Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, il y a un peu plus d'une année, le monde entier a les yeux tournés vers la Péninsule Coréenne ; d'abord à cause des tirs de missiles que le trublion chef de l'Etat Nord-Coréen effectuait au mépris de la condamnation unanime que leur opposait la communauté internationale avec à sa tête le président américain, puis du fait du rapprochement entre Pyongyang et Séoul et, enfin, à l'occasion de la programmation d'une rencontre au sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un. Qu'on demandé les Etats-Unis pour se rapprocher de la Corée du Nord ? Une «dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible». Qu'a demandé la Corée du Nord ? Les garanties nécessaires à sa sécurité. Mais si jusqu'à la semaine dernière, les attendus de ce dossier étaient clairement définis et toutes les questions y afférentes posées sur la table des négociations, ces derniers jours, le président nord-coréen a subitement changé de ton à cause notamment de la reprise des manoeuvres militaires américano-sud coréennes que Pyongyang considère comme étant «un entraînement pour une invasion (de la Corée) et une provocation délibérée contre l'atmosphère favorable qui prévaut (désormais) dans la Péninsule coréenne». S'étant engagé à démanteler le site de Punggye-ri qui avait servi aux six lancements de missiles nucléaires effectués, à titre d'essais, par Pyongyang – dont le dernier et le plus puissant, celui d'une bombe à hydrogène, avait eu lieu en Septembre dernier – le Président Kim Jong-un s'est subitement rétracté en évoquant un report à une date ultérieure de la rencontre au sommet qu'il devait avoir avec son homologue américain le 12 Juin prochain à Singapour. Mais si le Président nord-coréen a évoqué un report du sommet américano-nord coréen, il n'a pas, pour autant, changé d'avis quant à la question de la dénucléarisation de la péninsule. Ainsi, par un communiqué émanant de l'agence officielle KCNA et daté de ce jeudi, on apprend que Pyongyang a «complètement » démantelé le site d'essais de Punggye-ri; ce qui a été confirmé, par ailleurs, par «l'Institut pour les armes nucléaires de la République Populaire Démocratique de Corée» qui précise que «le démantèlement du site d'essais nucléaires a été conduit de manière à ce que tous les tunnels du site d'essais s'effondrent par explosion et obturent complètement les entrées des tunnels» ainsi que par plusieurs médias internationaux invités à assister à l'opération. Les organes de presse étrangers présents sur les lieux reconnaissent, en effet, avoir été témoins, ce jeudi 24 Mai 2018, d'une série d'explosions qui ont duré toute la journée et dont trois ont eu lieu «dans les tunnels d'entrée menant à la structure souterraine». D'après ces médias, les explosions ont complètement détruit les casernements et toutes les structures qui se trouvaient non loin desdits tunnels. Au vu de tout cela, tout le monde ne peut que se réjouir du fait que, ce jeudi 24 Mai 2018, le régime nord-coréen a prouvé sa bonne foi en honorant unilatéralement la première partie du contrat portant sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Ainsi, par la voix de la porte-parole de son Ministère des Affaires étrangères, Séoul a salué cette opération de démantèlement et émis le souhait qu'elle puisse servir «à avancer vers la dénucléarisation complète». Mais qu'en est-il de l'autre côté? Qu'a fait Washington pour prouver sa bonne foi? Après avoir ordonné la reprise des manœuvres militaires conjointes américano-sud coréennes que Pyongyang considère comme étant une menace à sa sécurité, Donald Trump a annoncé, dans une lettre adressée ce jeudi au Président Kim Jong-un, l'annulation de la rencontre au sommet que devaient avoir le 12 Juin 2018 à Singapour les deux dirigeants. Est-il permis de dire que le Président Trump avait raison de poursuivre les manœuvres militaires conjointes américano-sud coréennes au moment où le monde entier avait les yeux rivés vers les deux Corées ? Un arrêt, même provisoire, desdites manœuvres n'aurait-il pas donné un réel coup de pouce à la paix et à cette dénucléarisation de la péninsule coréenne que la communauté internationale appelle de tous ses vœux ? Le Président Trump va-t-il nous sortir, de son chapeau, une de ces idées lumineuses dont il a le secret et étouffer, une fois pour toutes, l'incendie qui menace la région et le monde ? Arrêtons donc de spéculer, armons-nous d'espoir et attendons pour voir...