Le civisme est avant tout le respect des autres, c'est-à-dire toute personne quelque soient son sexe, son âge, sa condition sociale, ou son origine. Il est l'expression vivante du respect des règles de la vie collective . Notre quotidien montre cependant que c'est l'entorse à la règle qui est devenue « La règle », constituant ainsi une manière d'exister et d'affirmer son identité. Ainsi sur nos routes, on grille les feux, les stops, on double par la gauche, on roule sur la bande d'arrêt d'urgence, on jette des ordures par la vitre et chacun se prend pour le maitre de l'asphalte, pour qui l'excès de vitesse est un droit. A coup d'appels de phares péremptoires, les grosses cylindrées, hautes sur pattes, bien dodues et toujours pressées, imposent leur loi au mépris des lois et en toute impunité. Cet incivisme des « kamikazes de la route » à cependant un coût énorme (plus de 4000 morts par an). Ne serait-ce que pour cette raison la lutte contre l'incivisme mériterait de devenir une priorité nationale Mais il est d'autres domaines ou l'incivisme atteint son paroxysme : Ce sont les abus de pouvoir public à des fins personnelles (corruption, pots- de- vin, budgets engloutis, projets évaporés) qui constituent des obstacles majeurs au développement du pays. Ces agissements avec lesquels nous cohabitons depuis longtemps, ainsi que la course vers l'argent facile et rapide, sont quasiment devenus des «règles de vie collective ». Ils font fait apparaître ceux qui travaillent honnêtement et durement et dont le civisme n'est ni valorisé ni récompensé comme des imbéciles naïfs. Même l'Assemblée Nationale, qui devrait pourtant être un lieu d'exemplarité et d'apprentissage de la citoyenneté, se transforme parfois en théâtre de l'incivisme, quant l'absentéisme domine, quand les orateurs, à défaut d'être écoutés, sont chahutés, interpellés, voire insultés par leurs opposants. Le lynchage médiatique des personnages de l'Etat, qui s'y produit parfois, vise à les présenter comme “ pourris » ou «incapables » et cherche en fait à rabaisser les fonctions qu'ils occupent. On feint seulement d'oublier qu'ils les occupent non par usurpation mais en vertu du choix des citoyens. La lutte civisme-incivisme ne se fait donc pas à armes égales. L'incivisme agresse, et fini par transformer les individus en personnages grossiers et agressifs. L'intolérance, le mépris, la dérision se répandent et risquent de gangréner les plus nobles institutions. Il faut y mettre un terme. Se pose alors l'éternelle question : Que faire et comment?