Lahcen Daoudi, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, est on ne peut plus clair: «la libéralisation du secteur des hydrocarbures a profité au budget de l'Etat et non pas aux citoyens». Pour le responsable gouvernemental, «l'Exécutif n'est pas indifférent à ce qui se passe. D'ailleurs, il n'a cessé d'informer l'opinion publique sur l'évolution de ce dossier». Intervenant lors de la session plénière consacrée au débat sur le rapport de la mission d'information sur les prix des hydrocarbures, mardi10 juillet, à la Chambre des représentants, Daoudi a mis en garde contre la surenchère qui entoure ce dossier, indiquant en ce sens que le gouvernement a opté pour un processus de benchmarking en vue de réguler le prix des hydrocarbures, citant ainsi la Belgique qui pourrait servir de modèle pour le Maroc. Lahcen Daoudi a évoqué dans ce sens la situation dans laquelle s'est trouvé le pays en 2012, marquée par un déficit budgétaire avoisinant les 7,2%. Heureusement que le Fonds monétaire international avait accordé une ligne de précaution et de liquidités au Maroc (LPL), a-t-il noté. Comme quoi, la réforme engagée par le gouvernement a été dictée par un environnement défavorable. Répliquant aux critiques des parlementaires accusant le gouvernement d'être l'otage des distributeurs, Daoudi a déclaré que la loi de la concurrence dispose que l'Administration pourrait mettre en place des mesures temporaires de 6 mois prorogeables une seule fois et ce, afin d'envisager de nouvelles méthodes en concertation avec les opérateurs concernés par la régulation du marché. Abondant dans le même ordre d'idées, Daoudi a déclaré que ceux qui parlent« degains de 17 milliards partis en fumée » doivent d'abord apprendre à distinguer entre les notions du bénéfice et la marge brute, tout en soulignant également que les distributeurs sont également tenus de revoir les prix à la pompe. Une facture salée ! De son côté, Aziz Rabbah, ministre de l'Energie, des mines et du développement durable, s'est penché sur la montée vertigineuse de la facture énergétique, qui est passée de 16 milliards en 2002 à 94 milliards de DH en 2012, soit 10% du produit intérieur brut du Royaume. A en croire ses dires, le Maroc procède à l'importation de 93% de ses besoins énergétiques. Selon lui, la réforme de la caisse de compensation a été justifiée par la maitrise des équilibres macro-économiques. Exprimant la volonté du gouvernement de revoir sa politique en matière des prix des carburants au cas où cela s'avèrerait nécessaire, Rabbah a précisé que le Maroc se trouve pour le moment incapable de maîtriser sa facture énergétique, qui dépend étroitement des fluctuations des prix à l'échelle mondiale. Concernant la liberté de la concurrence soulevée par les députés, Rabbah a répliqué qu'il n'en est rien ; il a plutôt mis l'accent sur le fait que le Maroc gagne chaque année des points auprès des agences de notations internationales, ce qui se traduit par l'augmentation des investissements étrangers qui s'élèvent à plus de 25%. Cela étant dit, la question du monopole soulevée par les députés demeure infondée, a-t-il déclaré, faisant savoir que 9 opérateurs ont déjà obtenu un accord de principe pour investir dans le secteur de la distribution des hydrocarbures.