Participant ce lundi à Bamako à une réunion des ministres des Affaires Etrangères des pays formant le Groupe G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie Tchad et Niger), la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a évoqué l'octroi d'une aide de 50 millions de dirhams pour leur permettre de constituer une force conjointe de lutte contre le terrorisme. Cette force dont la création avait été évoquée lors du sommet du G5 Sahel qui s'était tenu à Ndjamena (Tchad) en Novembre 2015 et dont la «création immédiate» a été validée lors du dernier sommet du Groupe le 6 Février dernier à Bamako, comprendra 10.000 hommes soit le double du nombre prévu lors de la réunion des chefs d'Etat Major desdits pays qui s'était tenue en Mars dernier. Il convient de rappeler qu'à la fin du mois au sommet du G7 qui s'était tenu en Sicile, le chef de l'Etat du Niger Mahamadou Issoufou avait appelé les grandes puissances et l'O.N.U. à doter cette force des moyens nécessaires alors que quelques jours auparavant, lors de sa visite à Bamako le nouveau président français, tout en rappelant l'engagement de son pays à continuer à lutter contre le terrorisme dans le cadre de l'opération «Barkhane», a rappelé que le G5 est tenu d'accroître ses efforts. Les propos d'Emmanuel Macron présupposent que cette opération ne serait pas aussi facile à concrétiser qu'on pourrait le croire dans la mesure où, en Mars 2017, les différents groupes armés terroristes opérant dans la région du Sahel avaient annoncé leur fusion dans une vidéo. Sur cette cassette, l'on pouvait voir regroupés dans «une photo de famille» l'ancien indépendantiste touareg devenu fondateur du Groupe Ansar Eddine au Nord Mali Ilyad Ag Ghali aux cotés de Yahya Abu al-Hammam l'émir d'AQMI, d'Al Hassan Al Ansari l'adjoint au chef des Mourabitoun le célèbre Mokhtar Ben Mokhtar donné mort à maintes reprises, d'Amadou Koufa le chef de la brigade «Kataïb Macina» relevant du groupe Ansar Eddine, très active dans la région et, enfin, de Abderrahmane Al-Sanhaji célèbre «juge» d'AQMI. Cette entité qu'ils avaient baptisée «Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans» avait été placée sous le commandement d'Iyad Ag Ghali qui avait prêté allégeance à la fois à AlQaïda et aux talibans afghans. Ainsi, au Mali, qui constitue ce que l'on pourrait appeler «le centre de gravité» de la crise, «des zones entières échappent au contrôle des forces nationales françaises et de l'O .N.U.» qui font, régulièrement, l'objet de violentes attaques terroristes ; ce qui a fait dire à Laurent Bigot, ancien diplomate français et consultant international, dans une interview au «Journal du Mali», que la solution se trouve entre les mains du Mali et que «tant qu'ils attendent la solution de la France, il ne se passera rien !».