Le festival de la culture amazighe de Fès a levé, jeudi, le rideau de sa 6e édition, avec pour fil conducteur l'examen de l'impact de la migration sur les échanges culturels. Rendez-vous annuel de promotion de l'interculturalité et de célébration de la chanson amazighe, cet évènement réunit cette année, dans le cadre de son volet académique, des experts, chercheurs et acteurs de la société civile, qui se pencheront, quatre jours durant, sur «le rôle de la migration dans la consolidation de la paix, de la démocratie, du développement durable et de la sauvegarde du patrimoine». La question de la signification historique, sociale et anthropologique de l'interculturalité en relation avec les flux migratoires sera soumise à l'attention des intervenants, qui tenteront d'établir «une approche cohérente, à même de renforcer le dialogue interculturel, la cohésion sociale et la culture démocratique». Il s'agit, en premier, selon le directeur du Festival, M. Moha Ennaji, d'Œuvrer à la consolidation du processus de développement des valeurs de paix, de dialogue et de cohésion sociale et à l'approfondissement de la réflexion sur les stratégies à adopter pour mettre la culture nationale, dans toutes ses composantes, au service du développement humain durable. C'est dans ce cadre que cette édition a fait le choix d'accompagner la dynamique de promotion de la culture amazighe, composante fondamentale du patrimoine culturel marocain, aussi riche que varié, a souligné M. Naji, à l'ouverture de ce festival. La promotion de cette culture ne peut être conçue que dans le cadre d'une approche globale, incluant toutes les sensibilités culturelles, qui ont toujours fait la richesse du Maroc, relève, quant à lui, le recteur de l'institut royal de la culture amazighe (IRCAM), M. Ahmed Boukous. Revenant sur les avancées réalisées dans le domaine de la culture amazighe, dont le lancement de la chaine amazighe, M. Boukous a mis l'accent sur l'importance de la poursuite de la réflexion sur les défis multiples qui se dressent devant cette culture, dans un environnement de plus en plus mondialisé. Dans sa rubrique Hommage, le festival a choisi, à l'instar des autres éditions, de rendre hommage à une personnalité ayant contribué à la promotion de la culture amazighe. Le choix s'est ainsi porté, cette année, sur le chercheur en linguistique et littérature amazighes et secrétaire général de l'IRCAM, M. El Houssain El Moujahid. Un certain nombre de poètes et artistes amazighs seront, eux aussi, honorés durant cette édition. Outre le volet académique de cette manifestation, organisée par la Fondation Esprit de Fès, l'association Fès-Saiss et le Centre Sud-Nord, en partenariat avec l'IRCAM, la chanson amazighe sera dûment célébrée, à travers ses poètes et artistes chanteurs, qui donnent une image rayonnante à ce patrimoine littéraire et artistique. Plus de 180 artistes marocains et étrangers investiront quatre scènes de la ville, dont les célèbres Ammouri M'barek, Amina Tabaamrant et Abdellah Daoudi, ainsi que le groupe Tifraz du Rif et les Algériens de Tagrawla. Pour commencer, le public de la place historique de Bab Al-Makina pourra assister ce soir aux prestations de l'ensemble Ahidous des sources d'Oum Errabie, du groupe italien «Chafarde» et du chanteur populaire Abdelaziz Ahouzar.