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Ozone, une ascension fulgurante...
Publié dans Albayane le 03 - 04 - 2017

Sept années après s'être introduite dans le secteur de la gestion déléguée, cette entreprise 100% marocaine dérange sérieusement les Groupes internationaux leaders sur le marché et décroche des contrats à la pelle en Afrique. Le secret de la réussite de Aziz El Badraoui, son fondateur, et le fruit du rapport qualité/prix défiant toute concurrence, et le savoir-faire.
Après avoir décroché des contrats dans 43 villes marocaines, signé son premier contrat africain il y a deux ans au Mali, avant d'ajouter la Guinée Conakry et le Nigéria à son portefeuille, voilà que Aziz El Badraoui, PDG du Groupe Ozone Environnement et Services, vient de conclure, il y a quelques jours un contrat de gestion déléguée des services de propreté de la ville de Khartoum (Soudan). Un accord qui porte sur la collecte des ordures ménagères, le balayage manuel et mécanique des voies et des places publiques, ainsi que l'évacuation des déchets (collectés dans la capitale soudanaise) dans la décharge publique.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car Khartoum n'est que la première phase d'un projet global de la gestion des déchets de toute la Wilaya de Khartoum qui comprend sept villes (Khartoum, Bahri, Oum Dormane, Cherk Nil, Oum Bedda, Karari et Jabal Al Awliyae), soit une population de 8 millions d'habitants avec un volume journalier à collecter de plus de 5.000 tonnes ! Au passage, Ozone empochera la coquette somme de 26 millions de dollars par an pendant sept ans pour toute la Wilaya et devra s'acquitter d'un investissement de 12 millions de dollars dès la première année, dont 3,9 millions de dollars pour l'acquisition de 30 véhicules d'exploitation (bennes, camions, balayeuses mécaniques…). Ozone s'est également engagé à embaucher 320 personnes de Khartoum qui bénéficieront d'un encadrement marocain (22 cadres).
De ses premières années où il «quémandait» une rallonge de ligne de crédit d'à peine 3.000 dirhams à nos jours, où ce sont les banques qui se bousculent devant sa porte pour lui proposer des lignes de cautionnement de 20 millions, Ozone et son patron ont parcouru un long chemin. «Le Bilan n'est pas que positif, il est excellent », estime Aziz El Badraoui. Mais comment celui qui était inconnu au bataillon il y a maintenant dix ans, est parvenu à se frayer une telle place sur le marché marocain, mais l'africain de surcroît.
Beaucoup de réussites et quelques déceptions
En effet, Aziz El Badraoui crée Ozone en 2008. A cette époque, en n'ayant dans son arsenal que quatre femmes de ménage, l'entreprise s'était spécialisée dans le nettoyage des locaux publics et industriels et le gardiennage.
«On a commencé tout petit, avec des petits marchés de nettoyage dans les administrations publiques, des marchés de 400.000 dirhams, de 600.000 dirhams au grand maximum. Puis, petit à petit, on a gagné marché après marché», confiait-il quelques années après le démarrage. Mais ce dernier ne pouvait se cantonner à cette activité, lui qui a obtenu un DESS en gestion des déchets solides en 1999. Il entrevoit dans la gestion déléguée auprès des villes, une extension naturelle de ses activités de nettoyage.
Lui qui affirme avoir eu l'idée de créer sa propre entreprise dès la troisième année après son DESS, soit en 2002, a dû patienter pour rassembler ses forces et acquérir le savoir-faire et l'expérience dans le domaine.Le PDG d'Ozone s'est lancé avec les économies faites durant ses années de salariat. Les investissements dans ce secteur étant très lourds, l'entreprise a bénéficié du financement et de l'accompagnement des banques. Mais pour cela, El Badraoui a dû hypothéquer sa maison.
Mais il a eu ce comme on dit la «baraka», lui qui est un citoyen ordinaire issu d'une famille modeste et parti de rien. Car quand il se lance finalement début 2010 dans la gestion déléguée des déchets des villes, les marchés n'hésitent pas à tomber… puis s'enchaînent: Oulad Frej (El Jadida) pour 1,5 million de dirhams, Benslimane pour 10 millions, Saïdia pour 8 millions, Fès (quelques arrondissements d'abord) pour 35 millions, puis un deuxième contrat à Fès pour 95 millions, Laâyoune pour 15 millions, Rabat, Salé, Laâyoune etc.
