Le monde arabe a perdu hier le mercredi 30 Août 2006 à 08h05 du matin, une légende culturelle, l'écrivain Najib Mahfoud (95ans) avait été hospitalisé suite à une chute lui ayant occasionné une blessure à la tête. Placé en soins intensifs à l'hôpital de la police d'Agouza, un quartier du Caire, l'auteur égyptien, était sous respiration artificielle. Alors que son état semblait légèrement s'améliorer, Mahfouz n'a pas survécu à une énième complication rénale. Victime d'un premier arrêt cardiaque mardi à 17H00 il avait pu être réanimé. Malheureusement, la seconde attaque lui fut fatale. Najib Mahfoud, né le 11 Décembre 1911, au Caire, il obtint sa licence en philosophie1934 et il s'inséra dans la fonction publique, il occupa en 1959, le poste de directeur général de la surveillance sur les oeuvres artistiques. En 1936, il publia sa première nouvelle, deux ans après la première publication de son récit « thamane do3f » (prix de faiblesse). Cependant il fût connu grâce à sa trilogie « Bayn al-Qasrayn, Qasr al-Chawq, Al-Sukkariyya » en 1956. Son talent littéraire, n'était pas le seul qu'il nous réserve, le défunt était aussi un grand cinéaste, à titre d'exemple « raya w skina » en 1953. Mais en 1960, il arrêta d'écrire des scénarios, puis il occupa le poste de directeur général de l'établissement d'appui au cinéma. Après, plusieurs de ses oeuvres ont été produites comme films : « bidaya wa nihaya », « atholatia », « a lèss wa kilab »... Il obtint le prix Nobel de littérature en 1988, le premier de son genre attribué à un arabe. Aussi, la majorité de ses romans a-elle été traduite en plusieurs langues, notamment l'anglais et le français. En octobre 1994, il survit miraculeusement à une tentative d'assassinat à l'arme blanche, perpétrée par deux jeunes fanatiques islamistes à la sortie de son domicile. Depuis, il était paralysé de la main droite et avait cessé d'écrire, contraint de dicter ses textes. Dans l'ensemble de ses romans, il relata la vie quotidienne de la couche moyenne dans les ruelles du Caire, il exprima leurs problèmes, ambitions, inquiétudes, et aussi les contradictions au sein desquelles vit la société égyptienne. Parmi ses oeuvres qui sont à peu près cinquante, on retrouve : Abath al-aqdâr, roman 1939 (La Malédiction de Râ) Khân al-Khalîlî, roman 1946 (Le Cortège des vivants : Khan al-Khalili) Zuqâq al-midaqq, roman 1947 (Passage des Miracles) La Trilogie du Caire : Volume I : Bayn al-Qasrayn, roman 1956 (Impasse des Deux-Palais) Volume II : Qasr al-Chawq, roman 1957 (Le Palais du désir) Volume III : Al-Sukkariyya, roman 1957 (Le Jardin du passé) Malhamat al-harafîch, roman 1977 (La Chanson des gueux) Asdâ' al-sîra al-dhâtiyya, récits 1996 (d'une autobiographie, 2004) Et d'autres ... Après sa mort, beaucoup de personnalités lui ont rendu hommage : Hosni Moubarak : "Il a fait reconnaître la culture et la littérature arabes à travers le monde" Jacques Chirac : "C'est avec une grande émotion que j'apprends la disparition de Najib Mahfoud... avec lui, une grande figure de la littérature mondiale et un homme de paix, de tolérance et de dialogue nous a quittés" "Par son oeuvre, Najib Mahfoud a dépeint avec coeur, finesse et réalisme la société égyptienne. Premier écrivain arabe à recevoir le prix Nobel de littérature en 1988, il donna une notoriété universelle aux lettres égyptiennes et au vieux Caire de son enfance"