Le diabète cause près de 10% des décès en Afrique. Une situation alarmante qui ne laisse aucun pays Africain insensible. Dans ce cadre, la société marocaine d'endocrinologie, diabétologie et nutrition (SMEDIAN), en partenariat avec la société africaine d'endocrinologie métabolisme nutrition organise du 28 février au 3 mars 2018 à Marrakech le 2e Congrès de la Société Africaine d'Endocrinologie Métabolisme Nutrition. Placé sous le thème «l'endocrinologie et la diabétologie en Afrique», cet événement scientifique regroupera près de 600 professionnels de santé venus du Maroc, du Maghreb, d'Afrique subsaharienne, d'Europe (Suisse, Belgique, France...) et d'Amérique du Nord (Canada). Après Tanger en 2017, Marrakech aura l'honneur d'accueillir le gotha des diabétologues, endocrinologues, nutritionnistes d'Afrique et d'ailleurs. Spécialistes des pathologies para thyroïdiennes et hypophysaires, diabétologues, endocrinologues, nutritionnistes, mais aussi spécialistes des technologies connexes à la médecine se donnent rendez-vous dans la ville ocre pour échanger et réfléchir ensemble sur les moyens d'accélérer la réflexion et renforcer davantage les moyens de combattre les maladies endocrinologiques, nutritives et le diabète. La thématique centrale n'est pas fortuite. Elle souligne l'urgence de s'insurger et s'unir pour être efficaces face au ravage du diabète sur le continent. La maladie est responsable de près de 10 % des décès, alertent des chercheurs et médecins. Les traitements sont trop chers pour la plupart des patients. Selon le docteur Hamdoun Lhassani, président de la Société Marocaine d'Endocrinologie, diabétologie et nutrition, les endocrinologues et diabétologues sont les premiers à voir les dégâts inhérents à cette maladie. Le Président de la SMEDIAN insiste sur «l'urgence d'une synergie pour plus d'efficacité» face à une situation alarmante. La Fédération internationale du diabète (IDF) estime aujourd'hui à plus de 415 millions le nombre de personnes vivant avec le diabète dans le monde, dont plus de 77 % dans les pays à faible et à moyen revenu, pour un coût estimé par l'IDF Diabetes Atlas à 673 milliards de dollars annuel. D'ici 2040, on dénombrera 642 millions de malades, dont plus de 42 millions en Afrique. Le diabète est la cause de 5 millions de décès par an, soit une mort toutes les 6 secondes. C'est aussi la première cause de cécité, mise sous dialyse ou amputation non traumatique, alors même que les maladies non transmissibles (MNT) sont déjà responsables de 69 % des décès dans le monde. En Afrique, le diabète est responsable de près de 10 % des décès. Pour ce 2e Congrès de la Société Africaine d'Endocrinologie Métabolisme et Nutrition, il s'agira d'ouvrir la réflexion sur les avis et expériences concernant les nouvelles thérapies du diabète, la médecine traditionnelle, l'éducation thérapeutique, la complication du diabète, les pathologies parathyroïdiennes, les pathologies hypophysaires ou encore les nouvelles technologies en Endocrinologie. Autant de sujets, lesquels par la force du contexte actuel, sont sur la table des scientifiques. Dans le même sens, les différentes modalités d'utilisation de toutes les «bonnes solutions» dans la prise en charge thérapeutique du diabète, ainsi que les moyens de prévention et de traitement des différentes complications de cette maladie seront au centre des travaux scientifiques de ce congrès. Selon le président de la SMEDIAN, «l'un des défis majeurs de ce 2e Congrès africain d'endocrinologie, diabétologie et nutrition est d'engager des travaux de recherche entre les différents pays maghrébins et d'élaborer des recommandations adaptées au contexte régional». D'éminents spécialistes internationaux prendront également part à ce congrès, soutenu par l'essentiel des partenaires pharmaceutiques et les Sociétés savantes intéressés par l'endocrinologie et la diabétologie en Afrique. Ce congrès scientifique de haute facture représentera à n'en pas douter une occasion idoine pour les spécialistes marocains pour faire l'état des lieux des problématiques de l'endocrinologie et de la diabétologie dans notre pays. Il permettra aussi de mieux s'informer sur l'action des sociétés savantes et structures comme la SMEDIAN qui mettra à profit cette occasion pour tenir son 41e congrès national. «La SMEDIAN est une communauté