Et tout cela sans négliger les «petits et moyens marchés» qu'Ozone rafle également. De quatre fem- mes de ménage à ses débuts, Ozone en est aujourd'hui à plus de 6.000 employés Maroc et 1500 à Bamako, avec 700 engins toutes catégories.Mais, reconnaît-il, «les circonstances ont aussi joué en notre faveur», évoquant les retraits de Veolia et de GMF qui ont ouvert les portes des marchés à Rabat, Salé et Fès. Mais sur Casablanca, «la ville de ses rêves», la chance n'a pas souri à Badraoui...
La rançon de la gloire
Il faut dire que pour lui Veolia, GMF, Pizzorno n'ont pas de secret pour lui
La clé de sa réussite, il la présente lui-même en quatre points. D'abord, son savoir- faire et sa propre expertise dans le domaine, notamment avec son doctorat obtenu en 2009 en gestion des déchets solides. Ensuite, le profil de ses collaborateurs, tous cadres experts dans leur domaine et ayant déjà fait leurs preuves. Et enfin, une présence et un suivi sur le terrain, une grande attention accordée au contrôle de la qualité de ses prestations. Mais aussi ce retournement de mentalité en faveur des entreprises marocaines qu'est la fin de cette mode qui consistait à voir dans un groupe multinational un gage de qualité.
«Les Marocains se sont rendu compte que les entreprises nationales peuvent faire le travail et même le faire mieux que les entreprises étrangères», se réjouit El Badraoui. Un président de commune requérant l'anonymat appuie cette thèse en expliquant qu'un des avantages d'Ozone est qu'il connait le problème des grands délégataires: une difficile adaptation aux conditions de travail au Maroc. Et le fait qu'Ozone soit une entreprise 100% marocaine lui épargne ce problème.
Mais, en dehors de cela, il y aussi son management qui facilite la tâche. «On n'a pas besoin d'avoir à chaque fois recours à la di- rection générale quand il y a un problème dans une commune. Il y a un responsable d'exploitation par collectivité qui a un large pouvoir décisionnaire qui peut vous répondre du tac au tac pour solutionner un problème», poursuit la même source. Alors, les accointances qu'on lui a prêtées pour avoir accès aux différents marchés, il les met sur le compte des coups bas venus des autres compétiteurs du secteur qui favorisent la propagation de ces rumeurs. Ce serait la rançon de la gloire ! «On m'a accusé d'être associé aux maires et d'avoir tissé des relations avec des personnalités du pays pour avoir des contrats.
Quand on est issu d'un milieu modeste et qu'on arrive à réussir, il faut être prêt à subir ce genre d'attaques. Mais la caravane passe, les chiens aboient», avait-il répondu à propos des polémiques qu'il y a eu sur l'origine de son argent et ses différents succès que résument les quatorze années passées en tant que salarié dans le secteur.
Chez GMF à Fès, il s'est retrouvé à tout faire, du coursier jusqu'à la tâche de directeur d'exploitation, en passant par la communication, ce qui lui a permis de toucher à toutes les fonctions de l'entreprise et de connaître les rouages du secteur. Sans compter ses passages à Veolia, Pizzorno, Tecmed, SEGU (bureau d'études) qui l'ont rendu très polyvalent. En faisant ses armes dans ces grandes multinationales qui aujourd'hui souffrent de sa présence, Aziz El Badraoui a patiemment préparé sa propre entreprise. Mais, avoue-t-il en plus, une des raisons pour les- quelles Ozone réussit le mieux, c'est son rapport qualité/prix : les mieux-disants sur l'offre technique et les moins-disants sur la partie financière. Com- ment donc y arrive-t-il ? «Cela dépend du type de charges que vous avez. Un directeur chez moi me coûte au maximum 30.000 dirhams par mois. Mais chez les Groupes internationaux, ils ont beaucoup d'expatriés. Et un seul peut coûter jusqu'à 150.000 dirhams par mois. Vous comprenez que cela ait une incidence sur les offres financières!», expliquait-il. Aujourd'hui en bonne position sur le marché national, l'international est une priorité même si 70 % des revenus sont encore réalisés au Maroc. Après l'Afrique, ce sont les pays du Golfe comme l'Arabie Saoudite qui seraient dans le viseur de Badraoui !
Une organisation sur-mesure
Cette entreprise 100% marocaine, certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 1800,est liée aux collectivités locales avec des contrats de longue durée (7 ans pour la majorité). Le Groupe Ozone comprend au total 4 entreprises: Ozone Environnement et Services (la première et la plus importante) ; Inès Chantier (collecte et la gestion des déchets industriels); Ozone Eco Tri, dédiée à l'activité de tri et de récupération des PET ; et Ozone Sud, qui s'occupe des marchés dans la région du Sud (Sahara). Aziz El Badraoui s'est aussi lancé dans la gestion des décharges publiques, en partenariat avec le Groupe allemand, AWN, pour décrocher des contrats.


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