continent qui peine à contrôler sa démographie ; une région à feu et à sang, en proie au terrorisme, aux guerres civiles, où le terrorisme et la corruption systémique gangrènent… Des images construites par les médias européens, et quelque fois, dont certains médias africains se font l'écho. Et qui sont ancrées désormais dans l'imaginaire de l'opinion publique en Europe, en Afrique et partout dans le monde. Et pourtant, chiffres et statistiques à l'appui, plusieurs de ces informations sont erronées, en décalage avec la réalité et purement construites pour des fins politiques.
L'Asie et non l'Afrique, est le plus grand émetteur de migrants
Dans les médias occidentaux, l'Afrique est associée de facto au phénomène migratoire. Elle est perçue comme le plus grand émetteur de migrants dans le monde, dont le nombre faramineux ne pourrait être contenu et géré par les pays européens. Une idée erronée, puisque selon le rapport de l'ONU publié à l'occasion de la Journée internationale du migrant en 2017, l'Asie et non l'Afrique, émet le plus grand nombre de migrants, soit 106 millions de personnes dans le monde. Sur les 258 millions de migrants qu'on compte dans le monde, moins de 14% sont Africains, soit 36 millions de personnes.
Seulement 0,55% des migrants Africains en Europe et ailleurs sont en situation irrégulière
Les reportages, images, vidéos de différents médias font état d'un envahissement de l'Europe par des migrants africains en situation irrégulière. D'ailleurs, plusieurs hommes politiques en Europe ont politisé le sujet, en faisant le cœur même de leurs programmes politiques, promettant pour certains d'ériger des mûrs pour barrer la voie aux migrants. Et pourtant, 80% de la migration africaine est essentiellement intra-africaine, c'est-à-dire d'un pays africain à un autre. Sur les 36 millions de migrants africains dans le monde, les 4/5 restent en Afrique, dans leur sous-région. En outre, la majorité de ces migrants africains, soit 80% sont en situation régulière et seulement 20%, en situation irrégulière. Selon les chiffres de l'ONU, il n y' a que 7,2% des migrants africains qui sont concernés par la migration irrégulière, soit 1,4 millions d'hommes et de femmes qui constituent 0,55% de la migration internationale. Ce qui signifie que sur 100 migrants internationaux dans le monde, moins de 1% est un Africain en situation irrégulière. Et pourtant, l'Afrique est au cœur des débats sur la migration dans le monde.
L'Afrique et non l'Europe, accueille le plus grand nombre de réfugiés
Face aux chiffres sur les demandes d'asile, les discours des hommes politiques européens sur l'adoption de lois sur l'immigration et l'asile, il semblerait que l'Europe soit le principal réceptacle des réfugiés dans le monde. Et pourtant, les plus grands centres de réfugiés dans le monde se trouvent sur le continent africain. Sur les 5 grands camps de réfugiés qui existent dans le monde, le premier étant celui des Rohingyas au Bangladesh avec 800.000 réfugiés, les 4 autres se trouvent en Afrique. Il s'agit du camp Dadaab et de Kakuma au Kenya, le camp de Bidibidi en Ouganda, le camp de Tanzanie à la frontière avec le Burundi, qui abrite aussi un camp de réfugiés de près de 140 000 réfugiés.
Bien plus, les chiffres de l'ONU révèlent que ce ne sont pas les pays riches qui abritent la majeure partie des migrants ou personnes déplacées. Ce sont au contraire les pays en voie de développement (86%). Concernant les réfugiés, l'Europe n'en accueille que 8 pour 1000 habitants, tandis que le Liban par exemple en accueille 183 pour 1000 habitants.
Les migrants africains rapportent plus aux pays d'accueil qu'ils ne coûtent
Les idées reçues et véhiculées par les médias en Europe font croire que les migrants en provenance d'Afrique et d'autres parts coûtent cher aux pays d'accueil et reçoivent plus qu'ils ne donnent. D'où l'emploi de plus en plus recrudescent des expressions comme « crise migratoire » ou la volonté de plusieurs gouvernements européens de limiter l'accès des migrants au marché de l'emploi par de nombreuses restrictions… Et pourtant, de nombreuses études soulignent que 85% des revenus des migrants restent dans leurs pays d'accueil. Ces derniers n'envoient que 15% de leurs revenus dans leurs pays d'origine sous forme de transfert…
Aucun pays européen n'a ratifié la Convention sur les travailleurs migrants
En matière de droits de migrants, la « Convention internationale sur la protection de tous les droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles » est le principal instrument juridique pour protéger cette catégorie sociale. Adoptée en 1990 à l'Assemblée générale de l'ONU, elle n'a été signée à ce jour que par les pays africains. Aucun pays du nord n'a ratifié cette convention essentielle pour la question migratoire. Et pourtant, l'Europe se fait aujourd'hui, le porte-parole de la question migratoire à travers le monde, dans les instances internationales. D'ailleurs, cette convention a été occultée dans le Pacte mondial sur la migration, a déploré Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) lors du débat d'ouverture du forum Les Panafricaines vendredi dernier, à Casablanca. « Je me félicite de l'adoption du Pacte Global, mais je ne suis pas d'accord avec le fait que ce pacte ait mis de côté et écarté cette convention. Il y'a une référence aux droits des migrants dans ce pacte, mais on a mis la convention de côté, pour des raisons de relations internationales et pour que les pays du nord le signent », a-t-il déclaré.
Selon Samira Taïl, de la chaine 2M, « les Africains gagneraient à partager ce genre d'informations» pour contrer les stéréotypes répandus sur la migration dans le monde. Et surtout qu'il a été prouvé aujourd'hui que « les médias en Europe ont leurs propres histoires et informations qu'ils aimeraient diffuser à leurs citoyens et au monde entier », a déclaré pour sa part Larry Macauley, rédacteur en chef de « Refugee Radio Network ». « Les médias européens devraient venir en Afrique et se rendre compte que nous sommes en mesure de nous organiser nous-mêmes et prendre nous-mêmes des décisions qui nous concernent. Nous devons le leur montrer », a-t-il ajouté.


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