scientifique en réflexion perpétuelle et toujours en quête de solutions plus efficaces aux côtés des pouvoirs publics pour informer, prévenir et aider dans la prise en charge», rappelle le docteur Hamdoun Lhassani. Le Maroc fait partie des pays africains les plus touchés avec un taux de prévalence estimé de 7,7% correspondant à une population de près de 1.671.400 personnes atteintes recensées et âgées de 20 à 79 ans. Les femmes sont plus exposées, avec 5.070 décès chez les 30 à 69 ans contre 4.490 pour les hommes. Pour les séniors, âgés de plus de 70 ans, 9.280 femmes décèdent chaque année, contre 5.180 chez les hommes. Plus de 625.000 personnes sont soignées pour le diabète dans les hôpitaux et centres de santé à l'échelon national, dont 15.000 enfants atteints de diabète type 1 ou diabète insulino – dépendant (DID), qui nécessite des injections d'insuline. Quant au diabète non insulino – dépendant (DNID) ou de type 2, il représente 80% des cas de diabète au Maroc. Ce diabète de type 2 est lié à l'obésité et au mode de vie. A ce propos, il est utile de rappeler que les données concernant l'obésité sont alarmantes, 55,1% de la population Marocaine est en surpoids et 21,7% est obèse. Au Maroc, la prise en charge du diabète coûte 11 milliards de DH à l'Etat au moment où le budget du ministère de la Santé ne dépasse pas 14 milliards. Les données du département de la Santé montrent que le diabète est la première affection de longue durée des assurés de la CNOPS et de la CNSS, avec respectivement 40% et 29%. À propos de la SMEDIAN Fondée en 1976, la Société Marocaine d'Endocrinologie, diabétologie et nutrition (SMEDIAN) regroupe aujourd'hui 400 médecins. L'association s'est positionnée en acteur majeure de la santé en général et dans la recherche, la formation continue et l'amélioration de la prise en charges des patients dans les différentes branches qu'elle couvre en particulier: Endocrinologie, diabétologie et nutrition. La SMEDIAN est organisateur principal, partenaire et/ou parrain de plusieurs grands rendez-vous annuels de professionnels de santé, de spécialistes de l'Endocrinologie, diabétologie et nutrition... La SMEDIAN organise annuellement un congrès national qui regroupe les médecins et paramédicaux qui s'intéressent aux spécialités de l'endocrinologie, diabétologie et nutrition. La SMEDIAN a également une aura internationale qui lui a valu d'accueillir à deux reprises deux événements internationaux : Congrès francophone d'endocrinologie en 1983 et congrès francophone de diabétologie en 1998 sous le haut patronage de feu Sa Majesté Hassan II. La SMEDIAN a également été à l'origine de la création de fédération maghrébine d'endocrinologie, diabétologie et nutrition en 2004. À propos de la SAEMN ONG créée en 2015, la Société Africaine d'Endocrinologie Métabolisme Nutrition (SAEMN) regroupe des experts endocrinologues, diabétologues, nutritionnistes et autres corps médicaux qui se concertent, échanges, réfléchissent ensemble pour être plus efficaces contre le diabète et toutes autres maladies. La SAEMN regroupe près d'un millier d'endocrinologues, membres et acteurs de la Fédération Maghrébine de Diabète et d'Endocrinologie (FMDE) et de la Société Francophone Africaine du Diabète (SFAD). La Fédération Maghrébine de Diabète et d'Endocrinologie (FMDE), rappelons-le, regroupe la Société algérienne de métabolisme endocrinien (SAEM), la Société tunisienne d'endocrinologie du métabolisme du diabète (STEDIAM) et la Société marocaine d'endocrinologie Diabète Nutrition (SMEDIAN). La SAEMN collabore avec d'autres sociétés savantes et institutions telles que : – Le Congrès africain du diabète (ADC) ; – La Société Algérienne du Diabète (SAD) ; – L'Alliance MNT (Alliance des maladies non transmissibles) ; – La Fédération Internationale du Diabète (IDF) Par leurs travaux et réflexions, la SAEMN entend faire avancer la connaissance dans la lutte contre les maladies liées à l'Endocrinologie, la diabétologie et la nutrition. La SAEMN joue également un rôle important d'archivage et de valorisation de savoirs et savoir-faire africain. Elle travaille en étroite collaboration avec les sociétés savantes africaines et internationales, les institutions, les laboratoires pharmaceutiques, mais aussi les universités et facultés de médecines. La SAEMN est présidée par le Pr Adrien Lokrou.