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Le bon sens a perdu son sens
Publié dans Le temps le 21 - 12 - 2010

Le Temps dresse le top 20 des personnalités espagnoles les plus anti-marocaines.
Quand Laâyoune s'enflamme, les langues se délient. Ce qui, en somme, n'était qu'un incident maroco-marocain, une affaire de gestion territoriale, fait tache d'huile. Entre encadrement approximatif de la communication et faillite des négociations entre autorités et «campistes», un drôle d'acteur vient s'immiscer dans une fresque politique strictement locale : l'Espagne. Les motifs sont flous ; la réalité, elle, est implacable. Sur fond de fronde civile, l'Espagne se déchaîne. Une incroyable campagne de désinformation désigne le Maroc du doigt. On fait tourner Photoshop, des bébés mutilés à Gaza changent de nationalité. Une poignée d'activistes vouent le royaume aux gémonies. Des parlementaires, sénateurs, acteurs montent au créneau. L'élite ibérique s'est trouvé son Darfour. Dans les salons cossus de Madrid, on s'improvise une cause. Entre tintements de flûtes de champagne et service de tapas, les troquets madrilènes grouillent d'une conversation politique enfiévrée. On crie haro sur le baudet. «La menace du Sud» se déchaîne contre de pauvres protestataires sociaux. Le Camp de Gdeim Izyk, persiflent-ils, est le théâtre d'un génocide. «Les autorités marocaines profitent de l'embargo médiatique pour s'engager dans un cycle de sévices sans nom.» Une manifestation s'organise dans les rues de la capitale espagnole. On scande des slogans haineux à l'égard de la monarchie. Tout y passe. Dictature, despotisme, mise à sac d'un peuple, exploitation minière, velléités d'affranchissement du peuple sahraoui. Dans un contexte de crise économique, l'intelligentsia de droite s'accouple à la bourgeoisie bohême d'extrême-gauche et accouche d'un bouc-émissaire : le Maroc.
Quand EFE perd le nord
L'agence de presse espagnole EFE diffuse intox sur intox. Des images gores défilent à flux tendu sur la TVE. Alerte rouge, il se trame un nouveau Rwanda à 14 kilomètres de Laâyoune. L'unanimisme est total. Le matraquage mené tambour battant par la presse et la société civile contraste avec une communication gouvernementale faiblarde. Trinidad Jimenez, fraîchement installée à la tête de la diplomatie espagnole, y va de sa petite phrase : «L'Espagne n'a aucune responsabilité vis-à-vis du Sahara, et ce, depuis 1976. Un gouvernement responsable n'est pas apte à spéculer». Flop. Le message n'est pas assez convainquant. Patatras, l'intox reprend de plus belle. On retrouvera des photos de la ministre arborant l'écusson de la RASD. Une casserole, une de plus. Lundi 8 novembre. Aux premières lueurs de l'aube, les forces auxiliaires, la police et la gendarmerie entament le processus de démantèlement. C'est l'hallali. Des milices organisées, armées de sabres et de bonbonnes de gaz se ruent sur nos militaires désarmés. Le massacre imaginé par l'Espagne aura bien lieu, à une nuance près, ce sont de jeunes officiers marocains qui en paieront le prix. Onze morts et des mutilations sauvages. Les images exposées dans une conférence de presse par Taieb Cherkaoui, ministre de l'Intérieur et Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères, sont éloquentes. On y voit une horde de mercenaires déguenillés, le couteau de boucher à la main, s'attrouper autour d'une ambulance. Sortant de leur trou, une escouade de sauvageons sèment le chaos. Plus tard, les frondeurs fondent sur Laâyoune. Résultat : l'apocalypse-now qu'on connaît. La ville est pillée, saccagée. Cour d'appel, CRI, siège de l'Anapec. On braque des banques, éviscère des guichets automatiques. Il souffle comme un vent d'«Intifada» sur la ville. Les insurgés, dopés à l'adrénaline, ne reculent devant rien. Leur but étant de s'emparer de Laâyoune TV et distiller moult déclarations putschistes. Leur déploiement autour de l'avenue Smara est spectaculaire, cela dénote une organisation, un agenda. Tandis que l'excitation est portée à son comble, au nord de Gibraltar, les pro-polisario caviar agitent des banderoles, battent le pavé. La presse espagnole, irrigué par les scoops d'activistes supposément experts dans la crise de Laâyoune, publient mensonge sur mensonge. L'EFE, Antenna 3, la TVE, El Pais, El Mundo. On s'en prend à Zapatero pour son mutisme, Trinidad Jimenez est taxée de traîtresse, plus intéressée par le maintien d'un statuquo économico-compatible avec le Maroc, que par la dénonciation d'un tort envers la Déclaration universelle des droits de l'homme. Dans le même temps, alors que victimes d'insurgés primaires, des policiers marocains périssent, on continue à piétiner la réputation de notre pays. Le Maroc, ce grand méchant loup, est pris à parti par une meute de «people» en mal d'engagement politique. Le 15 novembre, un raout madrilène rassemble 200 000 personnes. Des députés, sénateurs, activistes, acteurs, chanteurs, syndicalistes, ex-ministres battent le pavé, criant au génocide sahraoui. Mais qui sont-ils au juste ? Qui s'active à fustiger notre souveraineté territoriale ? Cette haine espagnole repose-t-elle sur une quelconque base rationnelle ?
