Le Maroc, pays confronté à plusieurs défis hydriques, a érigé la question de l'eau «en priorité nationale», au regard de l'importance de ce secteur vital autant pour la population que pour le développement socioéconomique du pays, a affirmé, jeudi à Stockholm, la Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau, chargée de l'Eau, Mme Charafat Afailal. «Le Maroc a toujours érigé la politique de l'eau en tant que priorité nationale et s'est longtemps engagée dans le contrôle de ses ressources en eau, grâce à la construction d'une infrastructure hydraulique majeure composée de 140 grands barrages totalisant une capacité de plus de 17,6 milliards de mètres cubes et plusieurs milliers de forages, qui lui ont permis d'assurer son approvisionnement en eau sans difficultés majeures», a souligné Mme Afailal. Intervenant lors d'une session de haut-niveau sous le signe «construire un avenir résilient grâce à l'eau», organisée dans le cadre de la Semaine mondiale de l'eau (27 août/1er septembre), Mme Afailal a indiqué que le Maroc, de par sa position géographique, se caractérise par un climat très contrasté avec un régime pluvial dominé par une forte irrégularité dans l'espace et le temps. Entre autres défis, elle a évoqué les besoins galopants en eau pour tous les secteurs, la surexploitation des ressources souterraines, la détérioration de la qualité des ressources hydriques, outre les effets du changement climatique qui affecte le cycle de l'eau et exacerbe les risques qui lui sont associés, en augmentant les pénuries et en aggravant l'intensité des inondations. La conjugaison de ces facteurs affecte la population, l'économie en général et l'environnement naturel, dans un pays comme le Maroc où tous les secteurs d'activité dépendent fortement des ressources hydriques, de l'agriculture avec près de 1,5 million d'hectares irrigués, à l'approvisionnement en eau potable, en passant par le tourisme avec ses 10 millions de visiteurs et les industries en plein essor dans divers secteurs. Les ressources en eau étant les premières à être affectées par le changement climatique, un phénomène qui ne connait pas de frontières, le Maroc a travaillé à l'échelle internationale pour que l'eau soit positionnée comme un des thèmes prioritaires au niveau des Conférences des Parties (COP), a-t-elle poursuivi. A ce propos, elle a rappelé la tenue à Rabat de la Conférence internationale de l'eau qui a mobilisé tous les acteurs de la communauté de l'eau pour mieux défendre la cause de cette denrée vitale lors des négociations de la COP22, organisée en 2016 à Marrakech. «Cependant, nous devons tous nous efforcer de faire en sorte que l'eau continue à l'avant-garde des priorités au niveau international, à travers le maintien de la Conférence internationale de l'eau et la consécration d'une journée entière aux thèmes liés à l'eau à la prochaine COP», a-t-elle conclu. Mme Afailal représente le Maroc aux travaux de la Semaine mondiale de l'eau (World Water Week) avec une délégation composée de Fairouz Zriouli, membre du Cabinet, Farah El Aoufi, chef de service des projets finances, et de Moulay Aziz Drissi Yahyaoui, chef de service de Coopération au Secrétariat d'Etat chargé de l'eau. Lors de cette rencontre mondiale, la responsable marocaine a pris part aux travaux de réunions et sessions de haut-niveau et tenu des rencontres bilatérales avec différents partenaires en marge des activités officielles. Outre deux communications intitulées «sécurité et intégrité hydriques dans la région MENA» et «construire un avenir résilient grâce à l'eau», elle a participé à une réunion spéciale dans le cadre des consultations de l'Assemblée générale des Nations-Unies sur «l'amélioration de l'intégration et la coordination du travail des Nations-Unies au niveau des objectifs et des cibles liés à l'eau et de l'Agenda 2030 pour le développement durable». Organisée depuis 1991 par l'Institut International de l'Eau de Stockholm (SIWI), la Semaine mondiale de l'eau se veut, selon ses initiateurs, un forum unique pour les échanges de points de vue et le partage des expériences et des pratiques entre la communauté scientifique, le monde des affaires, le milieu politique et la société civile. Alternant des sessions plénières, des ateliers, des séminaires et divers événements, cette manifestation a connu la participation de près de 3000 intervenants de près de 130 pays, représentant les gouvernements, le secteur privé, les organisations multilatérales, la société civile et le milieu académique.