L'expérience marocaine en matière de sécurité et d'intégrité hydriques a été mise en relief, mardi à Stockholm, le temps d'un focus organisé dans le cadre de la Semaine mondiale de l'eau, qui se tient du 27 août au 1er septembre dans la capitale suédoise, sous le signe « eau et déchets : réduire et recycler ». Lors de ce séminaire, initié conjointement par l'Institut international de l'eau de Stockholm (SIWI) et la Banque mondiale, la Secrétaire d'Etat chargée de l'eau Mme Charafat Afailal a mis l'accent sur l'importance de la thématique des défis liés à la sécurité et à l'intégrité hydrique autant pour la région MENA que pour le Maroc, un pays qui, « depuis son indépendance, s'est engagé dans une politique de l'eau fondée sur l'anticipation et le contrôle des ressources hydriques ». Soucieux de conjuguer de telles politiques avec les exigences du développement économique, le Maroc reste toutefois confronté à de nombreux défis, liés principalement à l'utilisation excessive des eaux souterraines, a-t-elle noté. En parallèle, la transparence, l'intégrité et le renforcement des capacités dans la prévention de la corruption sont et restent toujours des préoccupations pour les décideurs politiques, a-t-elle indiqué, rappelant à ce propos la ratification par le Royaume de la Convention des Nations-Unies contre la corruption en 2007, et la création de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), il y a près de 7 ans. Evoquant les investissements considérables consentis par les pouvoirs publics pour répondre aux besoins des communautés des zones urbaines et rurales, elle a souligné que le Maroc s'est employé à assurer une meilleure gouvernance de ses ressources en eau et de développer des outils qui renforceront l'intégrité dans la gestion et l'administration des services liés à l'eau, avec une implication efficace de divers acteurs pertinents sur le terrain. Ainsi, afin de poursuivre ses activités et d'établir la base d'une gouvernance transparente, le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau continue de faire des progrès dans ce secteur vital au niveau réglementaire et organisationnel, a-t-elle poursuivi, relevant à cet effet la promulgation de la nouvelle loi sur l'eau 36-15, destinée à favoriser une gestion intégrée, décentralisée et transparente des ressources en eau. Ladite loi, a-t-elle expliqué, repose sur les principes d'une gouvernance efficace, y compris le domaine public de l'eau, le droit de tous les citoyens d'accéder à l'eau et à un environnement sain, dans le cadre d'une consultation des différentes parties prenantes responsables de la solidarité spatiale. De même, pour améliorer les compétences techniques et financières des institutions opérant dans le secteur, au niveau régional, une étude a été réalisée dans le but d'équiper tous les organismes de bassins hydrauliques avec un mécanisme de pilotage stratégique et opérationnel et homogène, a-t-elle ajouté. Pour Mme Afailal, bien que des réalisations aient été accomplies par différents acteurs pour assurer la sécurité de l'eau et promouvoir son intégrité dans la région MENA, beaucoup reste à faire, en particulier, en termes d'établissement efficace de la gouvernance des ressources hydrauliques, de prise de conscience des principes d'intégrité dans le secteur de l'eau, de valorisation des bonnes pratiques dans ce secteur vital, et surtout d'identification des risques pour l'intégrité de l'eau. Et de conclure par un appel à la synergie des efforts et au soutien de toutes les initiatives tendant à promouvoir la sécurité et l'intégrité hydriques dans la région MENA, notamment à travers le renforcement de la coopération internationale et régionale grâce à la mise en œuvre de projets durables, transparents et résilients aux effets des changements climatiques. Mme Afailal représente le Maroc aux travaux de la Semaine mondiale de l'eau (World Water Week) avec une délégation composée de Fairouz Zriouli, membre du Cabinet, Farah El Aoufi, chef de service des projets finances, et de Moulay Aziz Drissi Yahyaoui, chef de service de Coopération au Secrétariat d'Etat chargé de l'eau. Lors de cette rencontre mondiale, la responsable marocaine prend part aux travaux de réunions et sessions de haut-niveau et tiendra des rencontres bilatérales avec différents partenaires en marge des activités officielles. Outre deux communications intitulées « sécurité et intégrité hydriques dans la région MENA » et « construire un avenir résilient grâce à l'eau », elle participera à une réunion spéciale dans le cadre des consultations de l'Assemblée générale des Nations-Unies sur « l'amélioration de l'intégration et la coordination du travail des Nations-Unies au niveau des objectifs et des cibles liés à l'eau et de l'Agenda 2030 pour le développement durable ». Organisée depuis 1991 par l'Institut International de l'Eau de Stockholm (SIWI), la Semaine mondiale de l'eau se veut, selon ses initiateurs, un forum unique pour les échanges de points de vue et le partage des expériences et des pratiques entre la communauté scientifique, le monde des affaires, le milieu politique et la société civile. Alternant des sessions plénières, des ateliers, des séminaires et divers événements, cette manifestation connaît la participation de près de 3.000 intervenants de près de 130 pays, représentant les gouvernements, le secteur privé, les organisations multilatérales, la société civile et le milieu académique.