Les travaux de l'Université d'été de la Jeunesse socialiste (JS) ont été inaugurés, jeudi soir à Azemmour, en présence d'une forte délégation du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), conduite par le Secrétaire général du parti Mohamed Nabil Benabdellah et du Secrétaire général de la JS Jamal Karimi Benchekroun. Cette séance, dont la modération a été assurée par le directeur de la session, le militant Younès Siraj du Bureau national de la JS a été marquée aussi par la présence de plusieurs membres du BP et du CC du PPS et des centaines de militants de la JS ainsi que des invités de la JS, des représentants de la société civile et des élus locaux avec à leur tête le président et des membres du Conseil municipal. Dans son allocution d'ouverture, le Secrétaire général du PPS s'est d'entrée arrêté sur le drame de Hayat, cette jeune Marocaine, qui a perdu la vie en tentant vainement d'émigrer dans l'espoir de rechercher une vie meilleure ailleurs. Son cas n'est pas isolé. Elle ressemble à de nombreux autres jeunes, présents peut être dans la salle, qui, poussés par l'oisiveté, le chômage et l'absence de perspectives, tentent d'émigrer ailleurs. Son drame, tel que véhiculé, raconté, soutenu et commenté à travers les réseaux sociaux est devenu un symbole pour les jeunes et un cri d'alarme adressé à toutes les bonnes volontés et aux responsables pour trouver des solutions aux problèmes de la jeunesse marocaine. Bien que compréhensible, ce qui se passe actuellement au Maroc est très inquiétant, selon lui. Il est temps pour les responsables à tous les niveaux dont en premier lieu le gouvernement, les pouvoirs publics, les partis politiques, les syndicats, les organisations des jeunes et de la société civile de saisir l'ampleur du problème et de s'éveiller avant qu'il ne soit tard. Il est temps de se pencher sérieusement sur les problèmes des jeunes, sinon il faudra s'attendre à des conséquences fâcheuses, a-t-il martelé. Selon lui, tout indique que l'on est à la veille d'un nouveau processus, qui requiert des responsables une nouvelle prise de conscience de la gravité de la situation. Telle est la première leçon ultime à tirer du drame de Hayat, a-t-il dit, priant Dieu de l'avoir en sa sainte miséricorde et d'accorder réconfort et consolation à sa famille et ses proches. Benseddik, le militant infatigable Sur un ton aussi triste qu'avant, le SG du PPS a rappelé que feu Mohamed Benseddik, l'un des grands militants du parti et de la JS est décédé, il y a plus deux mois, alors qu'il se préparait à entamer une nouvelle phase dans sa lutte. Tout jeune, il s'était engagé dans les rangs de la JS et du PPS à Tétouan avant de rejoindre Casablanca sur invitation de feu le camarade Ali Yata pour travailler à ses cotés aux journaux Al Bayane. Après des études à Tétouan, il les a poursuivies plus tard à Moscou pour l'obtention d'un doctorat. En parallèle, alors élève, il luttait dans les rangs des Amicales des écoles puis, une fois étudiant, dans les rangs de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) et plus tard dans les rangs du SNPM (Syndicat national de la presse marocaine), alors journaliste au journal et à la MAP. C'est pourquoi, la JS a décidé de lui dédier cette session baptisée : «session du camarade feu Mohamed Benseddik», organisée sous le thème : « pour un pays qui se développe par ses jeunes ». Un hommage posthume lui sera rendu d'ailleurs dimanche en présence de sa fille. Tout en évitant toujours de se mettre sous les projecteurs, feu Benseddik militait sans relâche. Au Bureau politique qu'il venait de rejoindre lors du dernier congrès national du parti, il travaillait pour réaliser un projet qui lui est cher, à savoir une école de formation idéologique et politique des jeunes militants du parti. Le SG a félicité les organisateurs pour le choix du thème de cette session «pour un pays qui se développe par ses jeunes», qui est un sujet d'actualité. SM le Roi Mohammed VI, a-t-il rappelé, a appelé dans les deux derniers discours de la fête du Trône et de l'anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple à se pencher sur le sort des jeunes pour rechercher des solutions à leurs problèmes récurrents en matière d'enseignement, de formation, de santé, d'habitat, d'emploi, etc… Le cas de la jeune Hayat, déjà évoqué, est un symbole pour tous les jeunes qui ne pensent plus dans leur