Les instances représentatives des médecins libéraux et des cliniques privées ont tenu une Assemblée générale à Casablanca, jeudi 20 septembre, sous le thème : «la médecine libérale au service du citoyen marocain». Ce sont plus de 400 médecins qui ont pris part à cet évènement. Jeudi dernier, les médecins libéraux ont mis de côté toutes leurs divergences et pour la première fois, se sont réunis pour dynamiser le secteur de la médecine médicale. Le Collège syndical national des médecins spécialistes privés (CSNMSP), l'Association nationale des cliniques privées (ANCP), le Syndicat national des médecins du secteur privé (SNMSL), le Collège syndical national des médecins généralistes libéraux (CSNMGL), le Syndicat national des médecins généralistes (SNMG), la Coordination nationale des médecins généralistes privés (CNMGP) se sont retrouvés pour exposer devant l'assistance composée de plus de 400 médecins, leurs problèmes, contraintes et parallèlement exprimer leurs doléances, revendications et attentes. Parmi leurs revendications, les instances représentatives des médecins libéraux et des cliniques privées demandent l'amendement de la loi 8-12 pour changer le mode de scrutin afin que les médecins de chaque secteur votent pour élire les seuls représentants du même secteur et garantir ainsi une meilleure efficience de leurs instances ordinales. Elles revendiquent en outre que les ordres régionaux recouvrent une autonomie avancée de gestion, et que seuls les candidats ayant payé leurs cotisations ordinales soient admis au vote. Les médecins libéraux s'insurgent également contre le phénomène d'automédication, favorisé par certains pharmaciens. «Il est inadmissible que des pharmaciens se substituent aux médecins dans l'examen des patients et la prescription des médicaments. Il faut que cessent définitivement les pratiques dangereuses du charlatanisme pour préserver la santé des citoyens et optimiser l'exercice médical», déclarent les médecins du secteur libéral. Ils rappellent à cet effet que le code pénal, les lois 08-12, 131-13 et la responsabilité médicale interdisent formellement et sanctionnent toute pratique d'acte médical non autorisé. Autre revendication, les médecins libéraux appellent à une refonte de la convention AMO avec révision tarifaire des prestations médicochirurgicales appliquées au niveau national, puisque les tarifs n'ont pas été changés depuis 2006. En effet, soulignent-ils, la loi 65-00 qui régit l'Assurance maladie obligatoire (AMO) date de 2006. Elle prévoit une revalorisation des tarifs de référence tous les trois ans. Les tarifs auraient donc dû être revalorisés à quatre reprises si l'on tient compte de cette loi. Or, il n'en est rien, et cette situation crée des tensions au niveau relationnel entre le médecin et les patients. Aujourd'hui, les frais sont supportés par le patient qui, au lieu de dépenser 34% des frais engagés, participe à hauteur de 54% (pour les adhérents à la CNSS dans le cadre de l'AMO). Le secteur appelle en outre à procéder à l'adoption d'un système de soins optimisé, basé sur les soins primaires et la prévention, organisé autour du médecin généraliste comme coordinateur. Les représentants des syndicats des médecins libéraux encouragent également les installations des praticiens là où existent les déserts médicaux pour permettre une médicalisation des soins de santé. Concernant l'assurance maladie obligatoire (AMO), les instances représentatives des médecins libéraux et des cliniques privées demandent que soient levées certaines contraintes, comme le délai de délivrance des prises en charge pour certaines pathologies chroniques. Pour ce qui est du partenariat public-privé et pour rester en phase avec la convention signée devant SM le Roi en Mai 2008, les médecins libéraux demeurent disposés à soutenir le ministère de la santé dans ses manques en ressources humaines via un système de volontariat des médecins privés. Par ce même principe, ils réclament également de recevoir dans leurs cabinets et cliniques privées, les patients relevant du RAMED via un protocole concerté. Par ailleurs, le secteur libéral appelle à mettre un terme à l'acharnement du fisc contre les médecins. «Nous sommes des contribuables comme tous les citoyens marocains, mais nous assurons une mission de service publique», déclarent-ils. D'autres revendications toutes aussi importantes les unes que les autres ont été exprimées durant cette assemblée générale, marquée par une insatisfaction perceptible des médecins présents. Les instances représentatives des médecins libéraux et des cliniques privées se disent ouvertes au dialogue constructif et expriment par la même occasion leur volonté de collaborer avec le ministère de la santé et tous les autres acteurs du système de santé pour le plus grand bien des citoyens, des patients et pour l'essor et le développement de la médecine au Maroc.