«L'héritage de Feu Ali Yata appartient à toute la patrie... Il incarnait la voix des opprimés, des travailleurs et des agriculteurs. Si Ali restera un symbole national, un exemple du dirigeant politique à suivre et un modèle pour les militants qui luttent en faveur de l'émancipation, du progrès et du socialisme, notamment en cette étape ponctuée par la désinformation et la dévalorisation de l'action politique». Voilà l'un des messages forts contenu dans l'oraison funèbre, prononcé par Ismaïl Alaoui, Président du Conseil de la présidence du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) et Président de la Fondation Ali Yata, dimanche 13 août 2017, au cimetière Chouhada à Casablanca et ce, à l'occasion du 20e anniversaire de la disparition de Si Ali, figure emblématique de la gauche marocaine et du «mouvement de libération nationale». Il faut dire que la cérémonie de recueillement sur la tombe du regretté fut un moment émouvant, marqué par la présence de Mohammed Nabil Benabdallah, SG du parti, qui était accompagné par une importante délégation du Bureau politique, des membres du Comité central, des militantes et militants du parti dans les sections locales de Casablanca et Rabat et autres villes du Royaume. Certes, cela fait 20 ans que Si Ali nous a quittés, « mais il demeurera gravé dans nos esprits. Par sa pensée, ses principes et ses valeurs, il continuera encore à servir la cause de son parti, le préservant de toute déviance en dépit des actes malsains..., tout en inspirant l'action des camarades dans leur combat», a tenu de souligner l'ancien SG du PPS. Et d'ajouter : «Depuis qu'il s'est engagé dans l'action politique, le regretté a fait des causes de la patrie son véritable cheval de bataille ; plus de 56 ans de combat et de militantisme sans désemparer, incarnant ainsi une symbiose créative avec l'esprit profond du peuple marocain qui aspirait souvent à associer l'héritage national progressiste et les acquis de la pensée universelle éclairée». Et partant des valeurs nobles auxquelles il était entièrement acquis, le leader charismatique de la gauche a porté haut et fort les ambitions du peuple marocain, plus particulièrement celles de la libération nationale, la consécration des valeurs de l'émancipation, du progrès, de la justice sociale, de la démocratie et de la pensée socialiste, a-t-il noté avec insistance. Son but ultime consistait à défendre les causes des citoyens laborieux et ceux qui sont opprimés, que ce soit dans le monde rural ou urbain. Evidemment, « Si Ali était amplement conscient des transformations profondes que connaissait la société marocaine depuis la moitié des années 40 du siècle passé », a indiqué Ismaïl Alaoui. Fondation Ali Yata, un espace ouvert et interactif D'où la nécessité de la création de la Fondation Ali Yata qui s'est assignée comme objectif stratégique le développement et le progrès de la société et de notre patrie, a-t-il laissé entendre. Cette institution a pour finalité «de doter la scène nationale d'un espace ouvert et interactif avec son environnement et d'innover en matière de débats autour des différentes problématiques relevant de la pensée, la politique, les médias et toutes les causes d'ordre sociétal», a déclaré le militant du PPS, avant de mettre l'accent sur le fait que «l'Assemblée générale constitutive de la Fondation Ali Yata fut vraiment un succès. En témoigne la présence des différents acteurs : culturels, artistiques, académiques, médiatiques, et la participation de plusieurs personnalités importantes représentant les différentes tendances politiques et le monde de la pensée», a-t-il clarifié. Le militant du PPS n'a pas manqué l'occasion de réitérer sa fierté à l'égard de la Lettre royale adressée à l'Assemblée générale constitutive et qui a mis en exergue le rôle et les qualités dont jouit ce leader national qui «demeure l'un des dirigeants politiques marocains pionniers et l'une des figures emblématiques de la gauche dans le Maroc et le monde arabe ; connue par sa crédibilité, ses fortes contributions dans le champ politique et ayant sacrifié toute sa vie au service de sa patrie et du peuple marocain», a affirmé Ismaïl Alaoui. Et ce n'est pas