Le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme a clarifié les positions du Parti sur des sujets de grande actualité politique, lors de l'émission «Nokat âala al horouf» (Points sur les «I»), mercredi soir sur 2M. Les questions sur les réformes constitutionnelles, la crédibilité politique et électorale et les alliances ont constitué le gros des questions posées par l'animateur de l'émission, Driss Bennani, et le politologue Mohamed Darif, et des réponses de Nabil Benabdallah. L'actualité du Mondial 2010 oblige, le SG du PPS a dévoilé son admiration pour l'équipe nationale d'Allemagne, dont il est un supporter, et sa sympathie pour l'équipe du Ghana, seul candidat africain qui a dépassé le stade des éliminatoires. Place ensuite au débat politique qui a meublé l'intégralité de l'émission. N. Benabdallah a clarifié d'abord la question de la crise de confiance envers les partis politiques. Il a, à ce sujet, fait un récapitulatif des rendez-vous ratés par la démocratie, après les élections transparentes de 2002-2003, stigmatisant les pratiques malsaines «qui nous font revenir en arrière ». Il a préconisé l'assainissement de cette situation anormale en démocratie, notamment par le biais d' «une réforme radicale de la loi sur les partis, une révision du mode électoral (qui favorise l'élection de notabilités) et une éradication du nomadisme politique». La responsabilité de l'état de dépravation actuelle est de la «responsabilité collective» (Pouvoirs publics et partis politiques). Tous doivent irrévocablement prendre leurs responsabilités pour mettre un terme à «la dépréciation de l'action politique» et lui rendre sa crédibilité. S'agissant des réformes de la Constitution, le Secrétaire général du PPS a affirmé que «Notre système politique se base sur la Monarchie, qui jouit de l'unanimité nationale, même si des revendications de réformes de la Constitution existent». «Le nouveau règne mérite bien une nouvelle Constitution», a ajouté le SG du PPS. L'initiative en revient à SM le Roi et cela n'empêche pas de formuler des revendications et des propositions». Il a aussi insisté sur le fait que le gouvernement est responsable (et comptable) devant le Roi et le Parlement. Il obtient le vote de confiance des députés et conseillers sur la base de son programme. «L'intérêt est que l'Exécutif doit avoir son poids pour rehausser l'action politique, que son caractère politique soit renforcé. Car un véritable gouvernement politique doit avoir une responsabilité politique». Aussi, au vu du degré de développement général du Maroc, «la Monarchie doit garder ses prérogatives, notamment en matière de défense des intérêts et de la souveraineté nationale, de l'orientation religieuse (Commanderie des croyants) et du rôle d'orientation sociale et culturelle, etc.)». Nabil Benabdallah a également affirmé qu'«il n'y a pas de démocratie véritable sans partis politiques forts». Il a estimé que les partis de la Koutala, qui «ont eu le mérite d'introduire le changement» au Maroc se sont «trop longtemps endormis sur les lauriers». Mais «le processus démocratique ne peut aller que par le respect des partis politiques». Même si « tous les partis ne se valent pas et qu'«il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier de la dépravation». D'où la nécessité d'«une nouvelle génération de réformes afin de donner un nouveau souffle au processus démocratique, à la normalité politique et à la profondeur de la démocratie». Abordant la question des alliances, l'invité de l'émission a estimé qu'il y a grande nécessité d'un «consensus autour des réformes fondamentales et de la constitution d'alliances et de pôles pour renforcer l'action politique et aller plus loin dans l'édification démocratique». L'unification de la Gauche marocaine demeure primordiale pour Nabil Benabdallah afin de «pouvoir réhabiliter les valeurs de liberté, de démocratie et de justice sociale qu'elle défend… et dynamiser l'action politique». La Koutla, si elle «sort de sa léthargie et des considérations électorales, peut favoriser un retour politique plus fort». «Le Parti de l'Istiqlal reste le plus proche de la Gauche, au niveau des programmes, du comportement et des faits historiques», a dit en substance Nabil Benabdallah.. Il a également salué les propos constructifs et unitaires, tenus, hors plateau, par Abdelhamid Jmahri, membre du Bureau politique de l'USFP. L'invité a estimé que l'USFP et le PPS sont deux grandes écoles politiques qui peuvent contribuer efficacement à la résolution des grands problèmes du pays.