Jamais mon sentiment d'insécurité n'a été aussi fort. Au Maroc, l'insécurité commence à prendre de l'ampleur. Pourtant, les statistiques officielles de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) font apparaître une stabilisation de la délinquance. S'agit-il d'une psychose alors? Les scènes d'agression nocturnes ou diurnes à l'arme blanche ou par le biais d'un objet tranchant sont fréquentes. Les malfrats, en mal d'argent, minés par l'oisiveté, tiennent le haut du pavé dans certains quartiers périphériques, notamment dans les grandes villes. Effectivement, je n'ai pu que constater l'ampleur de ce phénomène par moi-même jusqu'au jour où j'ai frôlé la mort au vu et au su de tout le monde. A ce moment là, aucun policier n'était en vue . Cette insécurité grandissante dans des quartiers qui, jadis, étaient réputés par leur calme, nous pousse à nous poser la question qui suit : que sont devenues ces brigades mobiles qu'on a connues il y a des années de cela ? Où est passée cette police de proximité qui contribuait énormément à la prévention de crimes ? Elle a disparu, et je ne sais pour quelle raison ! Personnellement, je pense que l'ancienne brigade de la police communément appelée «Croatia» ou les Groupes Urbains de Sécurité (GUS), qui ont été dissouts, faisaient un bon boulot au niveau de la sécurité. Ai-je raison ou tort ? Tout ce que je sais, c'est que, à leur seul passage, je me sentais plus confiante et libre de circuler. A l'absence totale d'une police de proximité ou de prévention, tous les délinquants se trouvent libres d'exercer leurs méfaits contre les gens sans aucune limite. Bien évidemment, cette police ne peut pas se trouver partout mais la croiser de temps à autre nous ferait plaisir. Ce manque de moyens et d'effectifs ne sont pourtant pas les seules causes de ce sentiment d'insécurité qui hante la vie quotidienne des citoyens. Les causes de la montée de la criminalité et des agressions sont nombreuses et, hélas, classiques. Il s'agirait bien évidemment des problèmes sociaux, du chômage, de la pauvreté, de l'exode rural… La précarité qui existe dans les quartiers périphériques et les bidonvilles alimente aussi l'armée de délinquants et de criminels. D'un autre côté, le trafic de stupéfiants qui se pratique dans ces lieux favorise le recrutement de nouveaux délinquants. Il faut souligner que le phénomène de l'insécurité ne date pas d'hier, et ce n'est pas un fléau exclusif au Maroc. Mais il ne faut tout de même pas nier le fait que la situation de l'intégrité physique dans nos quartiers devient vraiment catastrophique. Dès que la nuit tombe, la rue devient un lieu où il n'est pas du tout aisé de se hasarder. La délinquance et les actes d'agressions ont atteint des proportions intolérables, particulièrement dans les grandes villes. Il est temps de trouver de vraies solutions à ce phénomène. Le Marocain veut retrouver ce sentiment de sécurité, il ne veut plus avoir la peur au ventre dans son propre pays… le plus beau pays du monde !