En matière d'autonomisation de la femme, l'Afrique peut se targuer de son potentiel. En dépit de plusieurs défis liés au développement sur le continent, l'Afrique est aujourd'hui le premier continent de l'entreprenariat féminin. 27% de femmes y créent leurs entreprises, soit le plus fort taux au niveau mondial. Un potentiel que les femmes africaines souhaitent valoriser et développer davantage, à travers la plateforme Women in Africa «WIA». Du 27 au 28 septembre prochains, le gotha des entrepreneures africaines se réunira à Marrakech, dans le cadre de la 2e édition du Sommet mondial WIA, placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Ce sont près de 400 femmes africaines leaders qui sont attendues à ce rendez-vous placé sous le thème «Regarder l'Afrique avec confiance, croire en ses talents». «WIA initiative» c'est comme son bébé et c'est avec beaucoup d'enthousiasme, qu'elle parle de l'odyssée de sa création. Aude de Thuin, entrepreneure invétérée engagée pour la cause des femmes au niveau mondial, est convaincue qu'en accompagnant les femmes africaines, elles pourront davantage développer leur potentiel. D'où la création de Women in Africa (WIA), plateforme internationale de développement économique et d'accompagnement des femmes africaines. «En parcourant l'Afrique, je me suis rendue compte que quand on donne aux femmes africaines tous les moyens dont elles ont besoin, elles ne migrent pas», confie celle, qui est aussi à l'origine de Women's forum en France, lors d'une conférence de presse tenue lundi à Casablanca. Un forum qui a également fait ses preuves en France et qui a permis aujourd'hui d'avoir des quotas des femmes au sein des conseils d'administration, des directions d'entreprises dans l'Hexagone. Pour Aude de Thuin, WIA est un projet ambitieux. Il vise à «soutenir, accompagner et contribuer à promouvoir une nouvelle génération de femmes africaines qui inventent un leadership inspirant pour changer positivement l'avenir du continent». Pour sa 2e édition, le forum se penchera cette année sur la «confiance, prérequis pour un développement inclusif». Pour la fondatrice, le choix de cette thématique n'est pas fortuit. Selon elle, généralement, les femmes constituent un blocage pour elles-mêmes, à cause du manque de confiance en leurs capacités. Au cours de deux séances plénières prévues lors de ce sommet, plusieurs femmes partageront leurs expériences etles circonstances leur ayant permis de réussir leur projet d'entreprenariat. Autre thématique qui sera abordée au cours du sommet, celle de l'éducation. Il s'agira de mettre en avant les expériences des écoles d'excellence du continent. Autre temps fort de cette 2e édition, les WIA Labs, qui sont des laboratoires collaboratifs de réflexion.L'objectif étant de mobiliser l'intelligence collective pour favoriser une meilleure représentation des femmes dans l'économie africaine. Des masterclasses sont également prévues, avec pour objectif de permettre aux femmes africaines à haut potentiel de partager leur savoir-faire pour améliorer leurs compétences. Cette 2e édition ne sera pas que féminine, a insisté la fondatrice de WIA, puisqu'elle drainera également plusieurs hommes. L'année dernière, a rappelé Aude de Thuin, la conférence a attiré 18% d'hommes. D'ailleurs, le Prix «Man of the Year» a été décerné au Ghanéen Patrick Awuah, fondateur de l'Université Ashesi. Cette année, le sommet renoue avec sa tradition et décernera une fois de plus le Prix «Man of the Year», qui met en lumière les hommes qui permettent aux femmes de jouer pleinement leur rôle dans les instances de décisions. Le «WIA revelations Night» décernera également le Prix «WIA entrepreneurship Program 54», qui consacre une femme entrepreneure innovante dans chaque pays africain.