C'est un homme qui est naît pour être écrivain. Najib Mahfouz n'a pas uniquement marqué le paysage littéraire arabe par ses écrits, ses romans et essais, mais également la scène littéraire universelle. En effet cet écrivain égyptien ayant surfé sur les vagues de l'écriture depuis l'âge de 17 ans a obtenu le prix Nobel de littérature en 1988. Il y commence sa carrière dans le monde des lettres dans un contexte où le roman moderne connaissait ses plus beaux jours, voire son triomphe en Egypte ainsi que dans le monde arabe, et ce grâce à la traduction des romans et les œuvres des écrivains notamment occidentaux du XIXe siècle. Après des études en philosophie, cette figure de proue de la littérature arabe avait donné naissance à son premier roman Abath al-aqdâr qui a été publié en 1939. Dans ses débuts, il s'est intéressé à la réécriture romanesque de l'histoire de son pays, l'Egypte. Mais, c'est ce Caire contemporain qui avait occupé en fait une grande partie de ses écrits et ses romans. Ce Caire bien évidement avec ses mutations, changements sociaux et culturels. Pour ceux qui ont jamais y visité cette capitale et géante grande ville d'Egypte et connaissaient cet écrivain surdoué vont les découvrir à travers la narration, les protagonistes et la description si minutieuse et simplement ficelée en écrivant la Trilogie du Caire. Une œuvre volumineuse où l'écrivain nous fait découvrir son univers, cette ville avec ses ruelles, le quotidien de ses petites gens, une partie de l'histoire du pays notamment celle qui coïncida avec la première guerre mondiale en arrivant au renversement de roi Farouk. Cet ouvrage a été bouclé ainsi avant le coup d'Etat de Gamal Abdel Nasser. Et par la suite il y consacre sa plume à l'écriture du scénario où l'écrivain pourrait vivre de sa plume. En outre Najib Mahfouz est connu et reconnu dans la quarantaine, âge de maturité sur les plans. Témoigne de son temps, l'auteur n'a pas rompu avec les questions et les bouleversements de sa société qui est incarnée dans ses romans dont Awlâd hâratinâ (Les Enfants de notre quartier). Dans ce roman, l'écrivain use l'écriture, la fiction allégorique pour critiquer des dérives autoritaires du régime de Nasser. Un roman qui a fait parler de son auteur et qui a créé une polémique dans les milieux littéraires, journalistiques et politiques égyptiens en le publiant dans le quotidien Al-Ahram. Et ce n'est pas tout... le roman a eu des critiques farouches de la part des oulémas qui ont jugé le livre et son écrivain de blasphématoires, avant d'être interdit d'une manière officieuse de publication en Egypte. Une période très agitée de la vie de l'auteur, mais qui ne l'avait pas empêché de se forger dans l'écriture en publiant des nouvelles dans la presse et des romans pourtant cette touche et vision d'un réalisme critique. Il faut le rappeler, l'homme n'était pas le bienvenu dans certains pays arabes et condamner de normalisation, car il avait approuvé des accords de paix entre son pays et Israël notamment en 1979, mais réclamant son soutien aux Palestiniens. Au-delà des considérations politiques et idéologiques, l'homme avait beaucoup apporté au roman arabe. il compte à son actif une œuvre importante composée de 50 romans recueils de nouvelles dont Abath al-aqdâr, Al-Sarâb, Bidâya wa-nihâya (roman), Al-Marâyâ, roman, Asr al-hubb (Le Temps de l'amour), Quchtumar (roman), Asdâ' al-sîra al-dhâtiyya (récits).