C'est dans ce contexte que se sont déroulés les travaux d'un colloque, organisés, samedi 1er août, à Asilah, sous thème «Le film et le roman dans le cinéma du Sud». Organisé par la Fondation du Forum d'Asilah en partenariat avec l'Union des réalisateurs auteurs marocains (URAM), cet événement de deux jours, qui s'inscrivait dans le cadre de la trentième session d'Université d'été Al Moutamid Ibn Abbad, a réussi à réunir une pléiade d'écrivains, de cinéastes et d'écrivains marocains, arabes et africains. Il a constitué, à cet effet, une occasion pour les professionnels de présenter leurs expériences respectives dans le domaine d'adaptation littéraire au cinéma. Et ce, comme le cas de la scénariste et cinéaste Farida Belyazid, dont quelques scénarios ont été tirés des romans tels que «Les puissants de Casablanca» de Réda Mrini (Maroc) et «Juanita de Tanger» d'Angel Vázquez Molina (Espagne). L'artiste tangéroise a souligné l'importance de l'adaptation littéraire au cinéma, qui n'est certes pas chose facile. Elle a dit avoir déployé beaucoup d'efforts pour pouvoir, en quelque sorte, respecter dans chacun de ses scénarios l'œuvre originale. Et ce, «de peur de commettre un sacrilège envers le contenu du texte», a-t-elle tenu à préciser. De son côté, le cinéaste marocain et président de URAM, Saâd Chraïbi, a qualifié le roman et le cinéma comme deux modes d'expression, où le scénariste se situe comme un trait d'union entre l'écrivain et le réalisateur. «Le scénariste est obligé de tenir compte des idées de l'écrivain et des impératifs visuels du cinéaste», a-t-il expliqué. Il est à signaler que les travaux de cette rencontre, qui se sont distingués, en plus des exposés théoriques, par des ateliers pratiques, ont mis à l'honneur l'expérience égyptienne dans ce domaine de l'adaptation cinématographique, en particulier pendant les années 40, 50, 60 et 70. Les participants y ont rappelé comme modèle, le binôme égyptien le Prix Nobel de littérature Naguib Mahfouz et le cinéaste Salah Abou Seif. La collaboration entre ce célèbre binôme a donné naissance à une série de films à grand succès parmi la population arabe, parmi lesquels «Bidaya Wa Nihaya» (Commencement et fin), «Baïna Sama Wa Al Ard» (Entre le ciel et la terre), «Caire30» et «Ton jour viendra». Quant au cinéma marocain, il a connu l'adaptation de quelques titres littéraires au cinéma, tels que «La moitié du ciel» d'Abdelkader Lagtaâ et «Les Chevaux de Dieu» de Nabil Ayouch ont été, respectivement tirés des deux romans «La liqueur d'aloès» Jocelyne Laâb et «Les Etoiles de Sidi Moumen» de Mahi Binebine.