Le projet de loi de finances 2018 ne dit pas un seul mot sur les revendications des travailleurs, qui représentent la dynamo de la société, a affirmé la présidente du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS) , Aïcha Lablak, tout en soulignant l'importance du dialogue social ouvert par le gouvernement avec les partenaires sociaux. Veut-on dialoguer pour dialoguer avec les partenaires sociaux ou un dialogue productif au niveau du maintien de la paix sociale, s'est interrogée la présidente du GPPD, qui intervenait mardi 7 lors d'une rencontre de réflexion, organisée par les groupes et groupement de la majorité au sujet des amendements conjoints, qu'ils comptent proposer pour l'enrichissement du PLF 2018. Selon la députée, le PLF ne doit pas se contenter de certaines mesures destinées à contenir de manière temporaire les tensions sociales. Il doit s'inscrire dans le cadre d'une véritable réforme, laquelle doit être menée à travers une politique publique sociale audacieuse, a-t-elle dit, rappelant que le PLF n'est ni neutre ni impersonnel. Il doit viser à l'exécution des engagements et promesses pris dans le programme gouvernemental, a-t-elle martelé. Après avoir rappelé l'effort consenti dans le cadre du PLF 2018 pour la préservation de la paix sociale, elle a expliqué que de telles mesures sont nécessaires pour faire sentir aux citoyens les bienfaits de la solidarité. C'est en agissant de la sorte qu'il est possible de poursuivre les réformes requises dans un climat de stabilité devant être préservé à travers des mesures à prévoir dans le cadre du PLF 2018, a-t-elle dit. Le PLF en cours de discussion a défini des priorités en matière d'industrialisation, d'exportation et d'investissements, sans toutefois indiquer les sources de financement des crédits, a-t-elle ajouté tout en soulevant des interrogations concernant la préservation des équilibres budgétaires et des exonérations accordées à certains secteurs (habitat social, agriculture). Selon la députée, de telles exonérations posent des problèmes sérieux quant à leur faisabilité et leurs impacts sur la compétitivité des secteurs qui en bénéficient ainsi que sur l'importance des emplois qu'ils créent et la vie quotidienne des habitants. Quand on accorde à un secteur des avantages, c'est dans le but de l'inciter à jouer pleinement son rôle en matière notamment d'emploi et de compétitivité économique, a-t-elle dit, soulignant que les mesures incitatives prévues au profit des entreprises sont de nature à leur permettre de contribuer à la création de la richesse. Elle a par ailleurs rappelé que le PLF 2018 comporte aussi une série de mesures au profit de certaines couches vulnérables tels les fonds dédiés aux veuves, à Takafoul social et au programme Tayssir, à l'exclusion toutefois de la classe moyenne, à laquelle le PLF actuel n'accorde aucun intérêt.