L'état de valorisation des zones industrielles est en deçà des attentes. Le ministre de l'Industrie, qui répondait à une question orale à la Chambre des représentants, ne s'en est pas caché. Moulay Hafid Elalamy, affirme que plusieurs zones industrielles sont toujours gelées, citant notamment le cas du parc Kenitra. En cause, la spéculation qui frappe les lots. Selon le ministre, les zones industrielles font l'objet d'une spéculation, beaucoup plus intense que celle qui gangrène le secteur de l'immobilier. Dans certaines zones, des propriétaires de lots ont attendu 15 ans pour spéculer, bloquant ainsi l'investissement. A en croire le ministre, le problème ne se pose plus. Mais au-delà de la spéculation, l'échec de certaines zones industrielles est aussi attribué à des erreurs de pronostics. Le ministre reconnait d'ailleurs que les études préalables ont fait défaut pour certains parcs industriels. Ce qui n'a pas permis à ces zones de créer des postes d'emplois. Groupes de la majorité et de l'opposition ont également interpellé le ministre sur l'inégales répartition des zones industrielles. Certains députés n'ont pas caché leur ambition de voir toutes les communes urbaines dotées d'un parc industriel. Une option écartée par le ministre qui explique que la demande n'est pas suffisante pour créer une zone industrielle dans chaque commune. D'ailleurs, la stratégie du gouvernement de mobiliser 400 à 600 hectares pour chaque zone industrielle n'a pas porté ses fruits, de l'avis même du ministre. Il reste difficile de mobiliser cette superficie dans certaines villes. Or, l'installation de ces zones à plusieurs kilomètres des périphéries contribue à la hausse des prix des lots, qui peuvent atteindre jusqu'à 3.000 DH le mètre carré. Face à cela, le plan Elalamy a prévu la mobilisation d'une superficie globale de 1000 hectares afin de répondre aux besoins des investisseurs. Une partie est dédiée à la location. Selon le ministre, la location permettra de répondre à la demande de certains investisseurs qui préfèrent investir dans l'acquisition du matériel au lieu d'acheter des lots de terrain. Cependant, le pilotage des zones industrielles sera confié aux centres régionaux d'investissement (CRI). La mesure, qui s'inscrit dans le cadre de la réforme de CRI, a fait l'objet d'un accord avec le ministère de l'Intérieur. L'idée est donner plus d'autonomie à ces structures régionales qui se distinguent par leur proximité avec les écosystèmes industriels.