Les ministres des Finances de l'Union africaine (UA), réunis ce mercredi au siège de l'UA, à Addis-Abeba, planchent sur les défis que représente la question du financement de cette organisation panafricaine pour réaliser ses objectifs contenus dans son acte de fondation. La participation du ministre marocain de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaid à cette réunion marque l'engagement résolu du Maroc à contribuer à optimiser le travail de l'UA et à accélérer l'intégration politique et économique du continent africain. Dans son allocution d'ouverture et présentation du Rapport du Comité des ministres des Finances du F10, étendu aujourd'hui au Maroc, au Nigeria et au Cameroun (F10 +3), le président du Comité, le tchadien Christien Georges Digumbaye a appelé à ce que le projet de prélèvement d'une taxe de 0,2% sur les importations des produits non africains pour financer l'organisation soit mené à bout «le plus tôt possible». Le ministre tchadien des Finances a émis le souhait que ce processus soit mis en marche dans l'ensemble des Etats membres de l'Union à fin 2017, notant toutefois que quelques questions pratiques se posent. «Il est tout à fait logique de tenir compte des spécificités et des différences dans les Etats en termes de constitution, de lois et d'organisation», a-t-il dit. Pour les pays qui rencontrent une certaine difficulté ou blocage, a-t-il dit, des rencontres avec Donald Kaberuka, Haut Représentant de l'UA pour le financement de l'Union seront utiles pour trouver une issue à cette question. Dans une allocution à l'occasion, Kaberuka a appelé tous les Etats membres de l'Union à appliquer la Décision de Kigali, reconnaissant toutefois que des problèmes techniques existent avec des économies africaines très différentes. La réunion des argentiers de l'UA s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision 605 de la Conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernements de l'Union, adoptée lors du Sommet de l'UA tenu à Kigali (Rwanda) en juillet 2016, relative aux nouveaux mécanismes de financement du budget de l'UA. Au cours de cette réunion, les ministres examineront avec attention les travaux du comité du F10 +3 et des experts, réunis à Addis-Abeba (7-8-9 août), et qui devraient mettre en place un mécanisme de prélèvement d'une taxe de 0,2% sur les importations des produits non africains pour financer l'organisation, afin de la rendre moins dépendante des donateurs étrangers qui contribuent encore à hauteur de 73% au budget de l'Union. A un plus d'une année, seulement une dizaine des Etats de l'Union serait prête à mettre en œuvre cette taxe. A cette réunion plénière avec l'ensemble des ministres des finances des pays membres de l'UA, les argentiers procéderont ainsi à l'examen et à l'adoption des mesures opérationnelles à mettre en place par les pays membres pour assurer à cette institution continentale l'autonomie de financement de son budget, au centre du processus de réforme engagé par cette institution panafricaine. Dans une déclaration à la MAP, en marge de ces réunions, M. Boussaid a indiqué qu'à travers la participation du Maroc à ce conclave africain, le Royaume compte jouer «un rôle déterminant» pour réussir le gros chantier de l'Union africaine, qui est le financement, et qui a été entérinée par les deux derniers sommets de l'Union pour revoir les sources de financement et accompagner l'Organisation dans ses missions, dans son fonctionnement afin qu'elle soit moins dépendante des organisations internationales. A ce sujet, le ministre marocain de l'Economie et des Finances a noté qu'«il y a toute une réflexion et le Maroc compte jouer un rôle déterminant pour réussir ce chantier prioritaire en vue d'assurer à L'UA une certaine autonomie financière et une certaine indépendance pour qu'elle puisse fonctionner convenablement et assurer ses missions dans les meilleurs conditions». «Nous arrivons au bout», a-t-il estimé, allusion faite à la mise en oeuvre de la Décision de Kigali sur le financement de l'UA, soulignant que l'essentiel c'est que la contribution de l'ensemble des pays soit à hauteur de leurs capacités contributives et qu'il y ait aussi une certaine équité en matière de contributions».