tout. Selon lui, les fondateurs de cette institution, outre la promotion de la recherche académique, visent d'en faire une école de formation et d'encadrement des militantes et militants, notamment les jeunes, afin de les aider à comprendre l'environnement de leur parti et leur permettre de débattre les préoccupations de la société et ce, en s'inspirant de l'expérience de ce grand militant. Cela ne peut se faire que par l'investissement de son legs intellectuel riche et une action collective visant à propulser cette pensée au rang qu'elle mérite et pour qu'elle constitue un véritable phare, voire une valeur ajoutée pour la consécration des valeurs de la liberté, de la démocratie et de la justice sociale pour lesquelles le défunt a tant sacrifié. Si Ali fut aussi un homme de médias. Il était directeur des journaux du parti. Ses contributions et son rôle distingué pour la fondation d'une école de presse œuvrant pour l'animation du débat politique, la défense des valeurs de la démocratie, le renforcement de la construction démocratique et la constitution d'une opinion publique nationale... ne sont plus à démontrer. Ainsi, Ismaïl Alaoui a annoncé la nouvelle que la Fondation envisage d'organiser à savoir : une table ronde autour de ce sujet en septembre prochain. En sus de cela, Feu Ali Yata a été connu par ses hautes qualités humaines, notamment son véritable sens du patriotisme, son altruisme, son engagement éthique, son courage et son esprit de méthodologie illuminé et ce, depuis qu'il a intégré les rangs du mouvement national et les organisations du parti communiste marocain. Cela dit, le défunt a fait souvent preuve de mobilisation effective pour la défense de l'unité nationale et d'un sens engagement au sein des instances internationales pour mettre en exergue la justesse de notre cause nationale, sans omettre sa contribution positive pour la construction du Maroc moderne, a insisté Ismaïl Alaoui. Inutile de rappeler ses efforts pour la construction d'une gauche marocaine dotée d'un sens de responsabilité, ses contributions remarquables à la vie parlementaire ou encore son rôle pionnier sur la scène médiatique nationale. Il s'agit «d'un capital militant qui fait partie de la Mémoire collective de tous les Marocains», a noté en substance le Président du Conseil de la présidence du PPS. En sus de cela, Feu Si Ali, à lui seul, a constitué une école à part et n'a pas cessé, par ses efforts colossaux, à promouvoir l'action de son parti, conformément à une approche qui s'inspire du réalisme dialectique et de l'action de masse organisée. Le prochain congrès national, une étape cruciale Par ailleurs, le Président du Conseil de la présidence du PPS a enregistré avec satisfaction le lancement des préparatifs pour le Congrès national du parti qui aura lieu l'année prochaine. «Cela nous interpelle tous à nous mobiliser matériellement et moralement, et faire preuve d'un esprit de responsabilité partisane en vue de réussir cette étape si cruciale pour le développement de la ligne politique de notre parti», a-t-il martelé, tout en appelant les militants et les militantes à s'impliquer davantage à travers le débat, l'adaptation intelligente avec l'air du temps et de contribuer à l'enrichissement et au renouvellement des thèses et analyses du parti, relatives aux transformations sociétales. Le but escompté est de promouvoir la prestation du parti, le renforcement de la gouvernance des instances partisanes et à donner, par conséquent, un nouvel élan à l'action militante dans le dessein de permettre au PPS de s'ancrer davantage, assumer son rôle sociétal et remplir ses missions constitutionnelles, politiques et intellectuelles», a asséné le Président de la Fondation Ali Yata. Cela ne peut se faire que par l'adoption d'une lecture objective de cette étape historique que traverse notre pays et ce, en ayant comme référentiel la dialectique du renouveau et de la fidélité en vue de concrétiser le projet sociétal et prometteur pour lequel lutte le PPS depuis plus de sept décennies à savoir : la construction d'un Maroc de liberté, d'égalité, de dignité, de justice sociale et de progrès économique, a conclu le militant du Parti du Livre.