majorité qu'à quitter leur pays pour rechercher du travail ailleurs dans l'espoir d'aider aussi leurs familles, a-t-il dit, soulignant qu'il s'agit d'un problème réel. Malheureusement, au lieu de se pencher sur leur sort, a-t-il dit, l'on assiste au plan politique et partisan à des scènes désolantes et à des échanges stériles de propos et à des polémiques insensées qui démontrent que l'on n'est pas conscient de la gravité de la situation. Ce qui se passe avec le départ de plus en plus massif de jeunes vers l'étranger et les manifestations sociales comme à Al Hoceima, Jerada, Tinghir et ailleurs requiert des politiques non pas des échanges de propos et d'insultes, mais des idées et des propositions pour régler les problèmes et satisfaire les revendications des citoyens, a-t-il souligné. Les citoyens n'ont rien à faire avec ces disputes et diatribes, ils s'attendent à ce que le gouvernement assume pleinement ses responsabilités et prenne des décisions pour être à la hauteur de la situation et répondre à leurs doléances, a-t-il noté. C'est pourquoi, l'on s'interroge au PPS sur le sort même du pays, quand on constate sur le plan social et politique qu'il n'y a pas de clarté et que les perspectives sont de plus en plus sombres. Ce qui impacte aussi négativement la situation économique du pays. C'est pourquoi, le PPS estime qu'il est temps d'agir avant qu'il ne soit tard, car le fossé se creuse de plus entre les préoccupations du gouvernement et les attentes des jeunes, lesquels boudent et rejettent en bloc tout ce qui est politique et partisan. Il est vrai que la situation sociale et économique n'était pas meilleure dans le passé, mais il est vrai aussi que les jeunes n'étaient pas totalement absents des luttes des organisations de masse et des partis politiques, qui s'activaient dans des conditions difficiles avec moins de liberté. Les partis politiques s'activaient tant bien que mal pour encadrer les citoyens. Ils constituaient des courroies de transmission des revendications des citoyens et des jeunes. Ce qui n'est pas évident actuellement, comme le laissent entendre des rapports de certains organismes officiels tels le Haut commissariat au plan (HCP) ou le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Selon le CESE, les jeunes subissent actuellement de grandes transformations du fait de leurs marginalisation, précarité et exclusion. Les jeunes de 15 à 34 ans, qui représentent 1/3 de la population marocaine, sont à la marge du développement du pays, selon le CESE. S'agissant de l'indice du développement des jeunes, le Maroc est classé à la 120ème position sur un total de 183 pays loin derrière la Jordanie, la Tunisie, la Turquie, le Liban. Ce qui fait que les jeunes n'éprouvent guère, dans leur majorité, le sentiment de participer aux décisions importantes concernant leur pays, car les canaux de transmission et d'encadrement que sont les partis politiques, les syndicats, etc… font de plus en plus défaut. Pour le HCP, le paradoxe que vivent les jeunes s'explique comme suit: une partie des jeunes cherche à s'activer politiquement, mais ne troue pas l'occasion de le faire, alors qu'une autre partie ne manifeste aucun intérêt pour l'action politique et ne cherche pas une telle activité. Ce qui fait que le nombre des adhérents des partis politiques est de moins en moins important. Les jeunes ne représentaient selon une ancienne étude que 1,3% des adhérents des partis politiques dont 80% sont de sexe masculin. C'est pourquoi, les partis politiques sont appelés plus que jamais à redoubler d'efforts pour aller vers les jeunes pour les encadrer et donner au pays un souffle démocratique nouveau, comme le recommande le PPS depuis son dernier congrès national. Au PPS, l'on a convenu de mener une véritable campagne de tapage pour faire la promotion de cette action à entreprendre, a-t-il dit, invitant les jeunes à y participer pour davantage de démocratisation et de mise en œuvre de la Constitution de 2011, car même dans le monde des affaires, l'on ressent qu'il y a un certain blocage dû aux craintes des investisseurs, surtout que le capital est craintif. Lors de son dernier congrès national, le PPS avait mis en évidence un certain nombre de dysfonctionnements et de phénomènes fort négatifs, qui continuent d'ailleurs de focaliser le débat au sein du BP dans la perspective de la prochaine session du Comité