Faisant fi, comme à son accoutumé, de toutes les résolutions concernant le conflit israélo-palestinien, le Président Trump avait reconnu, le 6 décembre dernier, Jérusalem comme étant la capitale d'Israël et pris, à ce titre, la décision d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis. Or, cette décision avait soulevé un tollé international car le statut de cette ville est l'une des questions les plus épineuses de ce conflit. C'est à ce titre d'ailleurs que, le 21 décembre 2017, l'Assemblée Générale des Nations-Unies avait adopté, à une majorité écrasante de 128 voix pour et de 9 voix contre, une résolution dénonçant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Mais si, par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson avait annoncé, en décembre dernier, que le transfert de l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel Aviv vers Jérusalem ne «serait probablement pas réalisé avant au moins deux années» et qu'un mois après, Benjamin Netanyahou évoquait, pour sa part, un transfert «d'ici un an», ce déménagement va prendre beaucoup moins de temps qu'initialement prévu. En effet, si l'on en croit Heather Nauert, la porte-parole de la diplomatie américaine, celui-ci aura lieu le 14 mai prochain de manière à le faire coïncider avec le 70ème anniversaire de l'Etat hébreux qui avait vu le jour un certain 14 Mai 1948. Et si la porte-parole de la diplomatie américaine voit dans ce transfert «une avancée historique » et que le Premier Ministre israélien, qui en a profité pour remercier chaleureusement le Président Trump pour une telle initiative, s'est félicité du choix de cette date car elle «fera du 70ème anniversaire de l'indépendance (?) Une célébration nationale encore plus belle», cette décision va sérieusement écorner la crédibilité des Etats-Unis qui, en usant ainsi d'un flagrant parti-pris pro-israélien, s'interdiront, désormais, de s'ériger en médiateur dans le conflit israélo-palestinien même si, ce jeudi, Nikki Haley, l'ambassadrice américaine à l'ONU, a indiqué qu'un «nouveau plan de paix américain pour mettre fin à ce conflit sera bientôt prêt». Or, la date du 14 mai est pour les Palestiniens celle de la «Nakba» (catastrophe), c'est-à-dire cette triste journée durant laquelle des centaines de milliers de palestiniens laissèrent derrière eux tous leurs biens et prirent le chemin de l'exil, un exil qui, 70 années après, dure encore... Saëb Erikat, le numéro deux, de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) considère, ce son côté, que le fait de «faire coïncider la date (de l'ouverture de l'ambassade américaine à Jérusalem) avec la Nakba est une provocation pour les arabes, les musulmans et les chrétiens» qui en contrevenant au Droit international «isole» d'avantage l'administration américaine devenue, ainsi, «une partie du problème et non plus de la solution». Heather Nauert, la porte-parole de la diplomatie américaine a annoncé que, dans un premier temps, l'ambassade qui sera située au milieu d'un ensemble de bâtiments initialement réservés aux opérations consulaires n'accueillera que l'ambassadeur et une petite équipe de collaborateurs en attendant l'édification d'une nouvelle annexe dans le complexe d'Amona. Enfin, rien n'indique, pour l'heure, que le transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv vers Jérusalem au mépris des lois internationales va se dérouler sans heurts alors que le pyromane qui siège à la tête de la plus grande puissance mondiale s'acharne à vouloir s'improviser pompier...