Les salariés de Centrale Danone se retournent vers le consommateur pour mettre fin au boycott qui frappe cette filiale de la multinationale française. Ils ont été des milliers à défiler devant le Parlement, mardi soir, dénonçant les conséquences de la campagne de boycott sur leur avenir. «Nous sommes tous des Marocains, ne pénalisez pas l'ouvrier et l'agriculteur», lançaient-ils en chœur.Même le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, s'est joint à la foule, criant des slogans sur l'impact du boycott sur l'agriculteur et l'économie en général. Sa présence a suscité l'étonnement sur les réseaux sociaux, et dans les rangs mêmes du PJD. Ce sit-in, encadré par la CDT et l'UGTM, fait en fait suite aux décisions drastiques de Centrale Danone de réduire la collecte de lait cru de 30 % et de rompre les contrats de 886 intérimaires. Le personnel craint particulièrement une nouvelle vague de résiliation de contrats. «L'entreprise nous menace de licencier d'autres salariés à cause des pertes matérielles subies», confie un salarié de Centrale Danone. En effet, l'entreprise annonce une baisse de près de 20% de son chiffre d'affaires et un résultat net négatif d'environ -150 millions de DH pour le premier semestre 2018. «Ce qui pourrait la pousser à procéder à une nouvelle vague de licenciement», craint-il. Ainsi, les ouvriers sollicitent l'intervention du gouvernement pour les protéger. D'autres manifestations sont prévues pour dénoncer de nouveau les conséquences du boycott sur le sort du personnel et des collaborateurs de Centrale Danone, notamment à Settat, Marrakech, Sidi Slimane, Sidi Bennour, Khmisset, Ben Slimane, Béni Mellal et Larache.