Décision du Conseil de sécurité 2757 : Un tournant historique dans le dossier du Sahara marocain… Une victoire diplomatique pour le Maroc et une isolation accrue pour l'Algérie    Chambre des représentants : présentation en commission du projet de budget de la DGAPR    Devant l'AG de l'ONU, M. Zniber présente le rapport annuel du Conseil des droits de l'homme de l'ONU    Alger défie, Alger menace    M. Hilale: La résolution du Conseil de sécurité positionne le plan d'autonomie comme "seule et unique base" pour le règlement de la question du Sahara marocain    Réforme du code de procédure pénale : Vers une rationalisation du pourvoi en cassation    Le projet de Gazoduc Africain Atlantique vise l'émergence d'une véritable prospérité pour l'Afrique et ses populations (Mme Benali)    Chambres des représentants : les nouveautés de la réforme de l'IR et de la TVA au cœur de la discussion détaillée du PLF 2025    La DG de Veolia salue la vision Royale pour surmonter la raréfaction des ressources en eau    Industrie : amélioration de l'activité en septembre    IDE au Maroc : Le flux net grimpe de 50,7% à fin septembre (Office des changes)    Finance Inclusive : Nouvel engagement d'Al Barid Bank lors du Centenaire de WSBI à Rome    Le tourisme gagne 10 places dans le classement mondial    Indemnisation des agriculteurs marocains en Irak : Nasser Bourita fait le point    Le bilan des inondations en Espagne s'aggrave à au moins 205 morts    Inondations en Espagne: 500 militaires supplémentaires déployés sur place    Inondations : Trois fois plus fréquentes et plus violentes d'ici la fin du siècle    Afrique du Sud: L'ex-président Zuma fait appel de son expulsion de l'ANC    SPL. J9 / Derby Al Nasr-Al Hilal: Bounou était de retour vendredi soir    Botola D1. J9 : RSB, RCA, UTS, HUSA favoris ...ce samedi !    Botola DII. J5 : MCO (16e) vs OCK (15e) cet après-midi    La Ligue des Champions Féminine de la CAF 2024 du 9 au 23 novembre à El Jadida et Casablanca    Visite royale des expositions Qatar-Maroc 2024 par la Princesse Lalla Hasnaa et Sheikha Al Mayassa    Rallye Dakhla-El Guerguarat 2024 : succès retentissant pour la première étape    Maroc : lancement en 2025 d'une formation certifiante pour renforcer les compétences dans l'industrie du jeu vidéo    Le temps qu'il fera ce samedi 2 novembre    Akhannouch: «Souss-Massa dispose désormais de 100 centres de santé de nouvelle génération»    Statistiques criminelles    Opération conjointe au port de Nador : plus de 63 000 comprimés de drogue saisis    UNESCO: 251 millions d'enfants et de jeunes ne sont toujours pas scolarisés dans le monde    Casablanca: Un agent de police contraint d'utiliser son arme de service pour neutraliser un individu dangereux    Morocco confronts Algeria at UN, discusses De Mistura's possible resignation    Botola Pro D1 : Programme de la 9è journée    Tourisme: Ammor annonce une intensification des campagnes promotionnelles en 2025    Des mesures disciplinaires ont visé 34 juges depuis le début de l'année    Littérature : Quand Jamal Ouazzani invite à une révolution de l'amour par la sagesse arabo-musulmane    Doha : Lalla Hasnaa et Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Al Thani visitent les expositions "Splendeurs de l'Atlas" et "Ektashif : Maroc"    Livres : Casablanca, cent fois sur le grand écran    Cinéma : la dernière danse de Venom    Le Maroc décroche 45 médailles aux Gymnasiades scolaires internationales à Manama    Entre tradition et modernité : Myriam Labiad réinvente les bijoux marocains    Du Brésil au Maroc : La ville ocre, un écho aux «Invocations» de la 36e Biennale de São Paulo    Le FMI prévoit un rebond de la croissance à 4% dans la région MENA en 2025    Les Etats-Unis et la Russie sont "au bord d'un conflit militaire direct", selon Lavrov    Sidattes 2024 : le renouveau de la filière phœnicicole    Interdiction par Israël des activités de l'UNRWA: le Conseil de la Ligue Arabe tient une réunion extraordinaire    Essaouira : Lever de rideau sur la 19e édition du Festival des Andalousies Atlantiques    Clôture de la session d'automne du 45e Moussem culturel international d'Assilah    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ramadan et grossesse: être à l'écoute de son corps
Publié dans Albayane le 15 - 06 - 2017

Le mois de Ramadan au cours duquel tous les fidèles pratiquent le jeûne occupe une place à part dans nos cœurs. Le principe de ce mois si particulier est de se purifier le corps et l'esprit, pour se rapprocher encore plus de Dieu.
