Le Brésil a pris avec l'art et la manière son billet pour les quarts de finale du Mondial 2010 en écrasant le Chili (3-0), complètement dépassé par un jeu fluide où les attaquants de la Seleçao s'en sont donnés à coeur joie, lundi à Johannesburg. Le Brésil a rendez-vous avec les Pays-Bas en quart, vendredi à Port Elizabeth (14h00 GMT). En attendant, la bande à Dunga a confirmé sa supériorité dans ce duel sud-américain, avec cette 6e victoire en autant de confrontations depuis 2006. En Coupe du monde, l'histoire est de toute façon toujours la même pour le Chili quand il rencontre cet adversaire, avec cette 3e défaite, après le 4-2 en demi-finale (1962) et le 4-1 en 8e (1998). Ce lundi à Johannesburg, il y avait des montagnes plus hautes que les Andes entre les deux pays. Car le Brésil est arrivé en Afrique du Sud ! Non pas son avatar de la phase de groupes au jeu guère emballant, européen «dans-le-mauvais-sens-du-terme». Non, le vrai Brésil, celui qui joue à une touche de balle, qui glisse sur le pré. Pas encore le grand Brésil millésime 1970. Mais un peu dans l'esprit. L'aboutissement de «trois ans de travail», selon Dunga. Et une belle réplique aux critiques. «Si des gens pensent qu'on était +morts+, la réponse, on l'a donnée ce soir», s'est félicité Bastos. Le Chili a bien aidé les Auriverde. Le pari de son sélectionneur, Marcelo Bielsa, était osé, voire fou, rapport à son surnom «El Loco». «Pour moins défendre, il faut attaquer, parce que ça signifie posséder le ballon, jouer près de la surface adverse», avait-il dit la veille. Jeu léché Alors le Chili a attaqué, a entrepris. Mais c'est à croire que le jeu renforce le jeu. Pressés par une agressive Roja, les Brésiliens étaient contraints d'accélérer leurs passes. Et rien ne leur sied davantage qu'une équipe qui s'ouvre. Mais c'est quand la Seleçao retrouve un jeu léché qu'elle marque sur... coup de pied arrêté, un but de la tête de Juan, sur un corner de Maicon (35, 1-0). L'équipe pouvait se libérer, et le plus beau allait venir. Trois minutes après seulement. Robinho déborde côté gauche, centre en retrait pour Kaka qui remet dans l'axe, dans le tempo exact, pour Luis Fabiano qui n'a plus qu'à effacer le gardien et doubler la mise (38, 2-0). Ces trois minutes, et le coup au moral afférent, ont été fatals aux Chiliens. «Mon rôle est d'aider, ce n'est pas de marquer. Je suis très heureux quand je peux aider les autres à marquer des buts», a savouré Kaka, qui retrouve son meilleur niveau, avec sa troisième passe. Le forfait de Felipe Melo (entorse à la cheville gauche) a aussi changé le visage de la Seleçao, puisque son remplaçant Ramires apporte bien davantage. Appliqué dans ses tâches défensives, le jeune milieu a aussi percé dans l'axe pour décaler Robinho, lequel enroulait parfaitement sa frappe (59, 3-0) et marquait ainsi son 7e but en six matches contre le Chili. Malheureusement pour Ramires, une nouvelle fois averti, il ratera le quart. L'autre +nouveau+, Dani Alves, a également montré beaucoup d'activité, dans un rôle plus tout-terrain qu'Elano, lui aussi forfait depuis son coup reçu à un tibia il y a huit jours.