Evidemment, elle (la haine) ne peut être généralisée et n'est pas généralisable. Mais, loin de donner raison à ce vieux dicton qui prétend qu'un «mauvais poisson pourrit tout le panier», force est de reconnaître que la haine engendre la haine. Et cela n'est pas une qualité exclusivement marocaine- comme c'est le cas de nombreux Espagnols qui ont choisi la voix de la raison. En tête, le grand écrivain Juan Goytisolo dont les écrits devraient être médités par Javier Bardem et ses acolytes. Nous avons répertorié 20 personnalités ibériques dont la détestation marocaine frise le ridicule. Bonne lecture !
Réda Dalil
José-Maria Aznar Ancien ministre
C'est sous le mandat de Aznar qu'une série de conflits larvés éclatent au grand jour. Contentieux autour de l'accord de pêche, désaccords relatifs à l'immigration clandestine, contestation de l'intégrité territoriale marocaine sur les provinces du sud. Aznar, président du gouvernement d'une droite ultra-belliciste et asservie à la doctrine «préventive» de George Bush, multiplie les provocations en direction du royaume. La tension culminera en 2002 lors du fâcheux épisode de l'Ilôt du Persil. Un caillou lunaire flottant dans les eaux marocaines à quelque 150 mètres de nos rives. La présence de six gendarmes nationaux sur l'îlot provoque une réaction croquignolesque de notre voisin. Envoi de frégates, survol d'hélicos, mobilisation des forces navales et aériennes. On prétexte de l'incident pour faire étalage de sa puissance militaire. Les faucons de l'administration Aznar, Ana Palacio, Josep Piqué et Frederico Trillo crient aux orfraies. Ils sont piqués au vif par des pseudos «velléités expansionnistes du royaume du Maroc». L'incident induira une sévère crise diplomatique entre les deux pays. Rabat rappelle Abdeslam Baraka, ambassadeur du Maroc, pour consultation. L'Espagne riposte. De part et d'autre, la lingua franca des relations internationales s'échange pour limiter l'impasse. Aznar joue l'arrogance : «Le gouvernement marocain prendra, ou ne prendra pas, la décision de renvoyer un ambassadeur à Madrid, c'est sa responsabilité». Les cadors du PP se déchaîneront sur le PSOE de Zapatero, accusé de pactiser avec la grande «menace du sud», sobriquet auquel nous fûmes résumés par Mariano Rajoy. Aznar multiplie les diversions. Face au refus qu'oppose Jacques Chirac de dénouer la crise en faveur des intérêts espagnols, Aznar accuse le président français de faire du favoritisme au profit du royaume alaouite. Le cul-de-sac géopolitique sera finalement atténué par Colin Powell intervenu en catastrophe en vue de calmer les esprits. Surviennent alors les attentats du 11 mars à Madrid. Fidèle à ses habitudes, Aznar brandit l'épouvantail marocain. Il accuse le royaume de vouloir déstabiliser la droite PP au pouvoir. Mais cette fois ci, ses gesticulations ne trompent personne. La sentence tombe sous la forme d'un désaveu populaire. En 2004, le PP échoue aux élections générales et le PSOE s'empare de la présidence du gouvernement. Qu'à cela ne tienne, Aznar continuera à déverser son fiel sur le Maroc par l'entremise de chroniques et d'interviewes. Dernière provocation en date, sa visite, l'été dernier, de Melillia au pinacle des incidents à la frontière. Cet ultime geste d'audace inutile lui sera reproché par la gauche au pouvoir. Pour le moment, l'ex-président du gouvernement ne s'est pas exprimé au sujet des événements de Laâyoune. La nature de ses propos, si propos il y a, ne sera, hélas, aucunement sujet à débat.
