Pour une consolidation de l'égalité homme-femme «La question de la femme», à laquelle la Chambre des représentants a consacré une partie de sa séance mensuelle concernant la politique générale du 25 décembre, revêt une grande importance pour les militants du Parti du progrès et du socialisme, qui mène, depuis une longue date ensemble avec les autres mouvements féminins et les forces démocratiques et progressistes, le combat pour la réalisation de l'égalité homme-femme et de la parité et contre toutes les formes de discrimination aux niveaux social, politique et économique, a affirmé la députée Touria Skalli, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS) à la chambre. Intervenant au nom de son groupement lors de cette séance, la députée a indiqué qu'en dépit des efforts déployés pour promouvoir la situation de la femme et des acquis réalisés, la situation de la femme ne s'est pas améliorée de manière satisfaisante. Elle a même accusé un certain recul, qui va à l'encontre de la volonté royale et des acteurs sociaux dans ce domaine. C'est ainsi que le Maroc est classé à la 136ème position sur 144 pays par le Forum économique mondial en matière d'égalité homme-femme et de parité, en raison du fait que les femmes et les filles sont toujours victimes d'une série de facteurs sociaux dont la persistance du mariage précoce des mineures, la déperdition scolaire des jeunes filles rurales outre la marginalisation et l'appauvrissement des femmes rurales et l'absence de conditions du développement appropriées. Elle a également pointé du doigt la persistance du phénomène du harcèlement sexuel, de la violence sous toutes ses formes et des intimidations visant les femmes dans l'espace public et à l'intérieur même de la famille. C'est pourquoi, les députés du PPS demandent au gouvernement d'adopter la loi relative à la lutte contre la violence faite aux femmes pour réaliser la protection effective de la femme au lieu de se contenter de mesures plus discriminatoires comme les autobus roses. Ils réclament aussi la protection des femmes divorcées, des veuves et des mères célibataires contre les phénomènes de la précarité et de la discrimination, a-t-elle dit, tout en soulignant l'importance de faire sortir sans plus tarder la loi sur l'avortement. Au plan politique, il est important de promouvoir la situation des femmes en oeuvrant pour leur permettre de représenter le tiers dans l'appareil législatif et exécutif, a-t-elle encore dit, tout en appelant à la mise en œuvre de la Constitution de 2011 pour assurer aux femmes un accès égal à l'emploi, aux services publics (enseignement, santé, culture, sport) et aux centres de décision et ce selon une approche transversale et intégrée des droits humains. Abondant dans le même ordre d'idées, la députée Souad Zaidi, membre du GPPS, a appelé à l'évaluation des plans d'action mis en œuvre par le gouvernement pour lutter contre la discrimination et la violence faite aux femmes. En réponse donc à toutes les questions qui lui sont adressées à ce sujet, le Chef du gouvernement, Saadeddine El Othmani a fait état de la réalisation de 75 pc des objectifs fixés dans le plan d'action du gouvernement. Ces réalisations ont permis, selon lui, l'institutionnalisation de l'égalité au niveau de plusieurs départements, la création des mécanismes et le lancement des stratégies sectorielles consacrant la culture du genre, rappelant que les mesures d'ICRAM 1 visent la réalisation de l'égalité, la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence et l'autonomisation des femmes. Il a passé ensuite en revue les objectifs d' ICRAM 2 pour la période 2017-2021, qui sera mis en œuvre à travers 24 objectifs et près de 100 mesures. Concernant la place qu'occupe la question de la femme dans le plan d'action national en matière de démocratie et des droits de l'Homme (2018-2012), il a affirmé que plusieurs mesures visant à la promotion et la préservation des droits de la femme ont été retenues. Il a cité à ce propos l'activation de l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, la mise en œuvre de l'approche genre au sein de l'ensemble des conseils élus et l'harmonisation des dispositions légales concernant la femme avec les normes internationales.
Proposition d'une loi-cadre pour les zones montagneuses Le député Rachid Hammouni, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants a proposé, au terme de son intervention lors de la séance mensuelle des questions orales adressées au chef du gouvernement du lundi 25 décembre, l'adoption d'une loi cadre relative au développement des zones rurales et de montagnes, pour la réalisation de la justice sociale et spatiale et pour rendre justice à des régions ayant consenti d'énormes sacrifices pour la défense de la patrie et l'indépendance du pays. Il est inadmissible que des régions ayant vaillamment combattu pour l'indépendance du pays soient aujourd'hui les moins développées du pays où des femmes meurent pour un panier de denrées alimentaires (région d'Essaouira) et où des hommes descendent sans protection aucune dans un puits à charbon (Jerada) ou soient emprisonnés pour avoir réclamé de l'eau de boisson, a souligné le député, qui a exprimé le vœu de voir le Maroc promouvoir davantage de justice sociale et spatiale, offrir des postes d'emploi à ses jeunes et réhabiliter l'action des partis politiques pour faire avancer le processus démocratique. Evoquant la situation de la province de Boulemane qu'il représente à la Chambre des représentants, il a déploré la faiblesse des infrastructures en place. En allant d'Ifrane vers Boulemane, la route par exemple se rétrécit au fur et à mesure passant de 10 mètres à 3 mètres après 1O kilomètres après Ifrane. A une vingtaine de kilomètres d'Ifrane toujours, l'on trouve la commune de Guigou (30.000 habitants), 2ème commune rurale dans la province, qui manque d'assainissement, de voierie et d'hôpital. Idem pour la commune de Tandit, la plus grande commune de la province avec 40.000 habitants. Au total, elles sont 18 communes rurales qui souffrent des mêmes problèmes sur les 21 communes de la province de Boulemane, a-t-il déploré, ajoutant que d'autres communes enclavées dans des zones de montagnes comme à Khénifra ou Azilal se trouvent dans la même situation. Et pourtant, personne n'ignore que les habitants de ces montagnes ont vaillamment combattu pour la défense de la patrie. Faisant confiance en leur pays, ces habitants se refusent toujours de sortir protester dans le rue, a-t-il dit, estimant que le Maroc va malheureusement à deux vitesses opposées, la vitesse du TGV dans certaines régions et la vitesse de la tortue dans d'autres. C'est donc en partant de toutes ces observations que l'on conclut à la nécessité d'élaborer une loi-cadre relative au développement des zones de montagnes, selon lui.