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Quels impacts sur la santé de la femme enceinte et son fœtus?
Interview avec le gynécologue Abdelillah Chenfouri
Publié dans Albayane le 25 - 07 - 2013


Interview avec le gynécologue Abdelillah Chenfouri
Une femme enceinte qui craint pour sa santé et pour celle de son fœtus doit–elle pratiquer le jeune du Ramadan ? Tantôt permise, tantôt obligatoire, voire aussi interdite, la pratique du jeune de Ramadan pendant la grossesse dépend en grande partie de l'état de santé, de la capacité de chaque femme et de l'âge de la grossesse ainsi que d'autres critères. Pour mieux cerner toutes les facettes que pose aujourd'hui cette questipn très sensible, nous avons rencontrè pour nos lecteurs le docteur Abdelillah Chenfouri, gynécologue–obstétricien.
Que pouvez-vous nous dire au sujet du jeûne de Ramadan sur le plan médical?
Dr Chenfouri Abdelillah : Chaque année avant ou pendant le mois sacré de Ramadan, nombreuses et nombreux sont nos concitoyens qui se posent des questions tout a fait légitimes qui consistent à savoir si les femmes enceintes, celles qui allaitent, les diabétiques, les cardiaques, les immunodéprimés, les cancéreux peuvent pratiquer le jeûne du Ramadan tel que prescrit par le Dieu aux croyants musulmans ?
A ce propos, le Très Haut dit :
«Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d'autres jours» (Coran, 2 :184) et le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : «Certes, Allah aime à ce que l'on emploie ses dispenses comme, il désapprouve qu'on lui désobéit».
Une autre version dit :
«Comme il aime qu'on exécute ses prescriptions obligatoires».
Il est établi médicalement que le jeûne durant le mois sacré du ramadan peut entraîner des complications chez certaines personnes atteintes de maladies chroniques (diabète – insuffisance rénale chronique - cancer – cardiopathies – tuberculose.....)
Sur le plan médical, il faut préciser que ces maladies chroniques interdisent de jeûner. L'interdiction est dictée par la maladie elle-même et par les risques liés au changement d'horaires des prises médicamenteuses.
D'autres considérations rentrent en compte. Pour cette année par exemple, le Ramadan étant en plein mois de Juillet - d'août ; les sujets âgés, même en bonne santé apparente, doivent faire très attention à la déshydratation (perte d'eau de l'organisme) et ne pas jeûner s'ils présentent par exemple une diarrhée ou des vomissements qualifiés de banals qui peuvent aggraver cette perte d'eau.
Les femmes enceintes peuvent-elles jeûner ou non pendant la grossesse?
Personnellement, je déconseille aux femmes enceintes de pratiquer le jeûne du Ramadan, surtout pendant le premier trimestre et le troisième trimestre. Je ne pense pas qu'il faille les y encourager pendant ces deux périodes car selon les résultats d'études sérieuses sur le sujet, il a été démontré que les risques de fausses couches et d'accouchement avant terme (prématuré) sont en rapport avec la pratiquer du jeûne du Ramadan.
Il en est de même pour les femmes enceintes qui ont des pathologies associées , telles les diabétiques, cardiaques, qui ont des antécédents de fausses couches a répétition, celles qui présentent des grossesses à risques et qui doivent faire l'objet d'une surveillance médicale accrue.
Quels impacts sur la santé la femme enceinte et son fœtus?
La mère devrait tout d'abord demander à son médecin si son état de santé lui permet de pratiquer le jeûne. Plusieurs médecins vont recommander de ne pas le faire surtout pour les femmes enceintes qui ont des pathologies associées , telles les diabétiques, cardiaques, qui ont des antécédents de fausses couches a répétition, celles qui présentent des grossesses à risques ou encore les femmes enceintes qui présentent des vomissements importants, devant ces situations et afin d'assurer la sécurité de leurs patientes et de leurs fœtus , les médecins recommandent fortement de ne pas faire le jeûne à ces femmes qui doivent faire l'objet d'une surveillance médicale accrue.
Qu'en est – il de la déshydratation surtout en été ?
Vous avez bien fait de me poser cette question , car elle est pertinente surtout que le mois de Ramadan cette année se déroule en plein été et que certaines région de notre pays connaissent des températures caniculaires qui mettent a rude épreuve les personnes bien portantes , on imagine ce que peuvent endurer les femmes enceintes.
Dans ces conditions, on comprend que le risque de déshydratation est la source d'inquiétude première puisque le jeûne du Ramadan ne permet ni de manger, ni de boire. La déshydratation peut engendrer une diminution du volume sanguin et causer de l'hypotension. Avec moins de sang présent dans l'organisme, l'apport en nutriments et en oxygène au fœtus est réduit. Les symptômes souvent associés à la déshydratation sont les vomissements, les étourdissements et les maux de tête. La déshydratation peut aussi occasionner des contractions prématurées, voire un accouchement prématuré. Particulièrement en cette année où le Ramadan a lieu en été, la perte hydrique peut être importante et les risques élevés parce que la période de jeûne, associée à la présence du soleil qui tape fort , dure plus de 16 heures par jour.
À cause de cette possibilité de déshydratation et des risques sérieux qu'elle peut engendrer, personnellement en tant que gynécologue je ne conseille pas à certaines de mes patientes enceintes dont l'état de santé est fragilisé de faire le Ramadan pendant la grossesse.
Qu'en est il du rôle de la société concernant la sensibilisation ?
Comme je vous l'ai expliqué par les fortes chaleurs , le jeûne de plus de 16 Heures / jour , les contraintes familiales qu'elle doit assumer , la femme enceinte a le plus souvent du mal à jeûner. Ceci est surtout vrai pour le premier trimestre et le troisième trimestrepériodes pendant lesquelles le jeûne peut avoir une incidence négative sur la grossesse.
Il est vrai que les médecins ont un très grand rôle a jouer concernant l'information , l'éducation et la communication relative à la grossesse et tout le coté médical.
Mais cette responsabilité doit aussi être partagée entre les religieux, les médecins, la famille, les amis, l'entourage professionnel et les médias, bien entendu. Les imams jouent un rôle important en rappelant aux malades que Dieu leur accorde une dispense qu'ils doivent respecter en suivant simplement les recommandations de leur médecin. Ce dernier décide en fonction de leur état de santé et du risque potentiel qu'ils courent.
Par ailleurs, le regard de l'entourage ne doit pas faire culpabiliser le malade qui ne pratique pas le jeûne. La famille doit l'aider dans sa prise de décision de ne pas jeûner et lui faciliter le respect des horaires de ses repas et de ses prises médicamenteuses.
Toutes ces questions doivent normalement être traitées avant le ramadan. Le médecin a le temps de demander un bilan complet et de disposer ainsi de tout un faisceau d'arguments pour autoriser ou interdire le jeûne.
Dans tous les cas de figure, il faut savoir que le médecin prendra la décision qui s'imposera en pareille situation, elle visera à assurer la sécurité totale de la femme enceinte et de son fœtus.


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