La langue arabe dans les médias a été sous la loupe des experts, vendredi dernier dans le cadre du Congrès national de la langue arabe. Cette rencontre, qui est à sa 4e édition, s'est ouverte le 10 mars à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc à Rabat, à l'initiative de l'Alliance nationale pour la défense de la langue arabe sous le thème : «La langue arabe et les médias : réalité et perspectives». Selon Fouad Abou Ali de l'Alliance nationale pour la défense de la langue arabe, le choix du thème de ce colloque n'est pas fortuit, car ce congrès est une 4e étape importante dans le processus du débat linguistique du Maroc. «Nous voulons que cette étape essentielle se déroule en deux temps ; un temps consacré à la défense de l'identité nationale avec toutes ses valeurs et un autre, dédié à une approche participative qui croit à la diversité, l'unité et la spécificité du patrimoine civilisationnel ancestral du Maroc», a-t-il souligné. De son côté, Mohamed Amine Sbihi, Ministre de la Culture, s'est félicité des efforts déployés par toutes les institutions culturelles nationales, ce qui témoigne de leur conscience profonde et de leur contribution à la mise en œuvre des dispositions de la constitution relatives à la diversité culturelle et linguistique au Maroc. D'après lui, le Conseil national des langues et de la culture marocaine est l'un des grands chantiers culturels réalisés par le Maroc dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la constitution de 2011. L'objectif étant de favoriser une planification linguistique efficiente axée sur la coordination des politiques linguistiques, de mettre en place un système linguistique répondant aux attentes et aspirations de la société, de renforcer l'homogénéité nationale dans sa diversité et de s'ouvrir sur d'autres langues du monde. Pour sa part, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a estimé qu'il n'existe pas de conflit linguistique, et pourtant, il y en a qui essayent à chaque fois de créer de tels problèmes au Maroc. «Nous sommes une nation qui a deux langues : l'arabe et l'amazigh», a-t-il déclaré. Les médias ont un rôle déterminant dans la réforme de la langue arabe et sa promotion puisqu'ils ont un impact important sur l'opinion publique, a indiqué quant à lui, Abdelaziz Ben Othman Touijri, Directeur général de l'ISESCO à l'occasion. Selon lui, aujourd'hui, les médias ne donnent pas à la langue arabe la place et la valeur qu'elle mérite. Il a tenu à préciser que la langue arabe classique fait face à plusieurs défis dans le paysage médiatique. D'où l'importance de sa valorisation ainsi que la nécessité de la recherche de nouvelles issues pour lui permettre d'occuper la place qui lui revient dans les médias et de devenir une langue influente. Abdellah El Bakkali, président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), a affirmé que la langue n'est pas uniquement un moyen de communication, mais une manière de voir, un cheminement de pensée et une manière d'être. Selon l'intervenant, les médias jouent un rôle primordial dans la valorisation de la langue, si cette dernière est bien utilisée. El Bakkali a fait savoir lors de son intervention, qu'il y a une inexistence d'un modèle exemplaire pouvant permettre de transformer la langue arabe ou amazighe, d'un moyen de communication superficiel qui se limite à la transmission du message médiatique à un moyen efficient permettant d'atteindre des objectifs liés à l'éducation, la citoyenneté et la transmission de valeurs à la société. L'Académie du Royaume du Maroc ne ménage aucun effort pour promouvoir la prise de conscience de la valeur nationale, religieuse, culturelle et identitaire de la langue arabe, a fait savoir Abdelhamid Achkari. Elle a organisé plusieurs congrès, conférences et publications sur la langue arabe et toutes les thématiques et problématiques y afférentes, a-t-il souligné, la dernière conférence ayant été consacrée à la langue arabe dans le domaine médiatique, juridique et culturel au Maroc. En marge de ce congrès, des hommages ont été rendus au défunt M'hamed Boucetta, à la femme de lettres, Khnata Bennouna et au réalisateur Hassan Boufous. Et ce n'est pas tout ! Des projets scientifiques en langue arabe ont été également honorés lors de l'ouverture du congrès.