Mariano Rajoy SG du Parti Populaire (PP)
Spécialiste en droit, homme fort de l'opposition, secrétaire général du PP, Mariano Rajoy est le Némésis de droite, une sorte de reflet négatif de Zapatero. L'itinéraire de l'homme est riche en responsabilités. Sous la primature d'Aznar (1996-2004), il transite par une pléiade de maroquins. Tour à tour ministre des Administrations publiques, de l'Education et de la Culture, de la Présidence et enfin, en 2000, de l'Intérieur, il se forge une carrure d'homme inflexible. C'est sous son mandat à l'intérieur qu'une véritable politique anti-terroriste est appliquée à la menace de l'ETA. En 2004, alors que l'Espagne est endeuillée par les attentats du 11 mars, le PP perd les législatives d'une faible marge. Rajoy prend les rênes de l'opposition. Ses attaques envers Zapatero sont protéiformes. A l'actuel Premier ministre, il reproche entre autres choses, une politique extérieure laxiste, notamment vis-à-vis du Maroc, la politique migratoire et le trop-plein de droits accordés à la communauté homosexuelle. A propos de la crise de Laâyoune, le président du Partido Popular a ( sans surprise) répété une antienne en direction de Zapatero : «Le Premier ministre a abdiqué ses responsabilités. Il ne peut pas s'enfermer dans le silence et le déni des droits de l'homme, de la liberté et de la démocratie, car il en va des intérêts suprêmes de l'Espagne». A noter qu'entre Abass el Fassi et Rajoy, c'est le coup de gueule permanent. Par deux fois, le Premier ministre marocain reprochera à Rajoy ces attitudes provocatrices. La première lors de la visite inopportune de l'espagnol à Melilla suite à la crise estivale, la seconde, en réaction aux critiques dont se targue Rajoy à l'égard de Zapatero quant à sa position envers la crise du Sahara. M. Abass el Fassi estime qu'il est «inacceptable pour un responsable politique d'un aussi haut niveau de donner du crédit aux allégations fallacieuses d'une presse espagnole à scandale».
Javier Bardem Star de cinéma
Des films : Mar adentro, Collatéral, les fantômes de Goya, En chair et en os, Biutiful, et surtout, surtout, No country for Old man. Le film de toutes les consécrations. Oscar du meilleur second rôle, Golden Globe, Screen actor guild award, BAFTA… Jamais un acteur espagnol n'avait raflé autant de distinctions. Bardem est au sommet de son art. Sa popularité taquine celle du roi Juan Carlos. En Espagne, c'est l'idole d'un peuple. Macho massimo, ancien joueur de rugby, mari jalousé de Pénelope Cruz, voilà un homme dont la vie s'apparente à une succession de loteries gagnantes. Or, dans ce torrent de réussites, le ver de la contestation à vite fait de nourrir son nid. Petit-fils d'un opposant farouche au franquisme, Javier Bardem entretiendra toute sa vie, un besoin de se battre, de s'engager. Ses recherches d'une cause «juste» pointeront leur aiguille sur le Sahara. C'est en assistant au Festival international du cinéma du Sahara en 2008 à Tindouf, que Bardem a le déclic. Quelques semaines plus tard, il crée une mouvance adossée à un portail web : Todosconelsahara.com. Débute alors une chevauchée démagogique vers les slogans simplistes et les clichés du style «Sauvez la liberté du peuple sahraoui». Au principe de son engagement, les observateurs ibériques croient à une lubie, un caprice de diva. Il n'en fût rien. Bardem semble avoir la cause chevillée au corps. Il multiplie les vignettes sur Youtube, sensibilise tout ce que compte Hollywood de pontes à la cause polisarienne, arpente les tapis rouge en T-shirts propagandistes. Bref, surfant sur une popularité gigantesque, il convertit une bonne partie de l'élite espagnole à sa croisade personnelle. Au lendemain du démantèlement de Gdeim Izik, il parvient à faire défiler 200.000 personnes dans les rues de Madrid. Et quand Bardem agite son Smartphone, tout le gotha s'empresse de répondre présent. Des sénateurs, députés, activistes, acteurs, chanteurs, syndicalistes… La totale. Ses diatribes sont autant destinées au Maroc qu'à la prétendue mollesse du gouvernement Zapatero qu'il qualifie de «honteux». Galvanisé par l'écho qu'il produit dans les médias, le Bardem ne compte pas arrêter en si bon chemin. D'après certaines sources, il tournerait actuellement un documentaire autour de la cause sahraoui. Usant de moult gesticulations, l'acteur compte en découdre avec les autorités espagnoles aveuglées par les accords de pêche et le Maroc, «ce pays si injuste». Attention ça risque de Bardem !