Mais le jeûne de Ramadan par ces longues journées, marquées par la chaleur peut représenter une épreuve difficile pour les femmes enceintes et celles qui allaitent. La grande majorité des femmes enceintes tiennent coûte que coûte à pratiquer le jeûne du mois de Ramadan. Certaines ne veulent rien entendre malgré les conseils éclairés de leur médecin traitant, même quand leur état de santé est faible. Ce qui les expose à des risques de santé avérés pour elle-même et pour leur fœtus. Pourtant l'Islam est très clair sur cette question.
Pour en savoir davantage sur le Ramadan et la grossesse, nous avons rencontré le docteur Jai Hokimi Amina, une praticienne très imbue de ses connaissances tant médicales que religieuses.
Al Bayane: Est – il risqué pour une femme enceinte de jeûne durant ce mois de Ramadan?
Docteur Jai Hokimi Amina: Il est très important de rappeler si besoin est que l'Islam est une religion de tolérance, de paix, de justice, d'amour. C'est pourquoi la pratique du jeûne est interdite par l'Islam dès que l'individu encourt le moindre danger, l'Islam est sur ce point on ne peut plus clair. Dans le saint Coran Allah, Exalté soit-il, dit : «Allah veut pour vous la facilité» (Coran 2/185)
«Allah veut vous alléger (les obligations)» (Coran 4/28)
«Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion» (Coran 22/78)
Le Prophète Sidna Mohamed, paix et salut soient sur lui, a dit : "Allah aime que l'on use de Ses dispenses comme Il déteste qu'on Lui désobéisse. »
Donc, comme on le voit tout est clair. Il faut s'en remettre à l'avis de son médecin traitant, à son gynécologue qui sait très bien ce qui convient le mieux à la femme qui est enceinte, si cette dernière doit ou ne doit pas jeûner.
Faut – il comprendre par là que ce n'est pas une règle générale?
Oui, bien entendu, ce n'est pas une règle générale. Il n'est pas dit que toutes les femmes qui sont enceintes doivent du jour au lendemain cesser la pratique du jeûne durant le mois sacré de Ramadan. Je dirais plutôt que la pratique du jeûne lors d'une grossesse est à étudier au cas par cas.
Le médecin doit examiner sa patiente, écouter celle – ci, prendre en considération son désir de jeûner, celui de respecter le Ramadan, qui est le quatrième pilier de l'Islam. Il faut accompagner médicalement et psychologiquement cette femme enceinte.
Grace à cette relation de confiance entre la patiente et son médecin, la femme enceinte suivra plus sereinement les conseils éclairés qui sont motivés pour son bien être physique et psychique.
Vous savez la grande majorité des femmes enceintes, que je vois lors de mes consultations, celles qui sont suivies régulièrement en prénatal, ne souffrent d'aucune pathologie, et de ce fait, peuvent très bien supporter la pratique du jeûne durant ce mois sacré de Ramadan. Il serait aberrant de vouloir priver ces femmes d'accomplir l'un des piliers de l'Islam.
Quelles sont les périodes les plus sensibles lors de la grossesse?
Votre question met le doigt sur un point essentiel et fondamental car la grossesse, qui dure 9 mois n'est pas synonyme d'un fleuve tranquille. Il y a différentes phases marquées par l'évolution du fœtus, sa croissance, les modifications du corps de la femme qui sont intimement liées à l'alimentation, à l'hydratation, à l'environnement dans lequel évolue la femme enceinte.
Il n'y a aucun secret. Tout est clair, nous savons tous, qu'une femme enceinte doit observer certaines règles hygiène – diététiques. Elle doit bien se nourrir pour pouvoir supporter convenablement sa grossesse. Son alimentation doit donc être saine et équilibrée pour permettre à son fœtus de se développer dans de très bonnes conditions. Mais est – ce le cas durant les longues journées de Ramadan ?
Il est démontré scientifiquement que la pratique du jeûne de Ramadan (15 à 17 heures sans boire ni manger) aura des conséquences sur l'état de santé de la femme enceinte et partant, sur son fœtus. Pour répondre à votre question, et de par ma longue expérience, je déconseille aux femmes enceintes de pratiquer le jeûne du Ramadan, surtout pendant le premier et le troisième trimestre.
Pourquoi le premier et le troisième trimestre de la grossesse?
Il est important de savoir que les besoins énergétiques et en nutriments sont augmentés pendant la grossesse. Au cours des trois premiers mois de grossesse, l'embryon a besoin de nutriments spécifiques pour se former. De ce fait, une carence, c'est-à-dire un manque, peut entrainer une malformation. En outre, pour de nombreuses femmes enceintes, le premier trimestre de la grossesse c'est généralement un peu plus de fatigue, l'apparition de nausées, parfois des vomissements, des vertiges, des envies de dormir. Bref, le premier trimestre est marqué par de grands bouleversements et donc, il faut savoir écouter son corps et être très vigilante.
En ce qui concerne les trois derniers mois de grossesse, c'est la phase de croissance rapide. Une carence peut entrainer un retard de croissance. Et puis, il faut dire aussi que le troisième trimestre, c'est celui où le ventre de la femme est développé. Il augmente de volume, avec tout ce que cela signifie comme gène : fatigue, œdèmes des membres inférieurs, ce qui peut rendre la pratique du jeûne relativement difficile.
