L'accord qui a été ficelé jeudi dernier à Bruxelles pour sauver une Grèce au bord d'une faillite apocalyptique, sera soumise au verdict d'un référendum populaire proposé par le premier ministre du gouvernement hellène, Georges Papandréou, démocratie oblige à respecter la souveraineté populaire. L'annonce de cette décision a provoqué panique chez les chefs d'Etat et gouvernement des 17 pays membres de la zone de la monnaie unique l'euro Stupéfaction et sidération ont tellement été grandes au point que Paris et Berlin, premiers concepteurs de ce plan, destiné à faire sortir le pays de Platon et d'Aristote ont hurlé leur colère contre le premier ministre grec, l'accusant de manque flagrant à ses engagements de passer à l'application des dispositions de cet accord conclu à l'unanimité et signé par lui-même. Le président français, M. Sarkozy n'arrive pas à comprendre ce virage de quatre-vingt-dix dix degrés fait par M. Papandréou, ni quelle mouche l'a piqué au vif. Pour lui, c'est tout à fait irrationnel qu'un premier responsable d'un pays au bord de d'une faillite imminente avec une dette publique de 350 milliards d'euros, soit 165 pc de son PIB?! Quant à la chancelière allemande, Mme Angela Merkel, elle a appelé à ce qu'une commission ad hoc soit mise en place par l'exécutif de Bruxelles pour superviser l'application pure et simple du protocole de cet accord, sinon la zone euro subira un séisme tectonique d'une échelle maximale dont les répliques seront senties dans notamment deux pays voisins. Et surtout quand on sait que la chancelière allemande n'a jamais été partante pour venir au secours d'une Grèce blessée aux ailes par un surendettement public asphyxiant, et devenue une proie facile à la portée de tous les loups de spéculation. Si Mme Merkel est revenue enfin au bercail, c'était grâce aux efforts indéniables ayant été menés sans relâche par le président Sarkozy, et ont par la suite été couronnés par l'acceptation de la Chancelière allemande d'élaborer un plan de sauvetage urgent à double utilité?: sortir Athènes du goulot d'étranglement de la crise financière et préparer un pare-feu protégeant l'Italie contre l'onde de choc de contagion, et arrêtant les attaques des éperviers contre le marché italien. Les allemands estiment que la Grèce n'était pas préparée à adhérer à la monnaie unique, créée en vertu d'un accord signé à Maastricht à Luxembourg en 1991, fixant le seuil de dette publique à 3 pc du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays membre, et qu'elle avait, selon eux, falsifié les critères indispensables à l'adhésion à la monnaie unique l'euro. S'ajoute à cette contre vérité, révélée tardivement par les concepteurs de la monnaie unique, la culture germanique à la sauce protestantiste qui forge chez les dirigeants allemands une vision de gestion des affaires publiques différente que celle qu'on trouve chez les dirigeants latins. Autrement dit que Mme Merkel considère que les gouvernements des pays de l'union européenne devaient en principe gérer les budgets publics comme étant de bons pères de famille. Si on était tous de bons pères, on évitera forcement, à leurs yeux, de faire sombrer les finances publiques dans des tourmentes de graves conséquences socio-économiques incalculables. Le retour à la hausse des places boursières européennes, après avoir connu un mardi noir en clôturant leurs séances sur une chute abyssale de cotation des titres émis sur le tapis du marché, et le sort de la zone euro seront décidés mercredi 2 novembre à l'issue d'une réunion convoquée d'urgence par le président Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, pour examiner les effets de bâton de la décision du premier ministre grec, en présence de tous les dirigeants des 17 pays membre de la zone euro, à la veille du sommet du G20 qui se tient à la ville de Canne, à partir de jeudi 3 octobre. Si jamais les grecs voteront en janvier prochain contre l'application de l'accord de sauvetage qui comporte des processus d'austérité et de privatisation, la zone euro s'écroulera et les places boursières continueront à chuter dans la durée. Et si un tel scénario se réaliserait. Alors là bonjour “?la récession”, mais enfin disons que ça n'arrive qu'autres…sic Mais enfin, il faut dire quand même en conclusion que cet événement euro-hellénique sert comme même de leçons à ceux qui ne tiennent pas compte de la souveraineté de leurs peuples.