Ana Palacio Eurodéputée, ex-ministre des A.E
Eurodéputée, ministre des Affaires étrangères, vice-présidente de la Banque mondiale. Rares sont les femmes ( et hommes) politiques espagnoles à avoir plané aussi haut dans les sphères du pouvoir. Elle obtient son bac au lycée français de Madrid et s'oriente vers des études de droit, de sociologie et de sciences politiques. Son parcours est un guide pratique pour success-stories en herbe. En 2002, sous le deuxième mandat de JM Aznar, elle est nommée ministre des Affaires étrangères. C'est sous son mandat à la diplomatie ibérique que se produit le conflit de l'île du Persil. Le 11 juillet 2002, six gendarmes marocains en faction plantent des tentes sur l'îlot. Réaction disproportionnée de l'Espagne. Six jours plus tard, l'armée de l'Air est mobilisée dans le cadre de l'opération Roméo-Sierra. Les six gendarmes nationaux sont reconduits à Sebta de manière pacifique. Frederico Trillo alors ministre de la Défense, publie un communiqué triomphaliste faisant penser que l'Espagne avait opéré la Reconquista de… Grenade. Or, dans l'intervalle, les relations entre les deux royaume se dégradent. Les ambassadeurs respectifs sont rappelés et un échange de phrases assassines se déclarent entre Mohamed Benaissa et Ana Palacio. L'intermédiation de Colin Powell et une rencontre, en 2003, entre Ana Palacio et Mohammed VI sonneront le dégel. Les ambassadeurs regagnent leurs postes, mais la ministre continuera à titiller le royaume chérifien au sujet d'une solution «satisfaisante pour les deux parties» concernant le Sahara.
Jose Bono Président du Parlement
Actuel président de l'assemblée des députés, Jose Bono présente un des pédigrees les plus vastes de la classe politique ibérique. Avocat de formation, son ancrage dans la communauté autonome de Castilla-La Mancha en fait un des barons du PSOE. En 2004, Zapatero le nomme ministre de la Défense. Il aura en charge le retrait des troupes espagnoles d'Irak et l'engagement militaire en Afghanistan. Deux missions contradictoires qui l'auréoleront d'une réputation mitigée. En 2006, il démissionne du gouvernement arguant des problèmes personnels. Deux ans plus tard, il brigue avec succès la présidence du Congrès. En marge des événements de Laayoune, il se prévaut de cette perle «Je me sens gêné et mal à l'aise ! A titre personnel, je suis solidaire du peuple Sahraoui lequel souffre d'agressions injustifiées». Telle est sa phrase choc.
Odon Elorza Maire de San Sebastien
Maire intemporel de San Sebastien. Il occupe ce poste depuis plus de dix-neuf ans. Ce militant socialiste très porté sur la culture, a une fibre modernisatrice avérée. Sous son mandat, la ville se dote d'infrastructures modernes, notamment dans les transports. Multpliant les festivals et les musées, San Sébastien devient un phare touristique somme toute assez décent. Son progressisme exacerbé le pousse à solenniser le premier mariage gay d'hommes politiques. L'interlude lui vaudra les foudres de la bien-pensance catholique de droite. Sa lecture des événements de Laayoune est la suivante : «L'intox du gouvernement marocain n'a aucune limite». Ses exigences : «Qu'un organisme international ou européen se rende immédiatement sur les lieux du démantèlement, afin, ordonne-t-il, d'établir un rapport exhaustif et objectif».
