Toute une polémique s'anime ces derniers temps, autour de la presse et en particulier, le volet électronique. Meublant intensément le champ médiatique marocain, ce département se fraie désormais une large marge d'intérêt dans le quotidien des couches sociales, de plus en plus touchées par cette nouvelle contagion. Par cette extension effective, la pluralité de l'expression et de la communication, toutes disciplines confondues, s'élargit de plus belle, au service de la démocratie et du progrès. En l'espace de quelques années, la presse électronique s'est grossie comme une boule de neige, partout dans les grandes et petites villes du pays. Une bonne chose si l'on sait que l'information «non officielle», qu'on avait, peut-être l'habitude de lire, à échelle réduite, dans la presse écrite, circulait directement en ligne d'une manière instantanée. Une réelle révolution sur ce plan, d'autant plus que cette promptitude constitue, il est vrai, un véritable outil de dénonciation des formes de dérapage, de dépassement et de dépravation. Cependant, si la presse électronique permet tout ce potentiel informatif et rédhibitoire dans la vie quotidienne, il en résulte, en revanche, que des manies inacceptables font leur apparition au sein de ce phénomène. Faute de dispositifs régulateurs de cette «profession», en termes de lois et de règles, tout individu se paie le luxe de s'approprier un site électronique et de diffuser des insanités comme bon lui semble. On se retrouve alors avec des pseudo-journalistes, chauffeurs de taxis, serveurs de cafés ou encore employés exerçant diverses autres fonctions, qui versent fréquemment dans des «copier-coller» et des «présumés-scoops» sans investigation ni recoupement. Ces conduites attentatoires à la déontologie et à la vertu sociétale altèrent le paysage médiatique national et incite à la débandade et au pourrissement du métier du journalisme qui se veut un levier de pédagogie et d'expansion. La mise en place d'un code régissant le domaine est également une bonne chose en vue d'y mettre de l'ordre, de la conscience et du civisme. Il est donc impératif de veiller à l'application de toutes les dispositions de cette nouvelle réglementation, sans atermoiement ni ajournement, même si certains barons de cette presse de «caniveau» émettent actuellement des résistances à cette réforme salutaire. On devrait alors mettre un terme à cette pourriture qui gangrène la mission noble de la presse, depuis déjà longtemps…