Dans une interview publiée ce 2 Avril au «Journal du dimanche», Jean-Luc Mélanchon, le candidat de «la France insoumise», a déclaré, à propos des prochaines élections présidentielles françaises, que bien que celles-ci «ne ressemble(nt) à aucune autre», il s'y est «préparé». Et le candidat à la course à l'Elysée d'ajouter : «La conjonction de la grande marche du 18 mars pour la VIème République et du débat du 20 mars a provoqué mon décollage. La nature de ma candidature a changé... Je deviens une figure rassurante. Je pense que les gens ont soif d'humanité ... et du coup j'apparais pour beaucoup comme une solution raisonnée». Mélanchon, que 76% des personnes interrogées par l'IFOP considèrent comme étant le candidat le plus «proche des préoccupations des Français» s'est fixé comme objectif de «fédérer le peuple » en ramenant à lui à la fois les indécis et ceux qui sont «dégoutés par Fillon». Au meeting du Havre de mercredi dernier, le candidat de «la France insoumise» qui s'est déclaré prêt à poursuivre son « propre chemin sans céder à rien», a refusé de retirer sa candidature au profit de Benoit Hamon qui, quelques heures plus tôt, avait lancé un appel au rassemblement autour de sa candidature. Ce faisant, Mélanchon a, du coup, coupé court à une candidature unique à gauche en affirmant «je ne vais pas commencer aujourd'hui à faire le contraire ou à m'engager dans je ne sais quel arrangement qu'on me suggère de faire». Et celui-ci d'ajouter – pour arrondir les angles – que «Hamon est une bonne personne mais (qu')il représente le PS, le parti du discours du Bourget qui complote encore un accord aux législatives avec Macron devenu son candidat officieux». Affirmant, toutefois, ne pas être «en compétition avec Benoit Hamon», Jean-Luc Mélanchon déclare qu'il leur appartient à tous les deux de «rattraper Fillon» puis de le dépasser, ajoutant même que «la fermeté du caractère et de la décision n'empêche pas de dire «bienvenue» à tous ceux qui veulent prendre place dans nos rangs avec nous», si toutefois, «ils ne demandent rien comme nous, ne demandons rien». Et quand Manuel Valls a annoncé qu'il voterait pour Macron, Mélanchon a déclaré que « le Parti Socialiste vient d'éclater » alors que la progression du candidat de « la France insoumise » dans les sondages commence à inquiéter ses rivaux. En effet, à moins d'un mois du premier tour, ce dernier dépasse les 14% d'intentions de vote devançant ainsi Benoit Hamon ; une progression qui bat son plein puisqu'après sa «confrontation» avec Hamon un sondage a conféré à Mélanchon 16% des intentions de vote le plaçant ainsi à un seul point derrière Fançois Fillon, à 8 points devant Hamon et que 44% des français interrogés estiment qu'il représente le mieux «les idées et les valeurs de la gauche». Enfin, au-delà de ces chiffres, le candidat Mélanchon, qui semble de plus en plus incarner la troisième voix dans les prochaines élections présidentielles françaises, se trouve bien dans «une dynamique positive» qui fait dire de lui, par Christophe Jakubyszyn de TF1/LCI, qu'il est «un excellent orateur, sans doute le meilleur des candidats... (qu')il a une grande culture... (et que) ses sympathisants votent plus pour le personnage absolument incroyable qu'il est – et c'est très mérité – que pour son programme», même si celui-ci semble tout de même recueillir l'adhésion de la France profonde et celle de tous les déçus du système…