Fatima Aburto Députée PSOE
Coordinatrice socialiste de l'intergroupe des députés du Congrès pour le Sahara, Fatima Aburto est une dame pleine de ressources. Pédiatre, députée, activiste, sénateur, présidente d'une multitude de commissions parlementaires, porte-parole aux Affaires étrangères, elle a même dirigé les travaux d'une commission dédié aux études et à l'analyse de la prostitution. Elle fait partie de cette veine moralisatrice de la gauche qui surveille les dérives prétendument droitistes du pouvoir. Son dada, la défense des opprimés et… les délégations espagnoles auprès des assemblées européennes et américaines. Le 15 novembre, elle distribue un communiqué dans l'hémicycle via lequel elle condamne «les pertes de vies humaines dans le camp de Gdeim Izyk». Elle sera désavouée séance tenante par l'état-major du PSOE.
Sylvia Garcia et Javier Sopena ONG Sahara Thawra
Deux activistes échevelés de l'ONG Sahara Thawra, la violence de leurs charges contre le Maroc n'a d'égale que la fantaisie de leurs illusions. Ces John Lennon et Yoko Ono de la cause sahraoui distillent les contre-vérités au sujet des événements de Laâyoune. Prétendant avoir assisté au démantèlement du camp de Gdeim Izyk, ils s'étalent dans les colonnes d'El Mundo. «L'intervention marocaine s'est faite dans une violence aveugle, nous avons assisté à des agressions caractérisés.». Et les deux activistes de s'improviser super-héros : «Nous avons sauvé un enfant du piétinement». Lorsqu'on leur demande s'ils ont aperçu des cadavres, ils rétorquent presque déçus : «Non aucun cadavre» avant de redémarrer leur dynamo à intox sur la violence marocaine. Leur diatribe ne se limite pas au Maroc. Zapatero et Jimenez sont accusés de justifier des atteintes claires aux droits de l'homme, les députés du PP acquis à la cause polisarienne sont qualifiés d'opportunistes, les élus du PSOE autoproclamés favorables à la cause séparatiste sont taxés d'électoralistes. Pire, les activistes de Thawra prônent clairement la violence. D'après eux, seul un conflit armé serait à même de libérer les populations sahraouies. Un tombereau d'hallucinations névrotiques, voici, en gros, à quoi se résume le discours des deux allumés néo-guévaristes Sopena et Garcia. Lorsqu'on croit très fort à un mensonge, il se mue en réalité apparente. D'ailleurs, l'histoire des photos d'enfants palestiniens assimilés à des bébés sahraouis, c'est eux. En guise de dédouanement ils diront : «Elle nous a été transmise par une source sahraoui. Dans notre hâte d'informer l'opinion internationale, nous n'avons pas pris le temps d'en vérifier la validité. Tout document est utile à l‘information.». Quand on leur demande une réaction par rapport aux policiers marocains assassinés, ils produisent leur phrase choc : «Lutter pour sa liberté et pour la défense de son territoire n'est pas un acte criminel, c'est un acte de résistance !».
Ignacio Fernandez Toxo Syndicaliste
Autre lider massimo syndicaliste, Fernandez Toxo n'a pas troqué son passé lénino-marxiste contre la douce vulgate néo-libérale. Le 10 mars 1972, il participe à la grande grève de Ferrol. La manifestation bute sur une répression franquiste sanglante. Toxo se fait clandestin jusqu'à l'amnistie de 1977. Depuis son fief de la Corona, il truste régulièrement le secrétariat général du syndicat à dominante métallurgiste «Comisiones obreras» (CCOO). Vieux briscard populiste, son parti-pris pour le Polisario emprunte davantage à de la contestation anti-gauche molle qu'à une authentique conviction. Il s'est déclaré prêt à appuyer les Sahraouis dans leur «résistance contre le massacre» sic.