central. Cette action de promotion du PPS devait être entamée par une rencontre vendredi avec le Parti de la justice et du développement pour discuter de l'action à entreprendre pour faire sortir le pays de cette situation difficile. Pour le PPS, il s'agit de s'interroger sur son rôle et le sens exact de sa participation au gouvernement. Le parti prévoit aussi de soulever la question de savoir si l'on est toujours décidé ou non à mener les réformes convenues jusqu' bout ou pas. Ce ne sont pas les postes qui intéressent en premier le PPS, mais plutôt le devenir du pays, a-t-il dit, ajoutant que les militants du parti ne cherchent jamais à s'éterniser dans les postes qui leur sont accordés. Pour le SG du PPS, c'est la volonté de poursuivre ou non le processus des réformes convenues qui déterminera la position du parti et non pas le souci de conserver les postes qu'occupent ses militants et militantes, comme l'atteste aujourd'hui la présence à la tribune de cette séance de la militante de cette manifestation de Charafat Afailal dont le dynamisme, la droiture, le rendement et le courage sont connus de tous et forcent le respect de tout le monde y compris ses détracteurs. Hommage à Mustapha Labraimi Selon le SG du PPS, les organisateurs ont également vu juste en décidant de rendre hommage lors de cette session au camarade Mustapha Labraimi, un militant dévoué à son parti, fidèle à ses principes et fermement attaché à son idéal. Pour sa part, le SG de la JS, Jamal Karimi Benchekroun a souligné la pertinence des sujets qui seront débattus au cours de cette session à savoir l'enseignement et la crise de l'emploi. Il a fait état aussi des séances qui seront organisées en hommage à feu Mohamed Benseddik et au militant Mustapha LABRAIMI comme il a relevé la portée des activités culturelles, artistiques et de divertissement sans oublier la séance de dédicace prévue vendredi de la pièce théâtrale «Saroute», en présence de son auteur l'artiste et militant aux sourires constants Hussein Chaâbi. Plusieurs témoignages ont été ensuite présentés en hommage à Mustpha Labraimi, l'un des militants les plus fidèles, les plus sincères et les plus responsables de son parti, le PPS, la pupille de son œil, selon sa propre expression. Selon El Haj Reddath de la section d'El Jadida, Labraimi est un militant hors pair et une source d'illumination et d'inspiration pour les autres avec ses idées claires et limpides et ses réflexions très profondes. Cet hommage n'est donc que justice rendu à un militant et à une personnalité nationale qui a consacré sa vie à la lutte pour son pays et son parti sans jamais lésiner sur les moyens. De son coté, la vice-présidente du conseil municipal d'Azemmour, Najia Al Wachini du Parti de l'Istiqlal a rendu un vibrant hommage à Labraimi, le fils d'Azemmour qui la porte haut dans son cœur. Elle a également rendu hommage au SG du PPS pour «sa franchise et son analyse pertinente» de la situation politique et sociale du pays, invitant tous les jeunes à s'en inspirer. Elle a également souligné que l'hommage rendu à Labraimi, l'un des fils d'une famille honorable de cette cité historique, «honore tout Zemmour et tous les Zemmouris, qui le chérissent et l'aiment». Elle n'a pas nom plus oublié d'exprimer sa gratitude et sa reconnaissance à Nabil Benabdellah, le ministre de l'habitat et la politique de la ville pour avoir accordé à la ville le soutien nécessaire qui lui a permis de procéder à la réhabilitation de son paysage urbanistique et pour avoir tenu ses promesses, ce qui a permis à la ville de renaitre, a-t-elle dit, ajoutant que les conseillers du PPS au sein du Conseil municipal honorent leur parti. Pour sa part, Lahcen Yacine du Conseil national de la JS a rendu hommage à Labraimi, qui a de tout temps apporté son soutien à l'organisation. Prenant la parole, le président du Conseil municipal, le jeune Badr Noureddine a appelé à la réunification des rangs de la gauche marocaine et à l'ouverture d'un dialogue entre ses composantes sans exclure aucune partie. Par la suite, des souvenirs, des présents et des attestations de reconnaissance ont été remis à Mustapha Labraimi, qui, les larmes aux yeux, s'est dit très heureux de militer au PPS, qui «m'a éduqué et donné une personnalité». Au PPS, c'est la vérité et rien que la vérité qui prime. C'est l'endurance et la résistance à toutes les épreuves, a-t-il ajouté.