L'insécurité gagne du terrain en Algérie où plusieurs villes, notamment en Alger, sont en proie à la délinquance et au banditisme. Un phénomène dû à plusieurs problèmes sociaux comme la crise de logement ou encore le chômage. Plusieurs villes algériennes souffrent d'une insécurité croissante, notamment la ville d'Alger. La petite délinquance progresse rapidement, ce qui rend difficile, voire dangereux de sillonner les rues de la capitale tant le banditisme et la petite délinquance ont accaparé les lieux, rapporte le quotidien algérien «El Watan». «L'insécurité gagne les villes », en Une du journal qui souligne que la situation d'insécurité n'était pas propre à la capitale et qu'elle concernait toutes les villes algériennes. Après avoir éprouvé dans leur chair une décennie sanglante, les Algérois renouent avec d'autres scènes de violences quotidiennes, écrit le journal. D'après l'article, les phénomènes de grand banditisme structuré et de la petite délinquance, alimentés par une paupérisation accrue de la société et dopés par les retombées directes du terrorisme, gagnaient du terrain. Toutefois, il souligne que les contingents de victimes se font recruter parmi toutes les couches sociales. Le centre de la capitale algérienne, considéré depuis longtemps comme étant à l'abri de ce phénomène, n'a pas été épargné. Il serait même en train de connaître un banditisme effarant. Selon «El Watan», les actes de violence d'une rare brutalité se multiplient sans que les agents de sécurité aient la possibilité d'y mettre un terme. « Les citoyens semblent, à ses yeux, désemparés et ne savent à quel policier se vouer. Raser les murs reste la seule parade pour éviter ces délinquants d'un genre nouveau. Les exemples pour cela sont légion. Mais aussi les témoignages de vol à la tire et d'agression à l'arme blanche et autres », écrit le quotidien. «Dans ce domaine, l'Algérie est plutôt proche des cas connus de l'Amérique latine et de l'Afrique subsaharienne que de ceux du monde arabe et musulman», a estimé Nacer Djabi, un sociologue algérien interrogé par le journal. Cet expert a, toutefois, classé cette violence en deux catégories : celle ayant trait à la petite délinquance et l'autre relative au grand banditisme, à la violence de grande envergure et au crime organisé. Ce sociologue explique la recrudescence de la violence par la forte paupérisation de la société, ces dernières années, ajoutée à d'autres problèmes sociaux, le recul de l'âge de mariage, la crise de logement, le chômage, les problèmes de sexualité et surtout les effets du terrorisme. Il n'exclut pas que dans certains cas, le terrorisme se soit reconverti dans la pratique du banditisme. Enfin, le quotidien affirme que l'insécurité n'épargnait aucun lieu de la capitale et que plus grave encore, la violence prend des proportions alarmantes dans certains quartiers de la capitale, comme El Harrach, Boumati, Bachjrah. Il évoque, par ailleurs, une attaque de bus digne des pilleurs de trains du Western. Cette attaque a eu lieu au début de ce mois de Ramadan. Les assaillants ont été munis de couteaux et d'armes hétéroclites. Dans le cadre de la lutte contre la délinquance et le banditisme, les services de sécurité avaient arrêté au cours de la deuxième semaine du mois de Ramadan, 281 personnes, dans la capitale, dont 151 ont été placées en détention préventive. Cinq mille agents supplémentaires de police avaient été déployés au début du mois de jeûne dans la capitale algérienne, dont certaines artères sont dotées de caméras, mises en place pour les besoins de la sécurité et de la circulation automobile.