Gaspar Llamazares Homme politique
Amère l'ex-coordinateur général de la Gauche unie (Izquierda Unida) depuis la défaite cinglante de son parti au scrutin législatif de 2007. Probablement le plus cérébral des anti-marocains primaires, Llamazares, médecin de formation, développe une doctrine de… girouette. Taclant à la fois Aznar sur son jusqu'au-Bushisme aveugle et Zapatero au sujet de son «inféodation» au Royaume chérifien, il tire sur tout ce qui bouge. En 2001, son visage fait le tour du monde. Et pour cause, un rapport du FBI se base sur une photo de lui pour construire un portrait de… Oussama ben Laden. Doublement amer le Llamazares. Sa phrase choc : «Le gouvernement de Zapatero se ridiculise en calant sa politique en matière de droits de l'homme sur celle d'une monarchie féodale». Triplement amer donc…
Esteban Gonzalez Ponz Député (PP)
Avocat spécialiste en droit constitutionnel, cet ancien professeur de droit à l'Université de Valence et militant de la première heure du PP, est particulièrement virulent à l'encontre du royaume. Sénateur à trois reprises, porte-parole du PP à las Cortes, il étend son influence sur la ville de Valence en en devenant le député. Sa ligne d'attaque : le royaume emploie une politique inique vis-à-vis du peuple Saharaoui. Sa phrase choc : «Le Maroc jouit d'une liberté de presse à la cubaine».
Nacho Uriarte Chef de la jeunesse PP
Professeur de sociologie et président de la jeunesse du Parti Populaire «Nuevas Generaciones», il a comme atout sa jeunesse ( 30 ans) et une fibre ultra-sécuritaire. Pourtant, sous un dehors policé, Uriarte n'est pas exempt de casseroles. En février dernier, il est impliqué dans un accident de voiture. Verdict de la police : taux d'alcoolémie accablant. L'épisode entachera sa réputation d'étoile montante du PP. Le 13 novembre, il participe à la grande marche anti-marocaine de Madrid et scande : «Le Maroc hors du Sahara».
Rosa Diez ( UPyD) Chef d'une ONG
Co-fondatrice du parti de l'Union pour le progrès et la démocratie ( UPyD), cette ancienne militante et députée du PSOE de Zapatero, détonne par ses prises de positions polémiques. En fevrier dernier, elle déclare dans une interview que : «Zapatero est un galicien dans ce que le terme a de plus péjoratif». Levée de boucliers et condamnation unanime du parlement de Galicie s'ensuivront. Diaz s'explique, mais le mal est fait. Grande défenderesse des droits de l'homme devant l'éternel, elle fonde l'ONG «Solidarité international» et ne cesse de critiquer la politique du Maroc au Sahara. Phrase choc : «La réaction du gouvernement devant le démantèlement du camp de Gdeim Izyk fait honte aux Espagnols.»
Lola Duenas Actrice
Fille de l'immense acteur Nicolas Duenas, la petite Lola a fait bien du chemin depuis sa sortie de l'Institut de cinéma de Barcelone. Collectionnant «Goya» (Oscar espagnol) et prix d'intérprétation, notamment cannois, elle s'impose comme une valeur sûre du cinéma ibérique. Sa filmographie est aussi éclectique que vaste. A la sélection fine de grands rôles, elle préfère la quantité, ce qui n'absout pas son parcours d'une quantité de navets. Elle connait la gloire avec Volver de Pedro Almodovar. Son rôle dans l'Opus lui vaut le Goya du meilleur deuxième rôle féminin. Comme toute «peoplette» qui se respecte, il fallait à Lola une cause humanitaire, histoire de donner un peu de rondeur à sa postérité. Elle choisit le Sahara et, embrigadée par l'agitateur en chef Javier Bardem, elle défilera à Madrid le 8 novembre, hurlant, sans vraiment le comprendre, slogans haineux et harangues à l'adresse de notre cher royaume. Whatever Lola… etc…
Candido Mendez SG du syndicat UGT
Syndicaliste de la poigne et de la grogne. Ce vrai dur au mal préside au destin de l'Union générale des travailleurs depuis 1994. Résolument de gauche, il milite pour le PSOE depuis les années 70 mais ne s'inscrit dans aucune logique de godillot. Critique prétendument objectif de la politique de Zapatero, il s'érige contre la tiédeur diplomatique de l'Espagne vis-à-vis du Maroc. Ancien député de l'Andalousie, ses mandats répétitifs de secretaire général de UGT en font un notable bien ancré dans le terroir. Protestant contre la politique Zapaterienne à l'enseigne du Maroc, il dénonce : «le pragmatisme vulgaire et défensif du gouvernement».
