A quoi sert l'économie ? A faire de l'argent ! Des milliards à l'export, un taux d'intégration important dans un secteur. Les autres, on verra …etc. Pour ce faire, il est impératif de combattre «la sinistrose contaminante», de se retrousser les manches et de régler les problèmes relevant de la visibilité, des liquidités et autres facteurs pour sortir du négatif. Encore que pour faire assez dans ce sens, les Fédérations (du patronat) doivent bouger. Et sortir de cette idée de «l'effondrement proche du Maroc» à laquelle souscrivent une partie de notre bourgeoisie ! Cette rengaine sempiternelle des services de feu Boumediene, qui s'avère chaque jour non conforme à la réalité des choses, semble discréditée auprès de l'auditoire qui applaudit. Un homme d'affaires dont les affaires vont bien qui parle à des hommes d'affaires dont les affaires ne vont pas aussi bien ! Ce qui le préoccupe au plus c'est de colmater les brèches pour que l'embarcation Maroc.SA ne coule pas. Le Royaume du Maroc ne peut être considéré comme une Société Anonyme où certains ne pensent qu'à réaliser des profits. Son économie ne peut être réduite à une croissance pour faire de l'argent. Son économie est, et doit être, une économie nationale. Une économie qui doit certes améliorer les processus aboutissant à une plus-value dans toutes les activités régies par la comptabilité nationale; mais aussi intégrer autant que cela se peut l'informel en réduisant la part qui l'intéresse dans l'activité économique et consolider les métiers qui le constituent. Si l'investissement compte et importe, le travail, sans lequel aucune plus-value ne peut-être enregistrée, mérite une attention aussi importante que le capital investi dans toute activité. Un «climat des affaires» pacsé entre les intervenants par la négociation et encadré par un état de droit qui s'affirme de jour en jour, loin de la corruption, la concussion, la prévarication et la concurrence déloyale. Un fisc qui ne s'occupe pas seulement de recouvrir mais aussi de répartir équitablement l'effort national pour le maintien et l'amélioration du service public. Une économie qui doit aussi satisfaire les besoins de la population et améliorer les conditions de vie de son quotidien. Faut-il le répéter pour raviver la mémoire de ceux qui font l'impasse sur le développement humain sans lequel la croissance ne peut se faire ! L'éducation et la formation constituent une priorité prioritaire pour que notre société devienne «apprenante» et relève les défis de sa modernisation. L'amélioration du capital humain impose un accès aux soins par la prévention et un traitement de qualité et non discriminant par l'argent. Un logement décent, une alimentation saine, une sécurité de tous les instants et dans tous les domaines, une spiritualité apaisée, un accès à la culture nationale et universelle émancipatrice, du sport, des loisirs … etc. Tout ce qui fait «bon vivre» dans notre beau pays et améliore «les facteurs non économiques du développement». Tout ce qui assure l'égalité des personnes et élimine les disparités entre les territoires dans l'ensemble du royaume, dans ses montagnes, ses plateaux, ses plaines et ses littoraux. La prise en compte de la contrainte écologique doit prévaloir en amont beaucoup plus que celle de l'atténuation de l'impact après la dégradation de l'environnement et de ses ressources. Berceau de l'humanité, le royaume du Maroc se doit de vivre l'Anthropocène avec la conscience de pérenniser Homo sapiens et d'en assurer le bienêtre. Repenser l'agriculture pour donner à la ruralité autant qu'elle donne par ses hommes et sa production. Respecter dans l'exploitation des ressources de la mer la capacité de la ressource à supporter l'exploitation tout en se renouvelant. La richesse du sous-sol national permet à la mine d'être une école de vie alors que l'industrialisation permettrait des moyens de vie à notre jeunesse enhardie et au pays d'émerger. Donner aux agglomérations, quel que soit leur ordre de grandeur, l'urbanité nécessaire à une vie sereine parallèlement aux fonctions citadines qu'elles supportent.Préserver la vie humaine de tout accident qu'il soit lié à sa gestation ou à la circulation sur la route. Prémunir contre la pauvreté, l'exclusion et la folie meurtrière de l'aliénation. Préserver la forêt, gérer l'eau dans sa rareté… Tout cela est possible et bien d'autres choses encore dans le cadre d'un état fort par sa démocratie; un état anticipateur, planificateur, régulateur et arbitre. Il suffit d'un souffle majestueusement donné pour que «l'effet papillon», «l'effet boule de neige» associés aux vertus de notre peuple fassent œuvre utile pour un Maroc Hautement Exaltant; MHE !