Une ramification de l'affaire Sakineh grossit: un journal iranien qui a déjà insulté l'épouse du président français estime ce mardi qu'elle "mérite la mort" pour sa vie "immorale". Téhéran a désapprouvé les insultes émises par le quotidien iranien Kayhan à l'encontre de Carla Bruni-Sarkozy, qui a défendu Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne condamnée à mort par lapidation dans une affaire d'adultères et de meurtre. Mais celui-ci enfonce le clou ce mardi: cette fois, l'épouse du président français "mérite la mort" pour sa vie "immorale". Un quotidien coutumier des propos outranciers Kayhan est poursuivi régulièrement devant les tribunaux pour ses outrances verbales à l'égard de responsables iraniens ou étrangers. Le dernier procès en date, en février, a réuni deux personnalités aussi différentes que le prix Nobel de la paix Shirin Ebadi et le chef de cabinet du président Mahmoud Ahmadinejad Rahim Machaie, qui ont été déboutés. Kayhan, quotidien ultra-conservateur, avait déjà assimilé samedi Carla Bruni-Sarkozy à une "prostituée" en raison de sa vie privée jugée "immorale". Le journal a renouvelé ses attaques mardi dans un article rejetant "l'indignation de cette prostituée italienne" après l'article de samedi. "L'examen des antécédents de Carla Bruni-Sarkozy montre clairement pourquoi cette femme immorale a soutenu une femme iranienne condamnée à mort pour adultère et pour avoir participé au meurtre de son mari, et en fait elle mérite elle-même la mort", a ajouté le journal. Le ministère français des Affaires étrangères français a qualifié ces insultes d'"inacceptables" précisant qu'elles ont fait l'objet d'un "message par les voies diplomatiques habituelles" adressé à Téhéran. Le ministère iranien des Affaires étrangères, de son côté, a fait savoir qu'il "n'approuve pas" des insultes à l'encontre de l'épouse du président français. "On peut critiquer la politique hostile de certains pays ou le comportement des responsables d'autres pays et exprimer notre protestation, mais il ne faut pas utiliser des mots insultants. Cela n'est pas correct", a commenté un porte-parole iranien. La presse iranienne s'est gardée d'emboîter le pas à Kayhan. Le site internet conservateur Asriran avait critiqué lundi l'article publié samedi par Kayhan, estimant que "les médias iraniens qui se réclament de la culture islamique et iranienne doivent se montrer courtois dans leurs commentaires, même s'ils concernent des ennemis". Mais le site internet du groupe de presse gouvernemental Iran, www.inn.ir, avait relancé l'affaire en écrivant lundi que Carla Bruni-Sarkozy) "méritait ce titre" de prostituée donné par Kayhan.