Brahim Akhiat tire sa révérence Une triste nouvelle tombe hier mardi et affecte l'ensemble de l'intelligentsia marocaine, toutes sensibilités confondues. Feu Brahim Akhiat, le doyen du mouvement amazigh, vient de rendre l'âme! Le regretté fut de son vivant, un véritable instigateur de l'émergence de la langue et la culture amazigh, durant plus de six décennie. Un combattant sans relâche pour les droits culturels, à travers ses multiples actions louables, allant dans le sens de la fameuse citation « la diversité dans l'unicité national». Dès la fin des années 60, plus précisément en 1967, il fonda l'Association Marocaine de Recherche et d'Echange Culturel (AMREC) dont il détenait les rênes jusqu'à son décès, tout en y imprimant les valeurs de la justice et de l'équité culturelles. Jouissant d'une profonde estime de tous les défenseurs de ces idéaux, toutes tendances réunies, il contribuait à l'alphabétisation des épiciers dans la capitale administrative, lieu de résidence et participait ardemment à la création et l'épanouissement du long parcours de l'association de l'université d'Agadir, au cours duquel il avait initié le fameux «appel d'Agadir» relatif à la reconnaissance et la valorisation de la langue et la culture amazighes. Il est à son actif, l'élaboration, aux côtés des érudits en la matière tels Ahmed Boukous, Ahmed Azaikou et Ahmed Chafiq, des statuts et de la feuille de route de l'Institut Royal de la Culture Amazighe au Maroc (IRCAM) au sein duquel il fut nommé par le souverain en 2002 en tant de membre du conseil d'administration dont il fut constamment un fervent contributeur. Durant toute cette vie empreinte de vertus humaines et intellectuelles de haute qualité, il luttait pour cet idéal, par ses activités associatives et médiatiques, à travers son magazine et son journal, respectivement AMUD (semence) et TAMUNT (union), en plus de son apport notoire à la musique et la chanson amazighes, à travers la constitution de la prestigieuse troupe USMAN dont il fut directeur artistique. A cette douloureuse circonstance, nous présentons à la famille du défunt, ses proches et tous les adeptes des droits linguistiques et culturels, l'expression de nos condoléances les plus attristées, tout en implorant le Tout puissant de l'avoir en sa sainte miséricorde et en souhaitant à tous et à toutes compassion et réconfort devant l'énormité de cet événement tragique. Nous sommes à Dieu et à lui nous revenons.