La suspension de cotation des titres de la Samir a été de nouveau reconduite. Ainsi, le titre a bouclé deux ans de suspension, le raffineur, étant passé de plusieurs étapes dont la liquidation judiciaire qui doit passer par la cession des actifs. En effet, tout a débuté quand la SAMIR a communiqué un arrêt de ses activités jusqu'à mi-août 2015, en raison de difficultés financières ayant perturbé l'approvisionnement en brut. Cet énième coup de poker de Corral n'a pas été du goût du ministère de l'Energie et des Mines, qui a pointé le non-respect par la SAMIR des stocks de sécurité de brut, qui auraient dû empêcher une rupture de l'approvisionnement. Dans la foulée, le Conseil du gouvernement a montré sa fermeté envers la SAMIR notamment dans sa volonté de recouvrement de 13 Mrds DH de la part de la Douane, ce qui a rendu l'augmentation de capital annoncée par Corral comme anecdotique, tout en empêchant la livraison des cargaisons de 2 millions de barils de pétrole vu la saisie des comptes. La suite des évènements est connue avec la décision de liquidation judiciaire en mars 2016. Depuis, cette date, la société est gérée par un Syndic et un juge-commissaire nommés par le tribunal. Ainsi, en février 2017, Abderrafie Bouhamria, le juge-commissaire qui supervise la liquidation de la Samir a publié une évaluation du patrimoine de la société, faite par des experts indépendants. En particulier, sur demande du Syndic, Mohamed Krimi, plusieurs experts se sont penchés sur la valeur du patrimoine de la Samir qui est ressortie à 21,6 milliards de DH. Toutefois, pour la reprise des actifs de la Samir, le Tribunal n'a pas encore pris de décision, la prochaine audience étant reportée au 11 septembre. En effet, tantôt, c'était la caution bancaire qui était exigée, tantôt les repreneurs potentiels hésitaient à faire une offre ferme. Pour les actifs à reprendre, il s'agit des unités de production avec une évaluation à 14,9 milliards DH. De même, les titres fonciers ont été valorisés à 4,8 milliards de DH. Aussi, au niveau des filiales, la valeur de la participation dans SDCC n'a été que de 150 millions de DH, contre 220 millions de DH pour Somas et 328 millions de DH dans Salam Gaz. Notons enfin que la communication sur la Samir, est essentiellement de nature judiciaire, le volet boursier étant relégué au second rang. Pourtant, pour le marché financier, le flottant en Bourse est estimé à 500 millions de DH, soit autant de pertes certaines pour les actionnaires minoritaires. Aussi, l'addition ne s'arrête pas aux actions car la masse obligataire d'un principal de 800 millions de DH qui n'a pas été honorée risque de voir son investissement passer à la trappe si la vente des actifs ne boucle pas le remboursement des dettes prioritaires (34 milliards de DH selon les estimations). Farid Mezouar, (Directeur exécutif de flm.ma)