Au regard de tous ces éléments et d'autres, il est tout à fait compréhensible de dire que ces deux périodes ne sont donc pas propices au jeûne. Il ne faut pas croire que le médecin décide à la va vite, de conseiller ou de déconseiller à sa patiente enceinte de faire ou ne pas faire le jeûne. Cette question a fait l'objet de nombreuses études qui se sont penchées sur les risques que peut encourir une femme enceinte. Nous avons tous notre propre expérience avec la grossesse. Certaines femmes enceintes souffrent d'un manque d'appétit et boivent peu, autant de facteurs qui peuvent entrainer une déshydratation surtout par ces chaleurs, ce qui fait courir au fœtus le risque d'une mauvaise prise de poids, d'une naissance prématurée.
Sur ce dernier point, il a été démontré par exemple que les risques de fausses couches, de venue au monde de bébés prématurés ou ayant un poids de naissance inférieur à la moyenne, sont en rapport avec la pratique du jeûne du Ramadan. C'est d'autant plus vrai surtout chez des femmes ayant eu un mauvais régime alimentaire et dont les apports caloriques et l'hydratation étaient insuffisants.
Par conséquent, je veux encore une fois de plus déconseiller aux femmes enceintes de pratiquer le jeûne du Ramadan, surtout pendant le premier et le troisième trimestre. Ceci étant dit, il y a lieu de consulter son médecin traitant et de ne pas s'enfermer dans une attitude négative qui peut s'avérer lourde de conséquences.
Quels sont les maux qui peuvent être aggravés par le jeûne?
Dans leur grande majorité des cas, les grossesses se passent sans aucun problème, mais il faut dire que dans certains cas, la femme enceinte ressent des faiblesses passagères, des céphalées, des sensations de vertige, des brûlures d'estomac, la constipation ......
Ces maux courants lors d'une grossesse, varient d'une femme à l'autre. Ils sont identifiés et sont très bien suivis par le médecin traitant en temps normal, et tout rentre dans l'ordre. Mais il faut dire que ces maux de la grossesse sont susceptibles d'être aggravés par le jeûne. Ainsi, des brûlures d'estomac intense, des nausées, des vomissements répétés, une chute de la tension artérielle peuvent apparaitre....
Que pouvez – vous nous dire au sujet du diabète et de la grossesse?
Personnellement, je reste imperturbable pour déconseiller la pratique du jeûne à toute femme enceinte qui présente un diabète gestationnel, c'est-à-dire qui est en relation avec la grossesse de la femme.
Il est clair que jeûner dans ce cas précis rendra difficile l'équilibration des glycémies tout au long de la journée. Le fœtus risque lui aussi une mauvaise croissance pendant la grossesse et une hypoglycémie à la naissance et la femme enceinte risque de développer un diabète avéré plus tard. Etant donné que ce diabète ne se traite que par insuline, il vaut mieux éviter de jeûner et se concentrer sur l'équilibre de son alimentation afin de veiller à avoir des glycémies correctes toute la journée.
Que pouvez – vous conseiller aux femmes enceintes qui désirent pratiquer le jeûne du mois de Ramadan?
Mon premier conseil est de dire à chaque femme enceinte qui désire pratiquer le jeûne du mois de Ramadan de consulter son médecin, et ce, pour sa sécurité et celle de l'enfant qu'elle porte.
Concernant le volet relatif à l'alimentation, la femme enceinte veillera à avoir une alimentation variée, éviter les sucres rapides, ne pas négliger les protéines, acides gras et le fer dont le bébé a besoin, notamment au 3e trimestre (haricots secs, viande bien cuite, noix…).
Il ne faut pas commettre les erreurs qui consistent à sauter le repas du Shour. C'est lui qui prodiguera les féculents sources d'énergie pour la journée, et l'eau pour éviter la déshydratation.
La grossesse est une étape durant laquelle la femme enceinte devra faire plus attention aux activités qu'elle a l'habitude de réaliser et ne pas forcer ou soulever de lourdes charges, des couffins, rester debout des heures. La femme enceinte devra se ménager un temps de sieste pendant la journée.
Par la chaleur que connaissent certaines villes où le thermomètre enregistre des températures élevées, la femme enceinte devra faire attention et rester au frais, s'organiser pour limiter les sorties non indispensables, essayer d'éviter les grandes invitations et veillées tardives, savoir accepter l'aide de l'entourage.
La femme enceinte ne doit pas hésiter un seul instant pour interrompre le jeûne au moindre signe de déshydratation tels que la soif intense, des urines plus sombres et plus odorantes, des vertiges, des épisodes de fatigue voire d'évanouissement, maux de tête, douleurs diffuses. En effet, la femme enceinte risquerait de chuter si elle est debout, ou de perdre connaissance au volant de sa voiture.
Dans tous les cas, il faut savoir écouter son corps.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.