Comme tous les 1er décembre de chaque année, et ce depuis près de 30 ans, la communauté internationale célèbre la journée mondiale de lutte contre le Sida, un événement qui permet de mettre un coup de projecteur sur l'évolution de la pandémie. La communauté internationale célèbre la journée de cette année sous le thème «Droit à la Santé», réitérant l'appel à l'engagement des politiques et à la mobilisation de toutes les parties prenantes, en vue d'assurer l'accès aux services de soins de toutes les personnes vivant avec le VIH, ainsi qu'aux services de prévention et de dépistage des populations vulnérables et plus exposées aux risques d'infection par le virus. Chaque personne a droit à la santé, quels que soient ses moyens, son identité et son lieu de résidence, et ce droit est étroitement à l'existence de structures sanitaires équipées, une répartition équitable de ces moyens sur l'ensemble du territoire national, la disponibilité de compétences humaines qualifiées. Mais bien plus que cela, le droit à la santé s'appuie sur un ensemble plus large de droits, auxquels il est également associé, c'est notamment le cas pour le droit à l'éducation , l'accès à la justice, l'accès à une alimentation saine et équilibrée, des conditions de travail sans risques ou dangers pour les employés , le droit à un environnement propre, le droit à la protection contre les violences ou le droit à l'éducation, par exemple, nous ne pouvons pas faire valoir notre droit à la santé. Sans la santé, on ne pourra ni travailler, ni produire, ni procréer, ni bâtir, ni construire, ni nous projeter dans l'avenir. Un enjeu de démocratie On comprend dès lors pourquoi la santé est une valeur importante dans notre société et que le gouvernement a toutes les bonnes raisons de l'ériger au rang de priorité sociale fondamentale. Avec la nouvelle constitution de 2011, le droit à la santé pour tous les Marocains est constamment mis au devant de la scène, car c'est un enjeu de démocratie, de progrès économique, d'équité et de justice sociale. En effet , le droit à la santé est explicitement consacré dans la nouvelle constitution marocaine, notamment à travers son article 31 qui dispose que l'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits aux soins de santé... Aujourd'hui, la santé est considérée comme un droit fondamental de l'être humain, elle est devenue un sujet de préoccupation publique, une priorité nationale et un champ d'action politique. Plus personne ne tolère d'être en mauvaise santé, les citoyens réclament au contraire une amélioration constante des services de santé, des soins de qualité, la présence de médecins et d'infirmiers qualifiés, des structures adaptées... Le Maroc a fait sienne cette approche. C'est un choix de société qui démontre que l'Homme est placé au centre des préoccupations de tous les projets qui sont aujourd'hui ceux du gouvernement (santé, éducation, emploi, habitat). Accessibilité pour tous aux soins et aux médicaments Le Sida a causé la mort 35 millions de personnes dans le monde depuis le début de la maladie en 1982. Depuis cette date, c'est tous les continents qui sont touchés par le Sida, une pandémie qui fait toujours parler d'elle et qui représente une menace pour l'humanité, et ses effets se feront sentir pendant plusieurs générations, surtout au niveau des pays pauvres, ou ce fléau anéantira tout espoir d'une vie meilleure pour des dizaines de millions de personnes écrasées , des pays minés par les conflits , les guerres, les catastrophes naturelles, la faim, à moins qu'un effort commun soit entrepris au plan mondial pour en finir avec le sida Cet objectif passe par le droit à la santé, le droit à l'accès aux médicaments, et cela ne sera possible que si ces droits sont placés au cœur de la santé mondiale, de manière à ce que des soins de santé de qualité soient disponibles et accessibles pour tout le monde, sans laisser personne pour compte. La situation au niveau Mondial 36,7 millions (30,8 millions – 42,9 millions) de personnes dans le monde vivant avec le VIH en 2016, 1,8 million (1,6 million – 2,1 millions) de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2016, 1 million (830 000 – 1,2 million) de personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2016, 76,1 millions (65,2 millions – 88,0 millions) de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l'épidémie, 35,0 millions (28,9 millions – 41,5 millions) de personnes décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l'épidémie 19,5 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral en 2016, A fin juin 2017, c'est 20,9 millions de personnes qui ont eu accès aux médicaments Ces chiffres montrent que des progrès remarquables ont été accomplis dans le traitement du VIH. L'ONUSIDA a lancé un nouveau rapport montrant que l'accès au traitement a considérablement augmenté. En l'an 2000, seulement 685.000 personnes vivant avec le VIH avaient accès à un traitement antirétroviral. En juin 2017, environ 20,9 millions de personnes avaient accès aux médicaments pouvant leur sauver la vie. Une telle avancée n'aurait pas pu avoir lieu sans le courage et la détermination des personnes vivant avec le VIH exigeant et réclamant le respect de leurs droits et le soutien solide, y compris sur le plan financier des dirigeants. Qu'en est – il au Maroc? La prévalence du VIH est estimée à 1,3% chez les Professionnelles du Sexe Féminin (PSF) et 4,3% chez les Hommes ayant des relations Sexuelles avec les Hommes (HSH) et 8% chez les Personnes qui s'Injectent les Drogues (PID). Cette prévalence dépasse 5% dans certaines villes (5,7% à Marrakech parmi les HSH, 13,2% à Nador et 7,1% à Tétouan parmi les PID). 67% des nouvelles infections se produisent dans les réseaux des populations clés plus exposées aux risques d'infection. 70% des femmes sont infectées par leur conjoint. Le nombre total cumulé de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) notifiées s'élevait à 13 322 en fin Juin 2017, dont 52% enregistrés entre 2012 et fin juin 2017. 3 Régions concentrent plus de 50% des PVVIH notifiées (Souss Massa, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi). Le nombre de PVVIH était estimé à 22000 en fin 2016 La proportion des PVVIH qui connaissent leur statut sérologique était estimée à 63% fin décembre 2016. Le nombre des nouvelles infections était estimé à 1000 en 2016, avec une diminution de 44% depuis l'année 2004 (1800). Plan national de lutte contre le sida 2017 – 2021 Engagement politique et des partenaires Adoption de la Nouvelle Déclaration Politique sur le VIH/sida 2016 Adoption de la stratégie des trois 90 «Fast-Track» de l'ONUSIDA Elaboration du nouveau Plan Stratégique National 2017-2021 qui intègre les objectifs ambitieux d'accélération de la riposte «Fast Track» et la vision de la fin de l'épidémie du sida en 2030. Elaboration du nouveau Plan d'appui des Nations unies au VIH/sida. Nouvelle demande de subvention pour la période 2018-2020 acceptée par le Fonds Mondial. OBJECTIFS de l'accélération de la riposte à l'échelle nationale 1/ Atteindre les objectifs de traitement, soit : Renforcer le dépistage pour passer de 63% des PVVIH qui connaissent leur statut sérologique en 2016 à 90% en 2020; Améliorer la part des PVVIH connaissant leur statut qui ont accès au traitement ARV pour atteindre 90% en 2020; Améliorer la rétention au traitement ARV pour passer de 70% des PVVIH qui ont une charge virale indétectable à 90% en 2020. 2/ Réduire les nouvelles infections VIH de 1000 en 2016 à 500 en 2020 ; 3/ Atteindre zéro discrimination liée au VIH en 2020. Ces objectifs pourront être atteints par : L'extension des programmes de prévention combinée auprès des populations les plus exposées au risque d'infection et populations vulnérables dans les sites de concentration et de forte prévalence; La mise en œuvre d'une stratégie de dépistage avec extension et ciblage de l'offre y compris le dépistage communautaire ; La généralisation du dépistage dans le cadre de la consultation prénatale pour éliminer la transmission du VIH de la Mère à l'Enfant ; L'extension des services de prise en charge globale des PVVIH avec un renforcement des capacités des ressources humaines et amélioration de la qualité des prestations ; La mise en œuvre de la stratégie Droits Humains et VIH, le respect de genre, pour réduire la stigmatisation ; La mise en place de stratégies spécifiques ciblant les adolescents, les jeunes et les femmes vulnérables. Le développement du partenariat et le renforcement du système communautaire. La mise en œuvre d'une approche villes (Cities) pour mobiliser les Mairies et Conseils Régionaux en lien avec le processus de la régionalisation. L'augmentation des ressources financières nationales pour réduire la dépendance de l'appui international et assurer la pérennité des programmes notamment pour le traitement ARV.