La vérité sur les événements sanglants qui, à quelque temps de nous ont endeuillé nos provinces sahariennes, a fini par se démarquer des mirages colportés par la presse espagnole. Aujourd'hui, s'agissant de Laayoune, les yeux se sont dessillés et, les responsabilités de chacun dans les événements sanglants de Gdiem Izig, le campement sauvage d'où étaient partis les troubles, ont été clairement établies. N'en doute plus que celui qui se refuse à l'évidence. Que le Polisario ait récupéré un mouvement de fronde qui n'était que social au départ, ne fait plus mystère à l'heure actuelle. Il est coutumier du fait de se nourrir des misères du monde et d'en tirer profit. On aurait dû d'ailleurs subodorer cette implication ; ne dit-on pas qu'en matière de crime, il faut toujours commencer par chercher ceux à qui ils profitent ? Quand on sait que les responsables de ce mouvement rebelle se sucrent à pleins sacs sur le dos de ceux de nos compatriotes sahraouis qu'ils tiennent en otage et qu'ils affament à Tindouf, on ne peut que convenir que c'est certainement sans états d'âme qu'ils ont poussé aux feux de la fronde de Laayoune pour ensuite crier au loup. Mais, n'ont cru à la version du Polisario et de ses commanditaires que ceux qui y ont intérêt. Et il fallait qu'ils fussent importants pour que ceux qui les portent, tentent d'excuser l'abominable. On sait ce qu'il en est de l'Algérie. A ce propos, les archives du secrétariat de la Ligue arabe gardent encore les échos de la déclaration solennelle d'un Houari Boumediene clamant haut et fort lors d'un sommet de l'organisation, la volonté de son pays de ne pas interférer dans l'affaire du Sahara. L'Algérie n'a pas d'ambitions territoriales à faire prévaloir sur cette partie de l'Afrique, avait-il déclaré en substance. Sauf qu'à rebours de cette intention, son attitude a toujours été hostile au parachèvement de l'unité territoriale du Maroc. Sauf que cette hostilité est si bien ancrée dans les mœurs politiques du pays voisin que dernièrement, c'est Bouteflika qui lançait l'idée d'un partage du Sahara entre son pays et le Royaume du Maroc. A Alger, ce partage - qui n'est rien d'autre qu'une ambition territoriale affirmée- passe pour être une manifestation du souci du droit des gens à se déterminer librement. Et puis il y a l'Espagne. Mais pas l'Espagne pérenne, pas l'Espagne républicaine ; seulement l'Espagne du Parti Popular et de son leader de facto : José Maria Aznar ; l'homme qui hait le Maroc au point de faire de son ressentiment une politique d'Etat. En 1975, quand la Marche Verte défonçait les barrières factices qui isolaient le Sahara de la mère-patrie, Aznar n'était pas encore aux affaires, mais- issu de la Alianza Popular- le Parti populaire était déjà né et prenait le pli qu'on lui connait de toujours rester fidèle au franquisme. Car le Parti populaire est franquiste et, comme sont parfois les néophytes à l'égard de leurs maitres, il est même plus franquiste que Franco. Et cela transparait nettement dans son discours fondateur puisqu'il ne s'agit rien de moins que de promouvoir le nationalisme espagnol en l'enrobant de rafistolage démocratique et de néolibéralisme. En clair, Aznar n'a jamais oublié la déconvenue infligée à son idole, le caudillo, lors de la Marche Verte. Il n'a jamais oublié, non plus, le refus ferme mais poli qui lui a été opposé par le Maroc quand en 2002, il était venu proposer au Maroc, pays souverain, un plan espagnol de développement de nos provinces du nord, anciennement sous domination ibère. Dans une certaine mesure, ce jour explique Leila, l'ilôt que l'armée de Madrid a gaillardement envahi pour en déloger un berger, deux gardes mobiles et trois chèvres. Au Parti Populaire, la défense de l'unité de l'Espagne comme nation s'en prend même aux ilots quasiment déserts. Mais qu'en est-il de la presse espagnole dont certains spécimens n'hésitent pas à déformer les faits pour les arranger à leur guise ? Sur cette page également, le message est clair. L'une des formes d'action que privilégie le PP est la communication de masse. Il y porte un si grand intérêt que ce parti détient d'importantes parts de capital dans certains grands médias de la presse écrite ou télévisée espagnole. Et ce n'est pas un hasard si on trouve dans cette escarcelle quelques uns des titres qui ont été les plus virulents contre le Maroc. Cependant, l'un des leviers sur lequel pèsent Aznar et les siens pour gagner leur opinion publique à leurs thèses, c'est la peur de l'avenir. En ce qui concerne nos provinces sahariennes, il n'aura pas tout à fait tort : les trois millions de Marocains qui ont marché dimanche dans les rues de Casablanca pour tout autant clamer leur attachement à l'unité territoriale de leur pays et crier leur ras-le-bol concernant les agissements de la presse madrilène, ne laissent au PP aucun espoir d'embellie.