Eduardo Noriega Acteur
Acteur de génie, il brille dans une série de rôles improbables. Son chef-d'œuvre : Abre los ojos d'Alejandro Amenabar. Natif de Santander en 1973, il peine d'abord à percer et emperle les apparitions télé dans le créneau peu ragoûtant du sitcom. En 1996, Amenabar, son pygmalion, lui remet les clefs de la célébrité en le castant dans Tesis, une sorte de thriller scientifique. Sa carrière décolle. Pourtant, aucun Goya ne viendra sanctifier son talent. Pilier de l'écurie Bardem, il met sa stature au profit du peuple sahraoui, parce que c'est là ce qu'on fait quand on est un people qui s'assume !
Elena Anaya Actrice
Une enfant du divorce. Topo classique. Une brèche infantile, un choc, tout cela débouche sur un élan artistique, une envie de dire les choses. Elena fait un passage éclair et brouillon au Collège Saint-Angel de la Guardia. Elle tentera ensuite le concours d'accès à la prestigieuse «Ecole royale supérieure d'arts dramatiques», sans succès. La petite n'est pas faite pour le bachotage. S'ensuit une phase bôheme où la native de Valencia, fait ses gammes dans des rôles inconséquents. Son destin bascule lorsqu'elle croise Julio Medem, réalisateur obscur qui lui propose de jouer dans «Lucya et le sexe». Elle enflamme la pellicule, crève l'écran et tutti quanti. Bref, autre victime du lavage cervical made in Bardem, elle battra elle aussi le pavé madrilène en grognant les sempiternelles slogans anti-marocains. Diagnostic : starlette à la recherche désespérée de frissons associatifs.
Manu chao Musicien
Un autre intermittent de la révolte. Lui, ses engagements sont légion, Haiti, Mexique, Cuba, Venezuela. Là où il flaire la présence de la veuve et de l'orphelin, il accourt la fleur à la guitare et entonne des couplets romantico-poétiques de supermarché. C'est paraît-il, Bardem qui l'aurait branché sur le filon sahraoui. Alors, ni une ni deux, il saute dans le wagon et se retrouve aux avant-postes du raout madrilène. Enhardi par cette précieuse trouvaille révolutionnaire, il s'empresse de publier un communiqué sur son site. La nature du communiqué ? Une litanie nauséabonde de stéréotype autour des droits de l'homme. «J'appelle l'ONU à prendre ses responsabilités et à prendre les dispositions nécessaires à l'application de l'article 2 de la déclaration universelle des droits de l'homme». Cerise sur le gâteau, le communiqué est truffé de «photes» d'orthographes. L'auteur de «Je ne t'aime plus mon amour» devrait peut être réviser sa syntaxe avant de distiller des «prépositions» aux Nations-Unies.
Willy Toledo Activiste
Il commence par prendre la main d'Aminatou Haidar pendant sa grève de la faim à Lanzarote. Lui, c'est le couteau suisse de l'activisme. A peine Haidar s'est-elle remise sur pied qu'il fuit les canaries pour les Caraïbes. Destination Cuba ou un autre gréviste de l'alimentation menace de succomber. Orlando Zapata. Sauf que cette fois-ci, le communiste convaincu Toledo s'acharne contre la lutte de Zapata qu‘il qualifie de «vulgaire délinquant». Il voue aux gémonies ce pauvre bougre privé de vivres 85 jours durant. Finalement Zapata succombera à son ascèse et Toledo poussera des cris de joie. Génial, le communisme fidéliste est sauf. Telles sont les contradictions de l'acteur Toledo. Acteur ? C'est un bien grand mot. Fils d'un illustre chirurgien thoracique, Guillermo dit Willy vogue de passion en passion jusqu'à l'âge de 29 ans, où, chanceux, il décroche un rôle dans une série TV : 7 vidas. La célébrité vient et avec, la rage de s'engager. Commence alors un toboggan de lieux communs révolutionnaires. Willy disjoncte, Willy s'acoquine avec le Polisario, Willy sème le trouble à Laâyoune, flirte avec les RG algériens et les séparatistes de l'intérieur, s'improvise observateur puis, penaud, Willy s'en retourne à Tenerife avec dix de ses comparses. A l'aéroport de Los Rodeos, il aiguise son réquisitoire haineux à l'égard du Maroc, et prétend s'être fait cassé le doigt par nos forces de l'ordre. Sa prochaine lubie, embarquer dans une flottille direction Laâyoune. Faudrait-il sauver Willy de lui-même ? On se le demande.


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